20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 23:04

Je voudrais revenir sur le symbolisme des animaux dans la Bible, avec cette merveilleuse vision symbolique du Prophète Isaïe (11, 6-9).

Le Créateur recréera le Paradis pour y accueillir l’homme et le serpent réconciliés.

« Le loup habitera avec l’agneau, la panthère se couchera près du chevreau ; veau et lionceau paîtront ensemble sous la conduite d’un petit garçon. La vache et l’ourse se lieront d’amitié, leurs petits ensemble gîteront. Le lion mangera de la paille avec le bœuf. Le nourrisson s’amusera sur le trou du cobra ; sur le repère de la vipère, l’enfant posera la main.

Aucun mal ni aucun dommage ne sera fait sur ma sainte montagne car le pays sera rempli de la connaissance du Seigneur, ainsi que les eaux comblent la mer. »

Cette vision devient réalité promise dans l’Apocalypse de St Jean (Ap 21, 1-5) : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple et Lui, Dieu-avec-eux (Emmanuel). Il essuiera toutes larmes de leurs yeux. De mort, il n’y en aura plus. De cris et de larmes, il n’y en aura plus. Car l’ancien monde s’en est allé. Le nouveau monde est déjà né. »

Comment rester insensible à une telle poésie !

Jean Bisson – 21 07 2009
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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 23:06

Si cheval et toute cavalerie sont associés à la force, ils sont logiquement porteurs de violence et auxiliaires de guerres. Si, dans l’Apocalypse, Le Messie doit revenir sur terre sur un cheval blanc à la tête de la blanche armée des anges, c’est pour le dernier et ultime acte de guerre mettant un terme au règne du Mal (ou du Malin diabolique) !

Par opposition symbolique, l’âne et la mule apparaîtront, dans la Bible,  comme la monture des chefs pacifiques.

Ainsi lorsque Jacob bénit ses fils (Gn 49, 11), Juda dispose d’un âne et d’une ânesse qui s’en vont pâturer dans les vignes.

Débora évoque les notables d’Israël : « Vous qui montez des ânesses blanches, assis sur des tapis, chantez… » (Jg 5, 10-11).

Le juge Yaïr, se déplaçait avec ses 30 fils, sur des ânons (Jg 10, 4)… Quant à Abdon, il utilisait 70 bourricots pour se déplacer avec sa suite (Jg 13, 13) !

Sadoq, grand prêtre, et Nathan le prophète, mirent Salomon sur la mule de David pour le conduire à Gihôn pour recevoir l’onction royale ( 1R 1, 38-39). A noter que la mule est, par sa taille, plus noble que l’âne ! (C'est sans doute la raison pour laquelle, symboliquement les Papes se déplaçaient aussi sur une mule blanche...)

Zacharie, le prophète, souligne bien la différence symbolique que traduisent cheval et âne (Za 9, 9-10) : «Exulte avec force, fille de Sion, crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi, monté sur un âne, un ânon, le fils d’une ânesse. Il retranchera la charrerie et les chevaux de Jérusalem, l’arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux Nations ! »

L’Evangéliste Matthieu reprendra le texte de Zacharie pour présenter l’entrée de Jésus à Jérusalem (que la liturgie fête le dimanche des Rameaux), avant la Passion. (Mt 21, 1-11).

Jean Bisson – 13 06 2009
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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 23:05

J’emprunte, en les résumant, les propos du livre «Les symboles bibliques» de Maurice Cocagnac, auteur déjà plusieurs fois cité (pages 187à189). 

L’Apocalypse donne au cheval toute sa dimension symbolique pour préfigurer la venue « du grand Jour de Dieu ». Seul l’Agneau ( Jésus le Messie) se révèle digne de briser les 7 sceaux du Livre contenant les secrets du Jugement du Monde ( Ap 6, 1-8)( Notez la couleur des 4 chevaux : blanc, rouge-feu, noir, blême !). Dans la tradition musulmane, Jésus descendra du ciel pour se poser dans la cour de la Grande Mosquée de Damas, lieu où repose la tête de St Jean-Baptiste). Un lieu admirable et fort émouvant que j’ai eu le privilège de visiter et où j’ai pu me recueillir.

