En Corée, le Pape, dans ses nombreux discours, a souvent exprimé ses préoccupations. Il a, entre autres, souligné comment vivent les humains dans des sociétés où, à côté d’immenses richesses, certains restent silencieusement dans la plus dramatique pauvreté matérielle et spirituelle. Il a souligné que le cri des pauvres y est rarement écouté dans ces deux besoins fondamentaux.
Il en a conclu que le Christ continue à appeler et qu'Il demande aux Chrétiens, aujourd'hui, non seulement de l’aimer mais de le servir. Comment? Simplement, en tendant la main à tous nos frères et sœurs dans le besoin et dans la misère. Besoins matériels certes en priorité : leur assurer une nourriture chaque jour, mais aussi leur permettre d'accéder à leurs besoins spirituels.
Ces seconds besoins ne sont pas moins fondamentaux que la faim. Le vide spirituel est, pour l'humanité, une carence fondamentale, car l'homme meurt sans espoir, sans avoir jamais matériellement mangé à sa faim, et spirituellement sans avoir jamais connu et construit sa spiritualité qui, seule, l'élève et le fait vivre selon son choix en attendant sa rencontre avec Dieu.
Cette situation reste, pour certains, une simple utopie. Ceux qui n'ont pas connu sur leur propre chemin le choc de se découvrir sur une voie spirituelle, dans une approche mystérieuse qui nous fait communiquer avec l'altérité divine, ne peuvent pas comprendre cet étonnant mystère spirituel. Ils ne connaissent que le coté matériel de l'humanité et vivent amputés de l'approche spirituelle. Ils n'ont accédé qu'à leur partie matérielle, sans être touchés par notre potentialité religieuse idéologique. C'est sans doute un refus que je respecte. Mais ce n'est pas mon choix, malgré ma difficulté d'en fournir les raisons objectives. J'ai adopté consciemment la culture familiale et sociale qui, dans mon éducation, m'a été apportée. J'aurais eu toute possibilité de m'en écarter. Je ne l'ai pas fait. J'ai entretenu l'héritage reçu mais en respectant toujours l'héritage différent de mes amis, musulmans ou athées. Ce mutuel respect de chacun me semble être d'ailleurs un très précieux don.
Jean BISSON - 18 08 2014