La vente à Paris, chez Christie's, de l’exceptionnelle collection d'Yves Saint Laurent-Pierre Bergé a ouvert une crise politique franco-chinoise. Deux
bronzes, pillés en 1860 au palais d’été de Pékin, ressuscitent un passé qui, pour brillant qu’il ait été alors, est devenu, aux critères d’aujourd’hui, peu
glorieux !
Rendre tous les trophées volés au gré des campagnes militaires viderait sans doute nos musés. Et alors ? Ne savons-nous pas faire des copies plus vraies que nature ?
Athènes, pour protéger les sculptures du Parthénon, ne les a-t-elle pas remplacées par des copies ?
Je serais d'accord pour que la France achète ces bronzes. Pour qu’elle en fasse réaliser des copies que nous garderions dans un de nos innombrables musées. Et ne serait-ce pas un beau geste politique que d’offrir les originaux au Gouvernement de Pékin ? Cela résoudrait non seulement une crise diplomatique et un gel économique mal venu en ces temps, mais pourrait ouvrir la porte à des concessions réciproques, par exemple sur les Droits de l’Homme en Chine… Pourquoi un mouvement de têtes ne pourrait-il pas, comme le battement d’une aile de papillon, déclencher un ouragan de paix ?