Dan, une amie du midi, me communique l’intervention au Sénat de Djemila Benhabib, algérienne,
auteur de « Ma vie à contre
Coran ». C’était le 13 novembre 2009 à l’occasion de la journée "Femmes
debout", organisée par Femmes Solidaires et la
Ligue du Droit International des Femmes.
Ce livre, je l’ai présenté dans ma brève du 29 décembre 2009;
vous pouvez la consulter soit en passant par le calendrier, soit par la rubrique « J’ai lu ».)
Pour ce que je pense d’une loi spécifique sur le voile,
voir ma brève sur les « voiles » du 25 janvier dernier. Ce n’est pas le port du voile intégral (la burqa) qu’il faut interdire, c’est son « obligation » au
nom d’une « norme religieuse ». C’est au non de la laïcité et de la liberté individuelle, qu’il faut agir.
Texte de Djemila Benhabib, lu devant les Sénateurs palais du Luxembourg le 13 novembre 2009
Mesdames les Sénatrices, Mesdames les Présidentes, Mesdames et Messieurs les dignitaires,
Chers Amis,
Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites, aujourd'hui, de me consacrer parmi les Femmes
debout et de permettre à ma voix, celle d'une femme de culture musulmane féministe et laïque , de résonner dans cette prestigieuse institution de la République.
Merci à vous, mes amies de Femmes solidaires et de la Ligue du droit international des
femmes pour votre travail acharné, permanent et indispensable que ce soit dans les quartiers, auprès des femmes victimes de violences et discriminations, des sans papiers ou encore au
sein des politiques et des instances onusiennes.
C'est dire que c'est ici, localement que
prend racine le travail pour les droits des femmes pour se répercuter à l'échelle internationale. C'est dire aussi que la Marche des femmes pour la liberté et l'égalité est une et indivisible.
Lorsqu'une femme souffre dans un quelconque endroit de la planète, c'est notre affaire à toutes et à tous. Merci de nous faire sentir de mille façons que nous sommes les maillons d'une
même chaîne.
Voilà encore quelques années, je n'aurais jamais imaginé que ma vie de femme, que ma vie de militante serait si intimement liée au féminisme et à la
laïcité.
Je vous surprendrai peut-être en vous avouant que je ne suis pas devenue féministe en
tournant les pages du /Deuxième Sexe/, ni en me plongeant dans ce magnifique roman d'Aragon /Les Cloches de Bâle/, où il était question entre autres de Clara Zetkin et de Rosa
Luxembourg, deux figures de proue du féminisme et de la paix dans le monde.
Je ne suis pas devenue laïque en m'abreuvant de Spinoza, de Ibn Al-Arabi, de
Descartes, de Ibn Khaldoun, ou de Voltaire, mon maître. Absolument pas !
J'aurais pu tourner mon regard ailleurs pour me perdre dans cette enfance si heureuse que j'ai eue
dans une famille généreuse, cultivée, ouverte sur le monde et sur les autres, profondément engagée pour la démocratie et la justice sociale.
J'aurais pu m'égarer dans la beauté de cette ville qu'est Oran où il faisait si bon
vivre au bord de la mer. Cette ville qui a propulsé la carrière littéraire d'Albert Camus, avec son célèbre roman /La peste/,
jusqu'au Nobel de littérature.
J'aurais pu ne rien voir, ne rien entendre des brimades, du mépris, des
humiliations et des violences qu'on déversait sur les femmes.
J'ai choisi de voir et d'écouter d'abord avec mes yeux et mes oreilles d'enfant. Plus
tard, j'ai choisi de dire les aspirations de toutes ces femmes qui ont marqué ma vie pour que plus jamais, plus aucune femme dans le monde,
n'ait honte d'être femme.
