25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 00:01

du Pape Benoît XVI - Audience générale du 06/02/08
(trad. DC 2398, p. 260 © copyright Libreria Editrice Vaticana)
«Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu» (2 Co 5,20)

À l'origine, dans l'Église primitive, le carême était le temps privilégié de la préparation des catéchumènes aux sacrements du baptême et de l'eucharistie qui allaient être célébrés au cours de la veillée pascale. Le carême était considéré comme le temps du devenir chrétien, lequel ne se réalise pas en un unique moment mais exige un long parcours de conversion et de renouvellement. Ceux qui étaient déjà baptisés s'unissaient à cette préparation en réveillant le souvenir du sacrement reçu et en se disposant à une communion renouvelée au Christ lors de la joyeuse célébration de Pâques. Ainsi, le carême avait, et conserve jusqu'à aujourd'hui, un caractère baptismal, dans ce sens qu'il aide à maintenir éveillée la conscience que l'être chrétien se réalise toujours comme un nouveau devenir chrétien : ce n'est jamais un fait accompli qui se trouverait derrière nous, mais un cheminement, exigeant toujours une nouvelle mise en oeuvre.

En nous imposant les cendres sur le front, le célébrant nous dit « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » (Gn 3,19), ou bien, répétant l'exhortation de Jésus, « Convertissez-vous et croyez à l'Évangile » (Mt 1,15). Les deux formulations constituent un unique rappel à la vérité de l'existence humaine : nous sommes des créatures limitées, des pécheurs toujours en besoin de pénitence et de conversion. Qu'il est important en notre temps d'écouter et d'accueillir ce rappel ! Lorsqu'il proclame sa complète autonomie à l'égard de Dieu, notre contemporain devient esclave de lui-même et souvent se retrouve dans une solitude désolée. L'invitation à la conversion est alors une invitation à revenir entre les bras de Dieu, Père tendre et miséricordieux, à mettre en lui notre confiance comme des enfants adoptifs régénérés par son amour... « Se convertir » veut donc dire se laisser conquérir par Jésus (Ph 3,12) et, avec lui, « retourner » au Père. La conversion implique ainsi de se mettre humblement à l'école de Jésus, et de marcher docilement sur ses traces.

 

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