19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 23:02

 

Dans  l'Ancien  Testament,   le prophète Jérémie  occupe   une place importante.  Sa personnalité,  sa vocation  et sa prédication  sont  autant de facteurs  qui rendent très attachant ce comtemporain du roi Josias.

C'est le temps de la fin du Royaume du Sud. Jérusalem va connaître plusieurs défaites militaires et par deux fois le "peuple élu" se trouvera en grande partie déporté à Babylone (1) alos que d'autres s'expatrieront volontairement en Egypte pour échapper à l'exil imposé par Nabuchodonosor (2).

Appelé par Dieu ( Jr 1, 4-9 ), la vocation de Jérémie est claire.  Dieu lui dit : « Partout où je t'envoie, tu y vas. Tout ce que je te commande, tu le fais. N'aie peur de personne. » (3)

Apès la mort de Josias, tué en 609 av JC. et marquant la fin du Royaume de Jérusalem, Jérémie devint "personna non grata". En effet il avait critiqué l'alliance politique avec l'Egypte (contre Nabuchodonosor), puis il avait prédit un châtiment divin contre Babylone... Il échappa à un attentat, fut un temps emprisonné. Enfin libéré, il se réfugia en Egypte où il mourut assez rapidement.

Le message qu'il laisse à son peuple peut ainsi se résumer : le Dieu d'Israël, Dieu dAbraham et de Moïse, est un Dieu qui sert "de l'intérieur, par le cœur et dans l'esprit". Le phrophète est donc devenu celui qui prêche d'avoir "un cœur nouveau et un esprit nouveau" (cf Jr 31, 31-34).

Babylone est devenu le symbole même de la punition divine (4). Non seulement pour les Juifs, mais aussi pour les premiers Chrétiens victimes des persécutions romaines. Dans l'Apocalypse, Jean rapprochea Babylone (fin du Raoyaume du Sud) et la fin du monde ( Ap 14, 8). Au 16ième siècle, les Protestants reprendront à leur compte la même image devant les persécutions barbares infligées par les Catholiques.

Jean Bisson 20 09 2011

1- Le nom Babylone est composé de Bab qui, en racine sémantique, désigne la "porte" (au sens de passage) et de "a.ll-y" qui signifie "mon Dieu". Cette ville, par où passa Abraham, signifie donc la " Porte de mon Dieu".

2- Nabuchodonosor 2, roi de Babylone (dans l'actuel Irak) battra les forces du Royaume du Sud (Jérusalem) en 609 av JC, puis en 597 av. JC. Chaque fois, une partie importante de la population juive sera transférée sur les rives de l'Euphrate... Cette politique visait d'une part à fournir de la mains d'oeuvre à Babylone en renforçant son potentiel de production, et d'autre part à briser l'opposition dans le territoire conquis.

Babylone tombera sous la tutelle grecque en 331 (par Alexandre le Grand qui y mourut d'ailleurs en 323 av JC).

3- C'est de cette parole de Dieu que le Bienheureux Jean-Paul II s'est inspiré pour lancer le mot d'ordre de son pontificat : "N'ayez pas peur ! "

4- L'intervention divine dans le quotidien de la vie humaine reste bien ancrée dans la croyance commune, et fort utilisée par certaines lectures religieuses intégistes. Une telle interprétation a du mal à cohabiter avec la notion de liberté accordée aux hommes par le Créateur !

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 23:01

Sous le règne du roi Ozias, vers 770 avant JC, naquit, sinon de la famille royale, du moins de la haute aristocratie, le jeune Isaïe, fils d'Amos (1). Dieu lui apparut en une vision de feu et l'appela en 740, année de la mort d'Ozias. Dieu est fâché : « Quand vous étendez vos mains, je me voile la face, elles sont rouges de sang ! » Recherchez la justice, punissez l'oppresseur ! Faites droit à l'orphelin, défendez la veuve, alors vous redeviendrez blancs comme neige ! » (Is 1, 2-18).

