12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 00:01

En Tunisie, des manifestations mettent en lumière le mal être de nombreux jeunes et plus spécialement des diplômés qui restent sans emploi et à la rue. C'est aussi, sans doute, l'enrichissement manifeste de quelques privilégiés alors que le peuple stagne dans la misère : une situation qui peut se vérifier via internet. Quand un pouvoir monopolise trop longtemps les commandes, et brime la liberté d'expression, faut-il s'étonner qu'on en vienne à des immolations par le feu et à la violence ?

En Algérie, en plus du même problème du manque d'emploi pour les jeunes, l'augmentation très importante des produits de base (farine et sucre, ce dernier ayant augmenté de 30 à 40% !), c'est toute la jeunesse populaire qui manifeste. Dans ce pays, possédant de fortes réserves financières, partout on peut voir des chantiers, des immeubles nombreux, des quartiers entiers flambant neufs... C'est bien ! Longtemps, les produits alimentaires de base avaient été subventionnés par l'État, et c'était une politique d'aide indirecte aux plus déshérités. Augmenter le pain et le sucre était-il opportun ? Mais le chômage reste sans solution, et, oisifs, les jeunes sont un danger réel car ils deviennent des oreilles attentives et dociles aux propositions des fondamentalistes ! Dans ce pays, que je connais assez bien pour y avoir vécu plusieurs années, là encore, un pouvoir - que certains considèrent comme illégal (n'oublions pas qu'aux élections, ce sont les fondamentalistes qui avaient obtenu la majorité...) se maintient sans pendre suffisamment en compte la réalité sociale. C'est un danger.

Au Maroc, il ne faudrait sans doute qu'une allumette pour que les jeunes montrent leur mal-être.

Au pied du mur, c'est tout le Maghreb qui se trouve dans l'impasse, avec une classe populaire touchée par le chômage et trop de jeunes sans travail ! Dans chaque pays pourtant il existe des richesses: tourisme en Tunisie, pétrole et gaz en Algérie, agrumes, primeurs, tourisme, artisanat et phosphates au Maroc ! La répartition des profits semble être injuste, et trop de jeunes restent sans perspective d'avenir.

Le drame actuel du Maghreb est en fait une réalité qui frappe toute l'Afrique... Un continent que la pauvreté affame, que les divisions affaiblissent, où les fondamentalistes profitent des mécontentements divers pour asseoir leur sinistre pouvoir.

Les troubles populaires d'aujourd'hui annoncent sans doute de tragiques lendemains.

Jean Bisson – 12 01 2011

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