En ce "Jeudi Saint" 2013, je tombe, par hazard, sur une brève déjà rédigée et sans doute non publiée. Si elle l'a été déjà, que mes
lecteurs m'en excusent !
Autour de la vie du Prophète Muhammad, fils de Abd’Allah, petit-fils d’Abd’al-Muttalib, lui-même fils de Hachim… (car en Arabie, toute
vie s’inscrit dans la tradition familiale, comme dans la Bible !) la tradition musulmane raconte que les Juifs de Médine ( ville alors nommée Yathrib) virent une étoile dans le ciel tandis
que des mages de Perse (adorateurs de Zarathoustra) constatèrent que le feu sacré qui éclairait leur temple depuis plus de mille ans s’était éteint; cette extinction ne pouvait qu'annoncer un
événement extraordinaire.
L’évangéliste Jean, dit que, après l’Ascension de Jésus, Dieu enverra sur terre le « paraclet ». C’est ce que les disciples
de Jésus fêtent à la Pentecôte : la manifestation de l’Esprit-Saint. Mais les disciples de Muhammad lisent non pas « paraclet », mais « périclitos »(1) (qui se traduit en
« le plus loué » (c’est ce que signifie en arabe « Muhammad »).
Une autre tradition mérite d’être relevée : à Bosra, en Syrie (2), la tradition raconte que le moine chrétien ermite Bahïra,
alors que les caravanes s’arrêtaient souvent au puits de son ermitage, en sortit exceptionnellement; c'était le jour ou Abu Talib y fit halte avec son jeune cousin Muahammad (qui deviendra
le fondateur de l'IslamI). Le vieux moine Bahïra invita les deux étrangers, à partager son maigre repas. Identifiant le jeune Muhammad à l’enfant qu’il avait vu dans une vision, il
s’adressa à Abu Talib en ces termes : «Cet enfant est l’envoyé de Dieu, celui qu’annonce mon livre saint la Bible ». Puis il ajouta : « Prends soin de cet enfant.
Retourne dans ton pays, prends garde aux Juifs, car s’ils voient ce que je vois, ils voudront lui faire du mal. »
Mais le saint moine Bahïra n’avait pas vu que l’hostilité viendrait surtout de son propre peuple, celui le la Mekke. Cette prophétie
de l’ermite Bahïra fut reprise par l’historien Ibn Hisham (du VIII° siècle) qui y ajoute que le moine, frappé par la coïncidence avec ce qu’il avait eu en vision, examina le dos de l’adolescent
et y vit, entre ses épaules, le "signe de la prophétie"
Jean Bisson - Jeudi Saint 28 03 2013
1- On sait qu’en langues sémites, on n’écrit que les consonnes et chaque lecteur vocalise à sa manière. C’est en effet la grande
difficulté de la langue arabe.
2- Dans cette merveilleuse petite ville (que j’ai eu le bonheur de pouvoir visiter), presqu’à la frontière actuelle entre Liban et
Syrie, se trouve le plus merveilleux théâtre romain, le seul conservé intact depuis ses origines car il est enchâssé dans une cuirasse de maisons médiévales; elles-mêmes toujours habitées. Du
moins lorsque j'y suis passé, il y a bientôt un demi-siècle.