Pour vous dire vrai, à l'enfance et surtout à l'adolescence, je n'ai jamais rêvé de mariage, de prince charmant, de robe longue, de grande maison, d'enfants et de famille. Les quelques
mariages auxquels j'avais assisté, en Algérie, me faisaient sentir que la femme était un objet bien plus qu'un sujet. Inutile de vous préciser que ma perspective était ultraminoritaire,
car les femmes sont formatées à devenir des épouses puis des mères dès l'enfance. Je devais avoir, quoi, cinq, six, peut-être sept ans tout au plus, lorsqu'on me somma de rejoindre
ma grand-mère dans la cuisine, car ma place naturelle était à mi-distance entre les fourneaux et la buanderie, de façon à pouvoir faire éclater mes talents de cuisinière et de ménagère le
moment venu.
En 1984, l 'Algérie adopte un code de la famille inspiré de la charia
islamique. J'ai 12 ans à cette époque.
Brièvement, ce code exige de l'épouse d'obéir à son mari et à ses beaux-parents, permet la répudiation, la polygamie, destitue la femme de son autorité parentale, permet à
l'époux de corriger sa femme et en matière d'héritage comme de témoignage, l'inégalité est érigée en système puisque la voix de deux femmes équivaut à celle d'un homme tout comme
les parts d'héritage.
Question : L'Algérie est-elle devenue musulmane en 1984 ?
Réponse : Je vous la donnerai pendant le débat tout à l'heure si vous
le souhaitez.
Je pense à *Neda*, cette jeune Iranienne assassinée à l'âge de 26 ans. Nous avons tous vu
cette image de Neda gisant sur le sol, le sang dégoulinant de sa bouche.
Je pense à *Nojoud Ali*, cette
petite Yéménite de 10 ans, qui a été mariée de force à un homme qui
a trois fois son âge et qui s'est battue pour obtenir le droit de divorcer. et qui l'a obtenu.
Je pense à*Loubna Al-Hussein*
qui a fait trembler le gouvernement de Khartoum l'été dernier à cause de sa tenue vestimentaire..
La pire condition féminine dans le globe, c'est celle que vivent les femmes
dans les pays musulmans. C'est un fait et nous devons le reconnaître. C'est cela notre première solidarité à l'égard de toutes celles qui défient les pires régimes tyranniques au
monde.
Qui oserait dire le contraire ? Qui oserait prétendre l'inverse ?
Les islamistes et leurs complices ? Certainement,
mais pas seulement.
Il y a aussi ce courant de pensée relativiste qui prétend qu'au nom des
cultures et des traditions nous devons accepter la régression, qui confine l'autre dans un statut de victime perpétuelle et nous culpabilise pour nos choix de société en nous
traitant de racistes et d'Islamophobes lorsque nous défendons l'égalité des sexes et la laïcité.
C'est cette même gauche qui ouvre les bras à Tarik Ramadan pour se pavaner de ville
en ville, de plateau de TV en plateau de TV et cracher sur les valeurs de la République.
Sachez qu'il n'y a rien dans ma culture qui me prédestine à être éclipsée sous
un linceul, emblème ostentatoire de différence.
Rien qui me prédétermine à accepter le triomphe de l'idiot, du sot et du lâche,
surtout si on érige le médiocre en juge.
Rien qui prépare mon sexe à être
charcuté sans que ma chair en suffoque.
Rien qui me prédestine à apprivoiser
le fouet ou l'aiguillon.
Rien qui me voue à répudier la beauté
et le plaisir.
Rien qui me prédispose à recevoir
la froideur de la lame rouillée sur ma gorge.
Et si c'était le cas, je renierais sans remords ni regret le ventre de ma
mère, la caresse de mon père et le soleil qui m'a vu grandir.
L'islamisme politique n'est pas l'expression d'une spécificité culturelle, comme on prétend ça et là.
C'est une affaire politique, une menace collective qui s'attaque au fondement même de la démocratie
en faisant la promotion d'une idéologie violente, sexiste, misogyne, raciste et homophobe.
Nous avons vu de quelle façon les mouvements islamistes, avec la complicité, la
lâcheté et le soutien de certains courants de gauche cautionnent la régression profonde qui s'est installée au coeur même de nos villes.