Après Ozias, c'est son fils Yotam qui régnera durant quatre ans. Puis c'est Achaz qui sera installé sur le trône en 736. Monarque peu porté sur les questions religieuses, il se trouva assiégé dans Jérusalem par les armées de Damas puis par celles de Samarie. Dans ce contexte d'insécurité, Isaïe reçut de Dieu la promesse, pour Israël le peuple choisi, d'un "héritier royal". Les contemporains ont lu cette annonce au premier degré, donc pour leur propre temps : ils y ont vu la simple confirmation que le fils d'Achaz succéderait à son père. Mais ce sera au second degré qu'on relira plus tard cette prophétie pour l'appliquer à la naissance de Jésus, fils de Marie et descendant du Roi David (Mat 1, 23 et 4, 15-16).

Achaz ne s'inspira guère des prophéties d'Isaïe. Il s'allia aux Assyriens, pilla les trésors du Temple de Jérusalem pour faire des cadeaux à l'empereur d'Assyrie, Tégghat Phalasar 3, dont il se reconnut le vassal ! Cette vassalité politique entraînait donc une évidente dépendance religieuse.

Il faudra attendre l'avènement du roi Ézéchias, jeune souverain de 25 ans, pour imposer un changement de politique, mettre fin à la dépendance assyrienne, se remettre à l'écoute d'Isaïe et revenir officiellement au culte du Dieu Unique d'Abraham. ( 2 Rois 18, 2-8 ).

Le livre d'Isaïe, sans hésiter, l'un des plus beaux de l'Ancien Testament, est dû, en fait, à trois auteurs différents : (2)

Les chapitres 1 à 39 inclus sont nommés "Premier Isaïe" ; ils sont l’œuvre du prophète fils d'Amos.

Les chapitres 40 à 55 inclus sont d'un successeur anonyme qui a poursuivi le livre entre les années 550 et 539 avant JC.

Les chapitres 56 à 66 sont d'un second successeur qui en a achevé la rédaction vers 520 avant J.C.

C'est un ensemble néanmoins très cohérent, qui témoigne d'un même esprit messianique et d'une même vision eschatologique.

Jean Bisson – 13 09 2011

1- Isaïe est appelé Esaïe dans la Torah, de même que dans les anciennes traductions protestantes.

2- Dans les manuscrits découverts en 1947 à Qumran, le seul livre complet est précisément celui d'Isaïe dans une version authentifiée comme datant du second siècle avant Jésus-Christ.

 


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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 23:01

Les prophètes, ces inspirés de Dieu, sont nombreux dans la Bible : Cinq « grands » (1) et douze « petits », ainsi qualifiés à cause de la longueur de leurs écrits, mais sans juger de l'intérêt de leur témoignage !

Amos et Osée sont les deux premiers de ces petits. Chronologiquement j'aurais dû commencer par eux...


Amos, issu d'un milieu rural du sud, monte à Samari pour y dénoncer, dès les années 750 avant JC, l'injustice sociale qui oppose riches et pauvres. Il y annonce un châtiment divin et prédit qu'il ne restera, après la colère de Dieu, qu'un "petit reste". Il pourrait être considéré comme le saint patron des mouvements d'émancipation et de l'inspiration du printemps arabe... On vit ainsi aujourd'hui des événemens que le monde méditerranéen avait connu déjà il il 28 siècles !


Dans la même période, Osée, va s'attaquer aux cultes et orgies des Baals, ces divinités païennes dont les pratiques cultuelles s'étaient répandues dans les campagnes. Mais si le prophète présente un Dieu exigeant la fidélité, il est le premier à présenter le Dieu d'Abraham dans le symbolisme de l'époux qui pardonne à l'épouse infidèle, ou du patriarche capable de chérir son fils le plus rebelle! C'est de son enseignement qu'est née l'image d'un Dieu plein de miséricorde. Et c'est sans doute à cause de cet héritage spirituel que l'Islam nomme Dieu "Le Miséricordieux".

 

1- Les grands prophètes sont : Isaïe, Jérémie, Baruch, Ézéchiel et Daniel

2- Les 12 « petits » sont : Amos, Osée, Joël, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, et Malachie.

