22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 00:00
  1. Trois niveaux me semblent répondre au concept de filiation.

    Le premier niveau qui vient à l'esprit, et le plus commun, est celui de la filiation charnelle, celle des parents qui mettent au monde un enfant. On nait fils ou fille de... et de… ! Et s'il est vrai qu'on ne choisit pas ses propres géniteurs, on accepte ou non sa filiation. Certains la revendiquent, d'autres la supportent, mais il arrive aussi que certains la refusent. Et cela se traduit par une rupture, par une fuite, par le silence, par une sorte de page que l'on voudrait irrémédiablement tournée. (Je note au passage que dans « irrémédiablement », il y a la racine "diable" qui signifie précisément : diviser, séparer!). Il faut, me semble-t-il, encore préciser que si tous les humains ne sont pas parents, tous sont cependant fils ou fille de et de... En conclusion, la filiation humaine se donne et se reçoit. On l'accepte librement. Chacun exerce alors son libre arbitre. 

  2. Il existe aussi une filiation culturelle, passant par la langue, par les usages, par le goût et l’ouïe, par la vue et les odeurs... Cette filiation est sans doute plus subtile, mais elle est évidente lorsqu’on voyage et que l'on vit, au rythme des saisons, loin de sa terre natale... Si l'on est tributaire de ses origines culturelles, qui peuvent aussi être marquées chez certains par des particularités de "classes sociales", on peut là aussi les assumer ou les rejeter. La liberté s'exerce également à ce niveau, mais des traces indélébiles demeurent, mêmes si elles sont niées.

  3. Nous sommes enfin affrontés à une filiation spirituelle. La recherche d'un avant et d'un après, le besoin d'un absolu, d'un au-delà, sont constitutifs de l'esprit humain. Là encore, chacun reste libre. Ceux qui sont en quête de Dieu, emploient les mots de la filiation humaine... Chez les incas, la terre était appelée "déesse Mère"... Pour les Chrétiens, Dieu est "Père", ce qui signifie qu'ils se reconnaissent "fils ou filles"! Marie est "la bonne Mère"...

    Dans une relation filiale avec Dieu, le Chrétien est aussi appelé à un choix : il peut librement "renaître", spirituellement, dans un acte libre de foi, par un oui à une nouvelle naissance, à une relation spirituelle que concrétise le baptême, acte qui devient libre acceptation de la paternité spirituelle du Dieu de Jésus, celui de Moïse, d'Abraham, de Noé et d'Adam... 

  4. Il y a toujours, dans ces trois niveaux de filiation, une proposition qui nous est extérieure. Et c'est à chacun d'y répondre librement, d'entrer dans cette offre relationnelle ou de la refuser. 

    La dignité de l'individu réside dans son libre choix. De là découle sa responsabilité.

    Jean Bisson – 22 01 2012

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