Il faut lire aussi (Ap 9, 17-19) où les chevaux ont des têtes de lion, où ils crachent feu, fumée et soufre alors que leurs queues ressemblent à des serpents !

Quant au cheval blanc qui ferme la marche, ce sera celui du Messie triomphant : blanches sont les armées du ciel formant le cortège eschatologique et le glaive que portent les anges sont les armes de la Parole divine.  (à suivre bientôt : symbolisme de l’âne)

Jean Bisson – 12 06 2009
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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 23:07

J’emprunte, en les résumant, les propos du livre «Les symboles bibliques» de Maurice Cocagnac, auteur déjà plusieurs fois cité (pages 186-187).

Les prophètes vont jouer avec le thème du cheval fantastique, qu’ils mettent en contact avec les éléments fondamentaux comme le feu, l’eau ou le vent. Le cheval devient alors le symbole de la manifestation de la puissance de Dieu.

C’est un cheval de feu sui emporte Elie dans le ciel et le sépare de son disciple Elisée (2 Roi 2, 11-12).

Pour Joël, l’intervention foudroyante de Dieu est présentée comme une attaque de chevaux, image mise en liaison avec le feu dévorant de la colère divine. (Jl 2, 1 et 3, 5).

Le prophète Zacharie fait apparaître chevaux et cavaliers qui sont les anges messagers de Dieu, chargés d’inspecter le monde et même de sonder sa profondeur (Za 1, 8-10).

Plus tard, ces chevaux apparaissent attelés et de couleurs différentes : roux, noir, blanc, pie, couleurs qui correspondent aux quatre régions cardinales de la terre (points cardinaux) et qui sont assimilées aux quatre vents du ciel. Aux chevaux noirs, il est dit : « Allez parcourir la terre. Et ils parcoururent la terre. L’Ange m’appela et dit : « Vois ceux qui s’avancent vers le pays du Nord, ils vont faire reposer mon Esprit dans le pays du Nord. » (Za 6, 7-8).

L’Esprit qui repose sur le Nord, c’est la puissance divine qui va libérer les exilés de Babylone.  Cet Esprit demeure, c’est-à-dire qu’il va habiter l’âme du peuple racheté et lui permettre de matérialiser le grand signe du salut divin : la reconstruction du temple de Jérusalem.

Ma conclusion personnelle sur ce point symbolique est claire. Le peuple juif n’a pas changé d’un iota. Jérusalem, par volonté divine ne peut être que terre juive. C’est l’interprétation littérale au premier degré.

Pour les chrétiens, l’interprétation au second degré est la suivante : le temple de Dieu n’est plus un bâtiment lié à une terre, c’est un peuple, celui des baptisés disséminés sur l’ensemble du monde, le vrai peuple des « rachetés » par la mort et la résurrection du Nazaréen Jésus-Christ. Le temple à construire, c’est un monde fraternel, un monde de justice sociale, un monde où l’on se respecte, où l’on s’entraide, où l’on soit heureux de vivre dans la diversité !

Jean Bisson  10 06 2009   (à suivre)
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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 23:00

La place importante que tient cet animal dans les récits bibliques est un bon indicateur de la place éminente de cet auxiliaire dans la vie sociale, dès l’antiquité.

La première mention du cheval apparaît dès la Genèse (Gn 47, 17), lorsque Joseph troque avec les Egyptiens affamés du blé contre chevaux, bétail et ânes. Le cheval sera lié à l’histoire des rois d’Israël : ses qualités et ses aptitudes en font un signe de force, un atout de combat, le reflet et le gage d’une réelle puissance militaire.

La déroute des chars de Pharaon, alors que, sous la conduite de Moïse, le peuple juif a franchi la Mer Rouge "à pied sec", reste un morceau de bravoure toujours utilisé dans la liturgie pascale catholique : (Exode 14, 28).

