Brûler des Livres

L’homme, dès qu’il a su dessiner et écrire a matérialisé sa pensée : des manuscrits ont traversé des siècles. Depuis l’imprimerie, les livres se sont répandus, couvrant tous les domaines et, bien sûr, l’espace religieux. Les bibliothèques ont toujours été l’un des facteurs reflètant le degré de culture d’un peuple.

La Torah, la Bible ont été édités dans toutes les langues ; le Coran s’est également répandu, et si des traductions existent dans la plupart des langues, la langue arabe est restée la langue cultuelle, comme l’était le latin jusqu’au milieu du siècle dernier dans le catholicisme.

Mais le livre, lorsqu’il exprime des opinions contraire aux siennes peut déranger. Et il y a eu, en des temps plus ou moins lointains, des livres brûlés en place publique : ce fut le cas aux temps de l’Inquisition ; l’Eglise mit certains livres «à l’index», liste de livres dont la lecture était interdite aux fidèles sous peine de sanctions !

Pour commémorer l’anniversaire des attentats du 11 septembre contre les tours de New York, criminelle folie d’Al Qaïda, un Pasteur américain a eu l’idée de brûler publiquement 200 Corans. Heureusement qu’il en a parlé assez tôt : des pressions l’ont heureusement empêché de réaliser cette provocation. En effet, pour tout Musulman, ce Livre, plus que saint, est «Parole de Dieu». Brûler ce symbole même de Dieu, cette "incarnation" divine, aurait été ressenti comme une déclaration de guerre sainte.

Dans notre France laïque, tout symbole religieux, s’il reste dans le domaine privé, doit être respecté : les églises ou les temples avec leurs croix, les synagogues avec leurs étoiles de David (à 5 branches), les mosquées avec leurs croissants de lune…

C’est en respectant nos différences que nous imposerons aux autres de nous  respecter ! Fruit d’une éducation, d’une conviction, d’une volonté, c’est aussi le simple réflexe de tolérance. Et nous en manquons beaucoup dans nos peurs contre tout ce qui n’est pas notre copie conforme !

Jean Bisson 15 09 2010