Au Canada, nous avons tout de même failli avoir les tribunaux islamiques.
En Grande-Bretagne c'est déjà
la norme dans plusieurs communautés.
D'un bout à l'autre de la
planète, le port du voile islamique se répand et se banalise, il devient même une alternative acceptable aux yeux de certains car c'est tout de même mieux que la
burqa!
Que dire de la démission des démocraties occidentales sur des enjeux
primordiaux à la base du vivre ensemble et de la citoyenneté tels que la défense de l'école publique, des services publics et de la neutralité de l'État ?
Que dire des reculs en
matière d'accessibilité à l'avortement ici même en France ?
Tout ça pour
dire qu'il est toujours possible de faire avancer les sociétés grâce à notre courage, notre détermination et à notre audace.
Je ne vous dis pas que ce sont là des choix faciles. Loin de là. Les chemins de la liberté sont
toujours des chemins escarpés. Ce sont les seuls chemins de l'émancipation humaine, je n'en connais pas d'autres.
Cette merveilleuse page d'histoire, de NOTRE histoire, nous enseigne que subir n'est
pas se soumettre.
Car par-delà les injustices et les humiliations, il y a aussi les résistances.
Résister, c'est se donner le droit de choisir sa destinée. C'est cela pour moi le féminisme. Une destinée non pas individuelle, mais collective pour la dignité de TOUTES les femmes.
C'est ainsi que j'ai donné un sens à ma vie en liant mon destin de femme à tous ceux qui rêvent d'égalité et de laïcité comme fondement même de la démocratie.
L'histoire regorge d'exemples de religions qui débordent de la sphère privée pour envahir la sphère
publique et devenir la loi.
Dans ce contexte, les femmes sont les premières perdantes. Pas seulement. La vie,
dans ses multiples dimensions, devient soudainement sclérosée lorsque la loi de Dieu se mêle à la loi des hommes pour organiser les moindres faits et gestes de tous. Il n'y a plus
de place pour les avancées scientifiques, la littérature, le théâtre, la musique, la danse, la peinture, le cinéma, bref la vie tout simplement. Seuls la régression et les interdits se
multiplient. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai une aversion profonde à l'égard des intégrismes quels qu'ils soient, car je suis une amoureuse de la vie.
Rappelez-vous une chose : lorsque la religion régit la vie de la cité, nous ne
sommes plus dans l'espace du possible, nous ne sommes plus dans le référentiel des doutes, nous ne sommes plus dans le repère de la Raison et de la rationalité si chères aux
Lumières. Séparer l'espace public de l'espace privé en réaffirmant la neutralité de l'État me semble indispensable, car seule la
laïcité permet de se doter d'un espace commun, appelons-le un référentiel citoyen, loin de toutes croyances et de toutes les incroyances, pour prendre en main la destinée de la
cité.
Avant de conclure, permettez-moi de partager avec vous une lettre destinée à l'un de vos
élus.
J'ai longuement hésité avant de vous écrire. Peut-être, par peur d'être perçue
comme celle venue d'ailleurs qui fait indélicatement irruption dans les « affaires françaises ».
Au diable les convenances, je n'ai jamais été douée pour la bienséance surtout lorsqu'elle est au
service des plus forts, des plus puissants et des plus arrogants. Puis, s'il avait fallu que je vive en fonction du regard des autres, je n'aurais rien fait de ma vie ou si peu.
Lorsqu'il s'agit des droits des femmes, nulle convenance ne doit primer sur l'essentiel.
L'essentiel étant : la liberté, l'égalité et l'émancipation des femmes.
J'entends encore des copines françaises me dirent avec insistance : parle-lui, dis-lui, écris-lui. Étrangement, leurs propos me rappellent le titre de ce magnifique film
d'Almodovar /Parle avec elle/ où dès les premiers instants, le rideau se lève furtivement, pendant quelques secondes, sur un spectacle de danse, mettant en scène le corps d'une
femme, celui de Pina Bausch. Elle qui exprimait si bien dans ses chorégraphis, crûment, la violence exercée à l'encontre des femmes.