Le roi David, ayant fait prisonniers 1700 cavaliers, ne conserva, dans sa grande sagesse, que 100 attelages et fit couper les jarrets des autres montures (Sagesse, 8, 4).

Dieu n’utilise pas la violence, il n’a cure des armes et des cavaliers : « Je ne sauverai (mon peuple) ni par l’arc, ni par l’épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par les cavaliers ! » (Osée, 1, 7).

Jean Bisson  (à suivre)
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6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 23:05

Cet oiseau trapu au bec généreux vit dans les zones humides et chaudes. Il a la particularité de nourrir ses petits en prélevant la nourriture qu’il a emmagasinée dans une poche membraneuse située sous sa mandibule inférieure.

D’antiques légendes ont présenté l’oiseau comme nourrissant ses petits de sa propre chair et de là en ont fait le modèle de l’amour parental. Ce même pélican apparaît sur nombre de blasons où il traduit l’affection du prince pour ses sujets.

En hébreu, "pélican" viendrait du nom ABRAHAM (AB = Père et Raham ou Rarham= pélican). D'où la symbolique hébraïque qui fait d'Abraham  le "Père Pélican" ou "Père miséricordieux".

Dans l’Eglise, le pélican est vite apparu comme un symbole christique puisqu’il donne son corps en nourriture, à l’instar du pain eucharistique. Saint Augustin avait déjà souligné la similitude pélican et Christ dont le sang vivifie les croyants (Commentaire sur le psaume 101, 8 ; Patrologia Latina 37, 1299). Dans l’hymne «Adoro te devote» («Je t’adore dévotement») , attribué à Saint Thomas d’Aquin, le Christ présent dans l’Eucharistie est appelé «pie pellicane», pieux pélican !

En 2005, Benoît XVI, tout nouvellement élu Pape, offrit aux évêques membres du synode un anneau représentant un pélican avec ses armoiries reproduites à l’intérieur de l’anneau.

Pour cette valeur symbolique, de nombreux vêtements liturgiques des siècles derniers sont décorés d’un pélican. Dans la chapelle d’ECOLE, devenue Conservatoire d’Art sacré (à laquelle je m’intéresse), on peut découvrir une croix en fonte avec, en lieu et place du Christ, un sublime pélican ! C'est parce que cet oiseau crucifié avait choqué des religieuses, qu'à l'occasion de la réfection de leur chapelle, elles ont décidé de supprimer cette croix qui surmontait un autel latéral. Et j'ai été heureux de lui donner asile dans le conservatoire d'Art sacré.

Jean Bisson – 07 06 2009
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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 23:07

Je ne suis pas spécialiste du Yoga ! Mais la Kundalini-Shakti - la question m’a été posée - s’apparente à cette pratique et à cette spiritualité.

Il s'agit de l’énergie vitale et fondamentale animant chaque individu. "Kundalini" signifierait "la lovée", et elle se symbolise par un serpent virtuel se cachant au bas de la colonne vertébrale. Ce serpent s’enroule trois fois et demi  (moitié de 7) autour d’un axe (Linga noir), alors que sa tête repose sur le sommet du linga. Linga signifie bâton et s’apparente aussi à phallus.

L’énergie de la Kundalini dort dans les profondeurs de l’être, agissant comme un poison de somnolence (Vishà) qui engourdit l’individu et le maintient dans un état de rêve.  Ce serpent-énergie ne dort toutefois que d’un œil. Il surveille et peut se réveiller et se dresser à certaines occasions ou expériences vécues par le porteur.

C’est l’usage régulier d’exercices de Yoga qui facilite le "réveil" de cette Kundalini, de ce serpent-énergie. Tout réveil ne sera jamais qu’expérience partielle et limitée, le réveil total n’intervenant qu’au passage de la mort, moment où la parcelle d’énergie fondamentale libérée, rejoint alors l’Energie initiale absolue.