 

Jean Bisson – 06 09 2011

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 23:01

Elisée, le successeur qu’Élie s'était choisi en respectant les indications divines, étaient deux personnages qui ne se ressemblaient vraiment pas. Autant Élie était mystique et solitaire, se plaisant au désert, fuyant le monde et ses vanités, autant le jeune Élisée, issu d'une famille de riches propriétaires terriens, était très lié au monde. Il faisait partie d'une communauté religieuse (les Fils des Prophètes) et il s'intéressait à la gestion politique de son pays. Mais il n'est pas dans la liste officielle des Prophètes !

 

Alors qu’Élie, pour quitter ce monde, aurait aimé être seul, Élisée ne le lâcha jamais. C'est ensemble qu'ils traversèrent les eaux du Jourdain, Élisée ayant étendu son vêtement et les eaux du Jourdain s'étant alors écartées pour les laisser traverser à pied sec... ( 2 Rois, 2, 8-14) Un passage symbolique qui n'est pas sans rappeler la traversée de la Mer Rouge par Moïse et le peuple élu de Dieu.

 

Élisée, après l'envolée d’Élie, va faire de très nombreux miracles. Il purifie les eaux polluées de Jéricho en y jetant du sel ; il permet aux armées d'Israël de s'abreuver ; il aide une veuve dont le créancier menaçait de vendre le fils comme esclave ; à un couple stérile, il promet un fils ; il multiplie des pains ; il fait flotter une lourde hache sur les eaux du Jourdain ; il guérira le lépreux Naamân en l'envoyant se laver dans les eaux du Jourdain...(lire dans 1 Rois les chapitres 3 et 4)

 

Élisée rencontrait les rois, il les conseillait. Il annonça l'arrivée de dynasties nouvelles et même prit part à certaines révolutions... Élisée serait-il discrètement, aujourd'hui, le saint patron et inspirateur des révolutions arabes?! Ce qui est certain, c'est qu'il s'intéressait de près aux misères de ses contemporains.

 

Quand il mourut, Élisée fut regretté et pleuré, notamment par le roi Joas.  Un mort qu'on avait déposé sur son tombeau, ressuscita... (2 Rois, 13); ce fut le point de départ d'une renommée exceptionnelle.

 

A Samarie, ville renommée Sébaste sous le règne d'Hérode, des voyageurs témoignent qu'au 5° siècle après Jésus-Christ, on y priait encore sur le tombeau d’Élisée ainsi que sur celui de Jean-Baptiste (1). En 718, les restes d’Élisée furent transférés dans l'église San Lorenzo de Ravennes (Italie). Un tremblement de terre en 1603 détruisit cet édifice et les reliques du vénérable prophète disparurent dans le cataclysme.

 

Jean Bisson – 30 08 2011

 

1- La ville de Samarie, située près de Sichem, sur un plateau rocheux, fief de la tribu de Manassé, devint ensuite la capitale du royaume du royaume du Nord pendant un siècle et demi. Place forte renommée, la ville, largement aussi vaste que Jérusalem à cette époque, soutient avec succès de nombreux sièges (cf. 2 Rois, 6 et 17). C'est dans cette ville qu’Élisée fut enseveli. Plus tard, Hérode le Grand y fit édifier de nombreuses constructions et il rebaptisa Samarie du nom de l'Empereur Auguste, en grec "Sébaste".

C'est donc aussi dans cette ville, qu'aurait été enterré le corps décapité de Jean-Baptiste. Je rappelle que la tête de ce Saint et "cousin germain" de Jésus, est aujourd'hui encore, dans un reliquaire devant lequel j'ai connu le privilège de me recueillir, lors d'une visite de la grande mosquée de Damas, capitale actuelle de la Syrie. C'est, selon le Coran, dans cette mosquée que Jésus viendra, à la fin des temps,  pour présider le "Jugement dernier" de toute l'humanité.

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 23:01

Depuis le partage d'Israël en 2 royaumes, la tribu de Juda, avec Jérusalem comme capitale, s'oppose aux 10 tribus du Nord. La partition durera près de 2 siècles. Cet affaiblissement politique favorisera, on n'en peut douter, la pénétration du cultes des idoles : les cultes d'Astarté et de Baal vont ainsi se développer (1).