Monsieur Gérin, c'est à vous que je m'adresse, je voudrais vous parler, vous
dire la peur que j'ai connue le 25 mars 1994 alors que j'habitais à Oran, en Algérie et que le Groupe islamique armé (GIA) avait ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Ce
jour-là, j'ai marché la tête nue ainsi que des millions d'autres Algériennes. Nous avons défié la mort. Nous avons joué à cache-cache avec les sanguinaires du GIA et le souvenir de
Katia Bengana, une jeune lycéenne âgée de 17 ans assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée, planait sur nos têtes nues.
Il y a des événements fondateurs dans une vie qui donnent une direction
particulière au destin de tout un chacun. Celui-là, en est un pour moi.
Depuis ce jour-là, j'ai une aversion profonde pour tout ce qui est hidjab, voile, burqa, niqab,
tchador, jilbab, khimar et compagnie.
Or, aujourd'hui vous êtes à la tête d'une commission parlementaire chargée de se pencher sur
le port du voile intégral en France.
En mars dernier, je publiais au
Québec, un livre intitulé /Ma vie à contre-Coran/ : une femme témoigne sur les islamistes. Dès les premières phrases, je donnais le ton de ce qu'est devenue ma vie en
termes d'engagements politiques en écrivant ceci :
« J'ai vécu les prémisses d'une dictature islamiste. C'était au début des années
1990, je n'avais pas encore 18 ans. J'étais coupable d'être femme, féministe et laïque. »
Je dois vous avouer que je ne suis pas féministe et laïque par vocation, je le
suis par nécessité, par la force des choses, par ces souffrances qui imprègnent mon corps car je ne peux me résoudre à voir l'islamisme politique gagner du terrain ici même et
partout dans le monde.
Je suis devenue féministe et laïque à force de voir autour de moi des femmes
souffrir en silence derrière des portes closes pour cacher leur sexe et leur douleur, pour étouffer leurs désirs et taire leurs rêves.
Il fut un temps où on s'interrogeait en France sur le port du voile islamique à
l'école. Aujourd'hui, il est question de voile intégral. Au lieu d'élargir la portée de la loi de 2004 aux établissements universitaires, nous débattons sur la possibilité de laisser
déambuler dans nos rues des cercueils. Est-ce normal ?
Pour ce qui est de la laïcité, j'ai compris sa nécessité lorsque, au tout début des années 1990, le
Front islamique du salut (FIS) a mis à genoux mon pays l'Algérie par le feu et par le sang en assassinant des milliers d'Algériens. Aujourd'hui, on est forcé de constater que les
choses n'ont pas tellement changé.
Trop de femmes dans le monde se font encore humilier, battre, violenter,
répudier, assassiner, brûler, fouetter et lapider. Au nom de quoi ? De la religion, de l'islam en l'occurrence et de son instrumentalisation.
Pour refuser un mariage arrangé, le port du voile islamique ou encore pour avoir demandé le divorce, porté un pantalon, conduit une voiture et même avoir franchi le seuil de la porte
sans la permission du mâle, des femmes, tant de femmes subissent la barbarie dans leur chair. Je pense en particulier à nos soeurs iraniennes qui ont défilé dans les rues de Téhéran
pour faire trembler l'un des pires dictateurs au monde : Ahmadinejad!
Demain, peut-être c'est la polygamie qui
sera à l'ordre du jour.
Ne riez pas. Cela s'est produit au Canada et il a fallu que les cours (de
justice) s'en mêlent. Car après tout la culture à bon dos lorsqu'il s'agit d'opprimer les femmes. Ironie du sort, j'ai constaté dans plusieurs quartiers que les jupes se rallongent et
disparaissent peu à peu. La palette des couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps derrière un voile et porter une jupe, un acte de résistance. C'est tout
de même une banlieue française qui est le théâtre du film /La Journée de la jupe./ Alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril
de leur vie, dans les territoires perdus de la République française, le voile est devenu la norme.
Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade
?
Le voile islamique est souvent présenté comme faisant partie de « l'identité
collective musulmane ».
Or, il n'en est rien. Il est l'emblème de l'intégrisme musulman partout dans le
monde. S'il a une connotation particulière, elle est plutôt politique surtout avec l'avènement de la révolution islamique en Iran en 1979. Que l'on ne s'y trompe pas, le voile islamique cache la peur des femmes, de leur corps, de leur
liberté et de leur sexualité. Pire encore, la perversion est poussée à son paroxysme en voilant des enfants de moins de cinq ans. Il y a quelques temps, j'essayais de me rappeler à
quel moment précisément, en Algérie, j'ai vu apparaître ce voile dans les salles de classe. Pendant mon enfance et jusqu'à mon entrée au lycée, c'est-à-dire en 1987, le port
du voile islamique était marginal autour de moi. À l'école primaire, personne ne portait le hidjab, ni parmi les enseignants, ni surtout parmi les élèves.
Voilà 12 ans que j'habite au Québec dont la devise inscrite sur les plaques
d'immatriculation des voitures est « Je me souviens ». A propos de mémoire, de quoi la France devrait-elle se souvenir ? Quelle est porteuse des Lumières. Que des millions de
femmes se nourrissent des écrits de Simone de Beauvoir dont le nom est indissociable de celui de Djamila Boupacha. C'est peu dire.
Il ne fait aucun doute pour moi que la France est un grand pays et ceci vous confère des
responsabilités et des devoirs envers nous tous, les petits. C'est d'ailleurs pour cela qu'aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers votre commission et que nous attendons de vous
que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa.
Pour notre part au Québec, on se souvient qu'en 1961, pour la première fois dans l'histoire, une femme,
une avocate de surcroît, est élue à l'Assemblée législative lors d'une élection partielle. Son nom est Claire Kirkland et elle deviendra ministre.
En invoquant un vieux règlement parlementaire qui exigeait des femmes le port
du chapeau pour se présenter à l'Assemblée législative, on la force à se couvrir la tête pendant les sessions. Elle refuse. C'est le scandale. Un journal titre : « Une femme nu-tête à
l'Assemblée législative ! » Elle résiste et obtient gain de cause.
Il faut comprendre par là que nos droits sont des acquis fragiles à défendre avec acharnement et
qu'ils sont le résultat de luttes collectives pour lesquelles se sont engagés des millions de femmes et d'hommes épris de liberté et de justice.
J'ose espérer, Monsieur Gérin, que la commission que vous présidez tiendra compte de tous ces
sacrifices et de toutes ces aspirations citoyennes à travers le monde et les siècles.
A vous chers amis, s'il y a une chose, une seule, que je souhaiterais que vous reteniez de ces quelques mots, c'est la suivante :
« entre une certaine gauche démissionnaire, le racisme de l'extrême droite et
le laisser-faire et la complicité des gouvernements, nous avons la
possibilité de changer les choses, plus encore nous avons la responsabilité historique de faire avancer les droits des femmes. Nous sommes, en quelque sorte, responsables de notre
avenir et de celui de nos enfants. Car il prendra la direction que nous lui donnerons.
Nous, les citoyens. Nous, les peuples du monde. Par nos gestes, par nos actions et par notre mobilisation.
Toutes les énergies citoyennes sont nécessaires d'un pays à l'autre au-delà des
frontières.
L'avenir nous appartient.
La femme est l'avenir de l'homme
disait Aragon. S'agissant d'homme, je veux en saluer un, présent aujourd'hui, c'est mon père à qui je dois tout. (1)
Et je finirai par une citation de Simone de Beauvoir :
« On a le droit de crie, mais il faut que
ce cri soit écouté, il faut que cela tienne debout, il faut que cela résonne chez les autres. »
J'ose espérer que mon cri aura un écho parmi vous.
*Djemila
Benhabib*
(1) Les parents de Djémila sont Universitaires et vivent en région
parisienne.