Le nombre élevé des abstentions reste pour moi la plus inquiétante question que suscite le premier tour des élections législatives. Je connais certains qui, par principe et conviction, ne se sont jamais fait inscrire sur une liste électorale. Je n'ignore pas que des inscrits puissent être malades, trop âgés pour sortir, que d'autres soient en voyage ou momentanément dans une réelle impossibilité matérielle de voter. Mais les trois-quarts des abstentionnistes auraient pu établir une procuration pour faire voter quelqu'un en leur nom.
Pour moi, ne pas voter est une faute morale. Répétée, l'abstention sans raison ne devrait-elle pas être sanctionnée par la suppression de l'inscription sur la liste électorale?
S'abstenir volontairement découle d'une lacune éducative grave : la conscience citoyenne n'a pas été construite, le terrain n'a pas été préparé pour que s'y épanouisse le sentiment d'une responsabilité personnelle dans l'organisation de la structure sociale dont on est membre et, en fin de compte, co-responsable.
Cette indifférence à la chose publique est l'un des signes alarmant du déclin de la France et de la civilisation occidentale.
Jean Bisson - 13 06 2012