 

C'est dans ce contexte qu'apparait Élie. Originaire du bourg de Tissée, aujourd'hui en Transjordanie, il va promouvoir un mouvement de reconquête religieuse. Cet ascète solitaire annonce une grande sécheresse et affirme que ce sera l'avertissement de Dieu à son peuple (1 Rois, 17, 1-7). Le ravin du Khérit où Élie s'était réfugié s'étant asséché (2), le prophète partit pour Sarepta, non loin de Sidon, (3). C'est à Sarepta qu’Élie rencontrera une veuve, qu'elle lui donnera à manger et à boire, ses réserves ne s'épuisant pas, puis qu'il rendra vie à son fils (1 Rois 17, 8-14 et 17-22).

 

Mais les plus importants combats du prophète furent les défis lancés aux prêtres de Baal, défis qu'il releva pour la gloire du Dieu d'Abraham, c'est ce que la Bible relate dans « le sacrifice du Mont Carmel » (1 Rois 18, 30-39). Tous les prêtres de Baal seront égorgés.

 

Pour fuir le fureur de Jézabel, Isaïe fuit au désert. Épuisé après de longues marches, le prophète demande la mort. Mais Dieu, lui dépêchant un ange, à boire et une galette à manger, le charge d'une nouvelle mission : refaire, en 40 jours, la traversée du désert que Moïse avait fait en 40 ans, mais en sens inverse. Esaie gravit le Mont Horeb où Dieu avait donnéà Moïse les tables de la loi. Arrivé au sommet de cette montagne sainte, Isaïe y est accueilli par une tremblement de terre, puis par un tonnerre de feu; mais Dieu n'est point présent dans ces manifestations de puissance écrasante; c'est dans le souffle d'une brise légère que le Seigneur se manifestera. Dieu lui demanda de partir vers Damas; il lui révèle qu'il rencontrera sur son chemin Elizée, un jeune laboureur, et qu'il en fera son successeur.


Et il en fut ainsi. Élie réussit à vaincre définitivement la colère de Jézabel ( Rois 21) ; puis, emporté sur sur char ; il disparut mystérieusement dans les cieux.

 

On comprend, en parcourant, même très superficiellement, la vie d’Élie, pourquoi, lors de la Transfiguration de Jésus, racontée par Matthieu (19, 3-8), Moïse et Élie sont présents aux côtés de Jésus. Dans la vision des Juifs, Élie est le nouveau Moïse. Dans la vision des Apôtres, Jésus est le nouveau et dernier maillon de la révélation divine. La nourriture fournie au désert, manne avec Moïse, galette pour Élie, préfigure le pain eucharistique institué par Jésus le Jeudi-Saint. Il n'est aucun doute pour les Apôtres que Jésus est perçu comme le maillon dernier de la révélation de Dieu à son peuple.

 

Jean Bisson – 23 08 2011

 

1- Jézabel, princesse phénicienne, était fille d'un grand prêtre de Baal ; quand elle épousa le roi Achab (qui régna de 874 à 853 av JC), elle usa de ses charmes pour que son époux la laisse introduire ce culte idolâtre.

2- Lit d'un torrent situé à l'est du Jourdain, en Cisjordanie.

3-Sidon, port phénicien, est devenu aujourd'hui la ville arabe de Saïda, actuellement au Liban. On y trouve le plus ancien musée du savon, niché au fond du petit souk. Visite inoubliable !

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 23:01

Il faut remonter un bon siècle, à la fin du temps des Juges, lorsque l'Arche de l'Alliance était encore à Silo.  Le  grand  prêtre  qui  était  alors  Eli,  vit  un  jour « Anne la stérile » (1),  épouse  d'Elqana,  un Ephraïmite  de  Rama (2),  en transe.  Il  la  crut  ivre  ou  devenue  folle.  Mais  elle  lui  avoua  qu'elle s'adressait  vivement  à Dieu pour lui demander la grâce d'avoir un fils.  Eli, ému,  pria Dieu  pour qu'il exauce  sa  demande.  Anne  devint  mère  de  Samuel ( littéralement  enfant  obtenu  de  Dieu ).  Elle consacra donc à Dieu ce fils qu'il lui avait accordé et l'on trouve ainsi dans le premier livre de Samuel (1 Sa 2, 1-10) son merveilleux cantique d'action de grâce (3).


