Le Vatican et la Chine s'opposent sur le choix, la nomination et la consécration des Évêques chinois. Trois ordinations, sans l'aval du Pape, viennent d'avoir lieu en juin et juillet derniers. Les plus hauts responsables de l’Église catholique officielle en Chine ont affirmé que le mouvement se poursuivrait et qu’au moins sept ordinations épiscopales, potentiellement illégitimes aux yeux de Rome, étaient en préparation.
Pour être simple, Pékin revendique la liberté de choisir ses évêques et refuse que le Vatican impose ses choix. Le Saint-Siège s'est fâché et a prononcé l'excommunication des derniers Évêques consacrés sans son accord.
Déjà en 1958, des ordinations épiscopales "illicites" avaient eu lieu. L’église romaine avait alors hésité à parler de schisme. Les Missionnaires étrangers présents en Chine avaient plaidé en faveur de l’Église locale; leur argument était que les chrétiens de Chine étaient soumis à de très fortes pressions par le système politique mais qu'ils restaient désireux de conserver les liens avec l’Église romaine universelle.
Si le Vatican maintient aujourd'hui ses excommunications et les poursuit, un schisme risque bien de se concrétiser et de se généraliser. Est-ce vraiment la "bonne" solution ?
Les modalités de nomination des évêques sont assez variables selon les nations. Généralement le gouvernement du pays est consulté avant que le Pape ne prononce la nomination; un consensus est établi avant qu'ait lieu l'ordination. S'il n'y a pas accord réciproque sur un nom, on cherche un autre homme ! C'est vers une telle solution négociée qu'il faudrait arriver aussi en Chine. L'excommunication ne semble pas aller dans cette direction. Qu'inspirerait dans ce cas la sagesse de Salomon ?
Jean Bisson – 30 07 2011