Cet oiseau trapu au bec généreux vit dans les zones humides et chaudes. Il a la particularité de nourrir ses petits en prélevant la nourriture qu’il a emmagasinée dans une poche membraneuse située sous sa mandibule inférieure.
D’antiques légendes ont présenté l’oiseau comme nourrissant ses petits de sa propre chair et de là en ont fait le modèle de l’amour parental. Ce même pélican apparaît sur nombre de blasons où il traduit l’affection du prince pour ses sujets.
En hébreu, "pélican" viendrait du nom ABRAHAM (AB = Père et Raham ou Rarham= pélican). D'où la symbolique hébraïque qui fait d'Abraham le "Père Pélican" ou "Père miséricordieux".
Dans l’Eglise, le pélican est vite apparu comme un symbole christique puisqu’il donne son corps en nourriture, à l’instar du pain eucharistique. Saint Augustin avait déjà souligné la similitude pélican et Christ dont le sang vivifie les croyants (Commentaire sur le psaume 101, 8 ; Patrologia Latina 37, 1299). Dans l’hymne «Adoro te devote» («Je t’adore dévotement») , attribué à Saint Thomas d’Aquin, le Christ présent dans l’Eucharistie est appelé «pie pellicane», pieux pélican !
En 2005, Benoît XVI, tout nouvellement élu Pape, offrit aux évêques membres du synode un anneau représentant un pélican avec ses armoiries reproduites à l’intérieur de l’anneau.
Pour cette valeur symbolique, de nombreux vêtements liturgiques des siècles derniers sont décorés d’un pélican. Dans la chapelle d’ECOLE, devenue Conservatoire d’Art sacré (à laquelle je m’intéresse), on peut découvrir une croix en fonte avec, en lieu et place du Christ, un sublime pélican ! C'est parce que cet oiseau crucifié avait choqué des religieuses, qu'à l'occasion de la réfection de leur chapelle, elles ont décidé de supprimer cette croix qui surmontait un autel latéral. Et j'ai été heureux de lui donner asile dans le conservatoire d'Art sacré.