Le passage du Président OBAMA en Europe lui a fourni l’occasion de dire aux Européens qu’il était favorable à l’adhésion de ce grand pays à l’Union Européenne. De quoi se mêle-t-il a marmonné le Président français qui a diplomatiquement déclaré que cette adhésion n’était pas à l’ordre du jour.
Pourquoi ce désaccord ? Qu’en sont les enjeux, dans le contexte des prochaines élections européennes ?
Pourquoi les partis européens qui refusent l’ouverture à la Turquie ont-ils le vent en poupe ? Simplement, je le pense, parce qu’ils jouent sur la peur de l’islamisation culturelle contre laquelle l’Europe doit se protéger. La peur de l’altérité est le principal moteur de l’hostilité à ce rapprochement qui, économiquement et humainement, serait pourtant d’une bénéfique complémentarité.
L’identité européenne pourrait-elle s’y perdre ? Certains ressortent bien sûr le passé cultuel judéo-chrétien sur lequel s’est construite la culture européenne. Mais c’est sans compter que dans la plupart des pays européens c’est une constitution laïque qui détient le pouvoir politique. De ce point de vue, la Turquie s’est dotée depuis bien longtemps d’une constitution laïque…
L’Europe a intérêt à surmonter sa peur primaire de l’Islam car la Turquie est incontournable pour le règlement des questions Irakiennes, Iraniennes, Syriennes, Libanaises, et bien sûr de l’équilibre Judéo-Palesinien. Le Pakistan et l’Afghanistan suivront dès que les précédentes questions seront réglées.
Je crois qu’OBAMA a compris cette nécessité stratégique. Hélas aucun responsable politique français, au pouvoir ou dans l’opposition, ne rejoint actuellement ce point de vue. Le jour où la crise économico-sociale obligera l’Europe à intégrer la Turquie viendra. Alors on découvrira que l’on a perdu du temps pour édifier (enfin) un nouvel ensemble européen pluri-culturel et pluri-religieux. L’Islam, dans un pays à constitution laïque, c’est possible. C’est une réalité turque.