15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 23:02

(suite du 15 octobre)

Pourquoi des Occidentaux haïssent-ils l’Islam et ont-ils peur des musulmans ? Il n’y a pas de hasard, d’une part, au fanatisme anti-musulman, d’autre part, aux réactions extrémistes. Ces nouveaux délires ou simplement l’inquiétude angoissée sont un psychodrame. Une pluralité de causes nourrit l’islamophobie.

La première réside dans le fait que le système dominant a besoin d’un épouvantail pour faire diversion en vue de tenter de réaliser la totalité de son hégémonie. Après la chute du Mur de Berlin en 1989, la politique belliciste, le terrorisme des puissants qui manipulent, se sont réinventés un ennemi, pour faire écran aux injustices. Cela a terni l’image des musulmans et trompé les opinions.

L’amalgame entre Islam et extrémisme, pierre angulaire de la propagande islamophobe, fonctionne sur le matraquage de médias et d’industries culturelles liés à des cartels d’intérêts qui diabolisent les musulmans, les réduisent arbitrairement au prisme de la violence. Ce n’est pas une ruse difficile à mettre en pratique, car l’islamophobie et l’ethnocentrisme occidental sont anciens. Depuis 14 siècles l’Islam est déformé. Les xénophobes puisent dans l’imaginaire qui occulte le fait qu’entre l’Occident et l’Islam l’échange était plus décisif que les divergences.
L’amnésie et l’invention d’un adversaire ruinent les relations entre les communautés. Il ne saurait y avoir d’entente avec celle que l’on traite d’entrée de jeu comme un ennemi potentiel, dont on regarde avec suspicion les signes d’appartenance, en commençant par se demander si on peut ou non les accepter.

Mustapha CHÉRIF (suite vendredi prochain 22 octobre)

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