Ma brève d’avant hier, à l’occasion de la « Journée inter-nationale des femmes » m’a valu une pertinente remarque, signée Alain, soulignant qu’il existe aussi des hommes maltraités.
Il est vrai ! Le terreau culturel, depuis la Grèce et la Rome antique, depuis l’esprit judéo-chrétien, fait que "l’homme" (qui incarne la force, qui reste premier, y compris dans le mythe biblique de la création…) est – mentalement – opposé à la "femme", faible et seconde, même quand elle n’est pas opprimée ou mal traitée !
Le nombre de femmes mal traitées et tuées reste tout de même très significatif de la condition qui leur est faite dans le monde entier. Probablement qu’aujourd’hui, elles sont mieux organisées (étant plus nombreuses) pour défendre leurs droits ; les hommes subissant de mauvais traitements, sont sans doute plus nombreux qu’on ne le pense (1), et ils commencent seulement à s’organiser pour se défendre. Des associations d’hommes existent désormais.
Logiquement, ne faudrait-il pas faire évoluer ces « Journées thématiques » vers une lutte plus générale contre toutes atteintes relationnelles qui ne respectent pas le partenaire, qu’il soit homme ou femme. Quel que soit son sexe, quelles que soient ses origines, quelles que soient sa culture ou sa religion, tout individu doit être respecté pour ce qu’il est et en ce qu’il est. C’est le principe même des droits de l’homme (l’homme, dans cette expression, étant pris au sens d’humanité et comprenant hommes et femmes).
D’un autre côté, peut-on empêcher une catégorie particulière de se structurer et de s’organiser pour se défendre ? Au nom de la liberté d’association, c’est impossible.
Rien n’est simple. Mais toute cause juste doit effectivement être soutenue. Peut-on souhaiter faire évoluer cette journée internationale de la femme vers une journée mondiale pour le respect de tout être humain ?
Jean Bisson – 27 11 2010
1- Il est vraisemblablement plus difficile à un homme de reconnaître qu’il est maltraité par une femme, à cause, précisément, de la culture dans laquelle l’Occident s’est épanoui, plaçant hiérarchiquement l’homme "au-dessus de" la femme ! Mais c'est aussi vrai en Orient, et notamment dans l'Islam traditionnel où la femme considérée "seconde" doit être soumise au "primat" masculin, selon les Ecritures.