Le jeune Samuel fut ainsi élevé dans le service du Temple de l'Arche, grandissant en sagesse et en beauté. Une nuit, il entendit une voix l'appeler, par trois fois il se leva ; il comprit enfin que c'était Dieu qui l'invitait (1 Sa 3, 7). Samuel grandit et le Seigneur qui inspirait Samuel réalisait tout ce que le prophète annonçait. Pour affranchir les tribus juives de la tutelle des Philistins, il fallait définitivement renoncer aux idoles (4).


C'est Samuel qui, sous la pression du peuple israélite, et malgré les réticences divines, fit accéder le peuple d'Israël à la royauté en laissant couronner le jeune Saül qui s'occupait des ânesses de son père dans la région de Rama.


C'est encore à Samuel, devenu vieux, qu'incombera la charge douloureuse d'informer le roi Saül que Dieu lui retire la couronne royale et qu'il aura à oindre David comme successeur ( 1 Samuel 15 et 16).


Samuel, sans doute le plus saint des prophètes, celui à qui Dieu n'avait jamais rien eu à reprocher, mourut à Ramatha où il fut enseveli. (5)

 

Jean Bisson - 16 08 2011

 

1- Rares sont les femmes qui sont ainsi nommées par leur nom dans la Bible !

2- Les Ephraïmites sont les descendants d'Ephraïm, descendants de Cham et de Joseph... Cette tribu aurait nomadisé dans la région de Rama, une ville qui pourrait être l'actuelle Médine, ville sainte de l'Islam en Arabie Saoudite, pays de la Reine de Saba.

3- Ce cantique a inspiré la Vierge Marie qui en reprend l'essence dans le « Magnificat ».

4- Certains Israëlites adoraient les Bâals et les Astartées comme le faisaient les Philistins.

5- Ramatha, serait identifiée comme une cité située à quelque 8 kilomètres au nord de Jérusalem. C'est là qu'en 405 de l'ère chrétienne, on découvrit ses ossements qui furent transportés à Constantinople où étaient rassemblées toutes les saintes reliques...

Saint Samuel est fêté dans le martyrologe catholique le 20 août.

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 23:01
  1. La succession de Salomon va opposer Roboam, fils de Salomon à Jéroboam. Ce dernier est le chef des opposants qui réclament une baisse immédiate des impôts dont la lourdeur n'est plus supportable. Jéroboam est soutenu par 10 tribus d’Israël. Roboam ne peut compter que sur deux tribus : Juda et Benjamin. Ils ne céderont ni l’un ni l’autre. D’où la partition du Royaume : en deux : le Royaume de Juda, héritier légitime de Salomon, lignée de David qui comprend Jérusalem et Bethléem, et le royaume d’Israël encore nommé royaume de Samarie. Le schisme est consommé.
  2. Cette scission affaiblissant le peuple juif, facilitera la conquête étrangère ultérieure, grecque puis romaine. D’un point de vue religieux, ce sera le temps de la révélation des Prophètes. Les hommes ont voulu des rois, Dieu, à contre-coeur, avait concédé cette royauté. Le roi était alors son représentant.
  3. Désormais Dieu communiquera avec son peuple non plus par l'intermédiaire de leurs chefs territoriaux, mais par des messagers choisis que sont les « Prophètes ». Dieu donnera le charisme de parler en son nom à ceux qu'il choisira comme ses porte-parole religieux.
  4. Je serais tenté de dire que Dieu, avec trois mille ans d’avance, a choisi de séparer l’administration des états, de la gestion du religieux. Dieu a donc créé l’idée d’une laïcisation du temporel en opposition à la gestion spirituelle de la communauté. Et cette distinction, Jésus ne la reprendra-t-il pas dans sa réponse : « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu 
  5. Les nouveaux hommes de la Bible seront donc les Prophètes.
  6. Jean Bisson - 09 08 2011
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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 23:01

Le règne de Salomon a été, sans aucun doute, le plus prestigieux. Deux éléments ont été essentiels : d’abord un règne sans guerre. Probablement à cause d’une administration juste et d’une parfaite équité dans les transactions commerciales. Second élément: la construction et l’achèvement du Premier Temple de Jérusalem. Ces 7 ans de travaux assurèrent une cohésion solide entre les 12 tribus d’Israël et impulsèrent le respect incontesté du souverain.


