26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 23:03
Dans le cadre de ma réflexion sur les femmes dans la Bible (et dans le monde d’aujourd’hui), je trouve très pertinente la contribution de Mgr Celestino Migliore - nonce apostolique et chef de la délégation du Saint-Siège à la session du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC). Si l'on souhaite sincèrement et profondément qu’évolue la société internationale, il faut promouvoir les femmes et les rendre réellement autonomes. Pour atteindre ce but, il reste du chemin à parcourir ! Mais dans cette évolution, le poids et l’autorité de l’Eglise n’est pas négligeable. Voici donc des extraits de cette intervention officielle.
Jean Bisson – 27 07 2010

« Toutes les femmes et toutes les jeunes filles aspirent à une plus grande reconnaissance de leur valeur et de leur parité, de même qu'à la valorisation de leur rôle dans le développement. Toute délibération sur la question sera incomplète si elle ne garantit pas l'avancement des femmes qui sont des agents dynamiques de développement dans la famille, dans la société et dans le monde. (…) Des progrès ont été faits concernant les perspectives d'intégration des femmes dans le développement de politiques aussi bien multilatérales que nationales. Même les pays qui, sous tant d'aspects de leur développement, sont restés en arrière, se sont mis à donner plus d'importance au rôle des femmes dans la vie publique, surtout dans le domaine de la politique.

Rendre les femmes plus autonomes, suppose une dignité humaine universelle, et donc la dignité de chaque individu.

L'homme et la femme sont complémentaires, soit qu'ils sont égaux dans leur diversité. Une égalité et une diversité qui reposent sur des « caractéristiques biologiques dont la sexualité masculine et féminine sont l'expression même par tradition » et sur « la primauté de la personne.

Cette notion renvoie en même temps aux « rôles à interpréter » et aux « fonctions à exercer dans la société ». Dans ce contexte, « l'égalité n'est pas ‘identité', et la différence n'est pas ‘disparité' ».

L'autonomie des femmes pour le développement « signifie aussi reconnaissance des dons et des talents de chaque femme et celle-ci passe par une meilleure assistance sanitaire, une meilleure instruction et les mêmes opportunités ».

« Rendre les femmes plus autonomes et respecter leur dignité signifie aussi honorer leur capacité à servir et se consacrer à la société et à la famille à travers la maternité, qui implique un amour oblatif ».

De ce point de vue-là, il est souhaitable que « les dispositions de travail en faveur de la famille, les congés partagés pour l'assistance familiale et la redistribution du fardeau du travail non payé reçoivent l'attention qu'ils méritent ».

 « Les inégalités entre individus et entre pays augmentent, et persistent diverses formes de discrimination, exploitation et oppression à l'égard des femmes et des jeunes filles. Au plan sanitaire surtout, il faut « éliminer les inégalités entre l'homme et la femme et augmenter la capacité des femmes à prendre soin d'elles-mêmes, en ayant accès principalement à une assistance adéquate ».

« Le vrai progrès des femmes ne s'atteint pas en se concentrant uniquement sur un point particulier de leur santé au détriment d'autres questions, mais en promouvant leur santé intégrale, qui inclut la nécessité d'accorder plus d'attention aux maladies spécifiques des femmes ».

Parmi les questions suscitant toujours plus d'inquiétude, Mgr Migliore a cité « la violence contre les femmes, surtout à la maison et sur leur lieu de travail, et la discrimination à leur encontre dans le domaine professionnel, au niveau même des rétributions ou des retraites ».

« Avec l'appui de structures juridiques et de politiques nationales adéquates, ceux qui font acte de violence doivent être traduits devant la justice, et il faut favoriser la réhabilitation des femmes ».

Il est également important que soit garantie « la pleine jouissance des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels », surtout « aux femmes migrantes et réfugiées, aux femmes porteuses de handicap ».

Il faut par ailleurs promouvoir « des campagnes pour l'apprentissage des droits humains », un aspect où « la société civile et les ONG, les associations féminines et les organisations fondées sur la foi » peuvent jouer un rôle important ».

« Plus la dignité de la femme sera protégée et soutenue, plus la communauté et la société seront vraiment soutenues ».

(extraits des propos recueillis par  Roberta Sciamplicotti et diffusé par Zénith – Agence romaine d’information religieuse)

 

 

                       

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