11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 23:05
Extrait de « Cette opposition qui s’appelle la vie » (chez Grasset) de Jean-Marie Rouart, de l’Académie française. Postface - début.
« Je m’interroge sur l’année 2008. Quelle trace laissera-t-elle dans l’histoire ? Comment la définira-t-on ? Marque-t-elle la véritable fin du XX° siècle comme 1914 symbolise celle du XIX° ? Selon son tempérament, chacun est partagé. Je peux y distinguer tout aussi bien le symptôme de la fin d’un monde que les prémices d’une renaissance. 2008 m’apparaît comme une de ces étapes essentielles qui amène toute une société à réfléchir sur elle-même. De ce point de vue, la crise a un aspect positif : loin des spéculations et des fausses évidences, elle est un moment de vérité salutaire. La société mondiale, dont les moteurs financiers s’étaient emballés et qui s’enivrait de sa course folle, est contrainte, au seuil – ou au cœur – de la catastrophe, de faire une pause. Soudain, elle réfléchit sur elle-même. Pas seulement sur ses erreurs, mais sur ses principes et sur ses fins.

Ce qui me frappe d’abord dans l’année 2008, c’est de constater à quel point elle est mondiale. Subitement, sans nous en rendre compte, nous avons changé d’échelle. Les questions locales, nationales, importantes, sont en réalité des enjeux mo,ndiaux : fiances, écologie, terrorisme, questions religieuses nécessitent des réponses globales. Avec l’Internet, les frontières semblent illusoires. Cette citoyenneté du monde, dont rêvaient les philosophes des Lumières, est train de devenir une réalité patente. »  (à suivre demain)

Jean Bisson – 12 08 2009

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