La sagesse de Salomon inspirera plusieurs livres de l’Ancien Testament : le Livre des Proverbes, une partie du Cantique des Cantiques, le Livre de l’Ecclésiaste (ou Qohéleth) et, bien sûr, le Livre de la Sagesse ! C’est encore Salomon qui reçu la visite, on pourrait même dire la « consultation » de la très fameuse et très fortunée Reine de Saba... (Reine de l'actuelle Arabie Saoudite...)

Mais le clou restera son fameux jugement dans «la querelle des deux prostitués», une scène biblique présentant deux femmes, l’une dont l’enfant était mort et qui prétendait que le vivant était le sien, l'autre par amour de son fils, préférant le perdre que de le voir partager par l'épée !


Mais, en marge des beaux côtés de ce règne, il y eut d’autres aspects moins rutilants ! Comme il était d’usage en ces temps, les souverains possédaient des harems... Salomon aimait beaucoup les femmes, et il en eut, nous dit la Bible, plus d’un millier ; il épousa même une fille de Pharaon et il donna un fils à la Reine de Saba (1) !


Les femmes lui tournant la tête, Salomon, dans sa vieillesse, en vint, pour faire plaisir à ses maîtresses, à faire élever des temples et des autels aux « faux dieux »... (1 Rois 11)

Quand mourut Salomon, vers 933 avant Jésus-Christ, le peuple juif reprochait tout de même au roi des impôts trop lourds. Dieu oublia sans doute les excès dus à la vieillesse... Une vieillesse que Salomon n’avait pas sollicitée !


Jean Bisson - 02 08 2011


1- Une légende prétend que de cette union avec la Reine de Saba naquit Ménélik, ancêtre de la dynastie éthiopienne des Salomonides. 

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 23:01

David hésitait-il entre son fils aîné Adonias, fils légitime de Haggit, et Salomon, son préféré, second fils de Bethsabée, l'ex épouse du roi Hittite Urie ?

Adonias, sentant que le trône pouvait lui échapper, décida de devancer la décision de son père. S'appuyant sur le grand prêtre Ebyatar et avec la complicité dOfficiers et de fonctionnaires royaux, il réunit ses partisans à la piscine d'Aïn Rogel, dans les faubourgs de Jérusalem. Un autel devait servir aux sacrifices rituels ; l'eau destinée aux "lustrations" légales accompagnant tout sacre royal avait été préparée(1). Après un fastueux banquet, Adonias devait être sacré roi dIsraël.

Cependant, veillaient les espions de Béthsabbé... Elle avertit son époux David, qui, sur le champ, convoqua le Prophète Nathan, le prêtre Sadoq, et la garde royale. Lordre fut donné daller promptement consacrer Salomon au sanctuaire même de l'Arche. La consécration royale de Salomon prit de court les partisans dAdonias qui banquetaient encore.

Alors que le nouveau roi Salomon était ramené avec escorte de trompettes sous les acclamations du peuple, le banquet d'Adonias se termina en débandade, et tous ceux qui étaient avec lui, senfuirent de Jérusalem. Pour eux commençaient un exil sans fin.


David, qui avait passé sa couronne à Salomon, vécut encore quelques années de douce retraite avant de sen aller rejoindre ses prédécesseurs reposant déjà dans la ville de Jérusalem.


