20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 00:00

Dans le très contestable débat sur l’Islam en France, fâcheux sujet ouvert par M. Coppé, pour contrer sans doute la poussée de l’extrême droite, je m’indigne d’un point annexe abordé : celui de la langue des prédications dans les mosquées.

La langue arabe interdite dans les mosquées de France ! Est-ce une plaisanterie de mauvais goût ? Une langue, parce qu’étrangère, serait-elle intrinsèquement mauvaise ? Dans quel esprit étroit a pu germer une aussi stupide intention ? Faut-il s’attendre à voir interdire aux catholiques intégristes de célébrer la messe en latin ? Aux communautés étrangères de célébrer dans leur langue vernaculaire parce qu’ils prient en France (pays qui a le mot liberté dans sa devise) ! Va-t-on empêcher les Orthodoxes d’utiliser le russe ou le slave ? Plus d’anglais, plus de copte, plus d’arménien pour les communautés issues de ces traditions linguistiques ! Et plus d’hébreu dans les synagogues… Drôle de manière de concevoir la liberté de culte pourtant garantie dans la constitution française !

Indignons-nous qu’après le débat raté sur le thème de la nationalité, la droite française propose une réflexion sur l’Islam en France. Six millions de Français sont musulmans et la constitution leur garantit la liberté de culte. Un Musulman, c’est sa foi et c’est la tradition, doit lire le Coran et prier en langue arabe. C'est pour lui la langue de la révélation. Je ne vois pas pourquoi les politiques auraient à intervenir dans ce domaine. Si c’est pour pouvoir contrôler le contenu des prédications, les éventuels contrôleurs n’ont qu’à apprendre l’arabe, qui, au demeurant, est une superbe langue dont la graphie est tout à fait artistique (1).

Jean Bisson – 20 03 2011

1-J’ai fait quelques années d’arabe lorsque j’étais en poste à Fez, "capitale intellectuelle" du royaume chérifien.

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