(…) L’affaire Kerviel, non pas comme une hirondelle annonce le printemps mais comme l’oiseau de malheur annonce une catastrophe, a montré la fragilité d’un système financier qui, à force d’avoir spéculé dans la valeur virtuelle, a fini par créer un mirage : une bulle illusoire. C’est alors que, peu à peu, on va s’apercevoir de l’étendue du mal qui ronge la société capitaliste. (…)
Avec effarement nous nous apercevons que la société mondiale a été la proie à un formidable mensonge, à une bulle sans qu’aucune des autorités responsables ne le signale. Pire, elles semblent même avoir été complices d’un système qui conduisait à leur perte.
Ce mensonge, touchant à ce qui nous semblait le plus réel, le plus tangible - l’argent -, induit un doute général sur tout ce qui nous entoure, suspect d’être aussi fallacieux et trompeur. De l’art contemporain jusqu’à toutes les sécurités dont la garantie semblait assurée : les banques, les institutions financières, les Etats sont ravalés au rang de possibles escamoteurs. (…)
Les Français ont conscience des hautes capacités de Sarkozy. Sur l’essentiel, ils estiment qu’ils ont fait le bon choix. Mais lui font-ils confiance ? Sur ses compétences, ils n’ont pas de doute. Ils sont sensibles à ce théâtre permanent d’émotions qu’il leur offre. Mais ils pressentent obscurément qu’il leur préfèrera toujours une belle femme ou ses amis dorés du CAC 4O. (…)
(la suite de la postface sera publiée le lundi 17 août)
Jean Bisson – 14 08 2009