2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 23:01

« Où en seraient les relations islamo-chrétiennes aujourd'hui si Jean-Paul II n'avait pas existé ? »

C'est le Conseiller politique du grand Mufti au Liban, Monsieur Mohammad Al-Sammak qui pose cette question et qui ajoute : « Il est triste et honteux » ( que, malgré tout ce qu'il a fait,) « les chrétiens au Moyen-Orient, mais surtout les chrétiens en Irak, soient agressés et persécutés ».

A Assise, en 1986, Jean Paul II avait lancé un appel à toute l'humanité, affirmant que « le plein rétablissement de l'ordre moral et social brisé, passe par une harmonisation entre la justice et le pardon, car les piliers de la vraie paix sont la justice et cette forme particulière de l'amour qu'est le pardon ». Et en s'inspirant du prophète Isaïe, le pape disait que « la paix en vérité c'est faire valoir la justice ».

Pourquoi avoir choisi Assise ? Pour la raison historique que c'est St François qui, le premier, pendant la guerre des Francs (les Croisades) contre le blocus de Jérusalem, a été le premier chrétien à entrer en dialogue, à Damiette, en Égypte, avec les Oulémas musulmans. C'était le premier débat théologique entre Islam et Chrétienté.

Jean-Paul fut le premier pape à convoquer un synode sur l'avenir religieux du Liban, où, à côtés des Chrétiens d'Orient, participaient à part entière, des représentants de toutes les confessions musulmanes au Liban.

«Concernant les relations islamo-chrétiennes de manière générale, ce pape a fait plusieurs démarches qui ont jeté des ponts de compréhension réciproque et de fraternité sans précédents. Pensez, par exemple, qu'il avait pour principe général de ne jamais faire le lien entre aucune religion et le terrorisme. Imaginez s'il n'avait pas invité à une rencontre islamo-chrétienne de haut niveau au Vatican pour déclarer que la religion - toute religion - était séparée du terrorisme. Et que l'islam donc n'est pas source de terrorisme.

Imaginez s'il avait fait le contraire, assumant les positions de certains pasteurs du sionisme messianique aux États-Unis comme Jerry Followell, Franklin Graham, Batt Robertson, Hall Lindsay et d'autres... Imaginez s'il s'était tout simplement tu, et que son silence ait été interprété comme une confirmation tacite. Où en seraient les relations islamo-chrétiennes aujourd'hui ? »

Quelle serait aujourd'hui la position de Jean-Paul II sur les mouvements d'émancipation du Printemps arabe ? Sur les conflits qui se perpétuent en Irak, en Afghanistan, et maintenant en Libye ?

C'est une préoccupation profonde pour le monde des croyants. Mais rien ne doit faire oublier que le dialogue inter-religieux doit demeurer le seul espoir d'un vivre ensemble pour demain.

Jean Bisson 03 05 2011

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