Le règne de Salomon allait se caractériser par deux qualités : fidélité et sagesse. Sa fidélité à Dieu, au Temple et à la liturgie qui sy déroule pour rendre gloire au Créateur, ne fut jamais contredite par sa vie. On dit quen pèlerinage à Gabaon – sanctuaire alors le plus renommé dIsraël – le jeune roi Salomon, en songe, sentretint avec Dieu qui lui dit : « Demande. Que puis-je te donner ? »

Le jeune souverain répondit : « Seigneur, tu as été juste et fidèle avec mon Père David parce quil a marché devant Toi avec loyauté, justice et droiture. Hé bien donne-moi un cœurplein de sagesse qui sache discerner le bien du mal. » Dieu lui répondit alors : « Puisque que tu mas demandé sagesse et non longue vie, richesses et victoires, je te donne un cœur sage et perspicace tel quil ny en a jamais eu jusquici et quil ny en aura plus aucun autre. En plus, je taccorde longue vie, gloire et richesses. » (1 Rois 3, 4-15)

(à suivre)


Jean Bisson -  26 07 2011


1. L’eau lustrale, à la fois religieuse et magique, servait à purifier tous les objets consacrés à Dieu ou aux Dieux… Elle se préparait à partir d’eau de rosée, recueillie en lune montante, dans laquelle on plongeait un tison brûlant. On filtrait à travers les os calcinés d’un animal préalablement sacrifié à la divinité. Puis on récitait sur cette eau une formule consécratoire, souvent tenue secrète. Cette eau n’était utilisable que durant une seule lune. (Selon diverses sources dont le "DictionnaireOEconomique contenant divers moyens d'augmenter son bien et de conserver sa santé" de l'Abbé Chomel - avec approbation et privilège du Roy – 1732 ) - ( Lire aussi in Nombres 19, 1-12 )

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 23:01

Le roi David, resté célèbre par ses Psaumes , surtout à cause de leur musique, fut un grand amateur de femmes ! Amateur et pêcheur, car il ne résista pas aux charmes de Béthsabée, épouse du roi Hittite, et il l'engrossa tandis que l'époux guerroyait. Pour éviter un conflit diplomatique et peut-être sans engager une guerre, David choisit de faire assassiner le royal trompé ! Quand le deuil d'usage de Bethsabée fut terminé, il la prit à sa cour (cf. in 2 Samuel, 11).

Le prophète Nathan annonça la mort de cet enfant. Malgré la repentance de David, l'enfant mourut (cf. 2 Samuel 12).

David avait de nombreux autres fils. Il chérissait particulièrement le jeune et très beau Absalom (1). Mais celui-ci vint à trahir son père et, suivi par beaucoup de tribus, à fomenter un coup d'état. David dût fuir au désert... Mais dans un combat, Absalom fut tué. Malgré sa trahison, David pleura amèrement ce fils. Il restait, parmi ses autres fils, deux prétendants possibles à sa succession : Adonias et Salomon.

La vieillesse de David fut cependant paisible. Malgré les massacres, les vengeances, les adultères et les meurtres, malgré les ruses et les mensonges, David n'en reste pas moins l'une des figures la plus zélée à rendre gloire au Dieu d'Abraham. On lui doit le plan et la contruction du Temple de Jérusalem ; on lui doit, en reconnaissant son talent de liturge, l'organisation du culte et des chants psalmiques; on peut voir en lui une annonce du Christ : ce que David a réussi au niveau de la royauté humaine, préfigure ce que réalisera Jésus au niveau de la royauté divine. Et ces deux destins étaient issus de Bethléem, et de la même famille !

« Il mourut dans une heureuse vieillesse, rassasié de jours, de richesses et de gloire. Et Salomon, son fils régna à sa place. » lit-on dans la Première Chronique, 29, 27-28).

David est la personne la plus citée dans les Ecritures : on y compte 1150 fois son nom ! Les Juifs commémorent David le lendemain de la Pentecôte. Le calendrier grégorien le fête le 29 décembre, comme le Saint Patron des musiciens et des poétes.

Et, curiosité autant que preuve de sa popularité, il est présent dans les jeux de cartes comme Roi de pique !

1- Ab-shalom en hébreu signifie littéralement « fils de la paix ».

Jean Bisson – 19 07 2011

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