C’est ainsi que je pense traduire, en dix lignes, cette philosophie du Yoga !

Pour moi, le Reiki japonais - que j’ai découvert à cause de mes problèmes de santé, problèmes de paralysie en lien direct avec des bocages d’énergie -  agit dans le même esprit, mais par la concentration et la médiation d’un intervenant extérieur qui canalise et oriente l’énergie-fondamentale endormie ou bloquée chez le sujet traité.

Dans notre propre Hexagone, les magnétiseurs qui soulagent bien des maux, n’agissent-ils pas eux aussi, sur ce même principe d’une énergie bloquée qu’il faut libérer ? Et la Kinergie, médecine alternative,  n'est qu'une application moderne de cette évidence...

Comme dans les diverses religions – qui ne sont que des approches humaines – la finalité est unique !

Jean Bisson -  01 06 2009
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28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 23:08

Le serpent est présent dans de nombreuses cultures antiques : en Inde (où on le nomme « nâga »), on le considère comme un être mi-humain-mi-divin mais qui peut être fort utile; en Perse, au contraire (où on le nomme « dahâqa), c’est l’incarnation de l’esprit du mal. 

Partout, le serpent, à cause de son venin, reste le maître des poisons. Mais logiquement il est aussi l’initiateur de tous ceux qui soignent et connaissent l’effet médicamentaire des « contre-poisons ».

C’est bien pour cela que toutes les professions telles que médecins, pharmaciens, aide-soignants, kinésithérapeutes, dentistes et même vétérinaires ont choisi comme « logo » un « caducée » (du grec kêrukeion, bâton des hérauts) composé d'une baguette autour de laquelle s'enroulent deux serpents ailés. Le caducée des pharmaciens est une coupe surmontée d’un serpent.

Bref, le serpent est le rusé qui possède un savoir et détient un pouvoir, celui de connaître le secret des poisons et des contre-poisons ou médicaments ! Le serpent aura toujours cette ambivalence, c’est sa malédiction, faiblesse et force !

Je reprends dans l’ouvrage de  Maurice Cocagnac (Les symboles bibliques) ce qui suit : « Au moment d’entrée en terre de Canaan, le peuple se met à critiquer Dieu et Moïse. La morsure de serpents brûlants sera leurs châtiments. Repentants, les Hébreux demandent à Moïse d’intercéder… (Nombres 21, 8-9) » - Dieu « …prend lui-même l’initiative » d’une réponse qui n’est pas l’introduction d’un culte à un dieu guérisseur (Sagesse, 16, 5-7). » - Mais « …une tentation idolâtrique pouvait naître… » - Le roi Ezéchias «… mit en pièce le serpent de bronze que Moïse avait fait… » ( 2° Livre des Rois 18, 4). 

Enfin, l’Evangéliste Jean inscrira la double élévation de Jésus : élévation sur la Croix et élévation dans la « Gloire du Père » au jour de l’Ascension, à cette même symbolique du « salut » des hommes, de leur « rédemption » définitive (Jean 3, 14-15). Voilà pourquoi il est si troublant de savoir que "Messie" et "Serpent" ont , en hébreu, la même valeur numérique de 358, et donc la même valeur théosophique de 7 (voir ma brève du 25 mai dernier).

Jean Bisson – 29 05 2009 
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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 23:03

Le Serpent biblique du Jardin d’Eden, initiateur du mensonge, est venu corrompre l'Homme afin qu'en lui faisant manger le fruit de l'Arbre de la Connaissance, il soit maudit de DIEU et chassé de l’état de grâce initial, prix de la connaissance et de sa liberté.  Le Serpent fut lui-même maudit (cf. Genèse 3, 14); il devint le symbole du mal c’est-à-dire, pour le croyant, de la séparation entre Créateur et Créature. La plus grave conséquence pour l’Homme, c’est qu’il devint alors mortel, obligé de passer par la mort puisqu’il perdit le bénéfice de « l'Arbre de Vie » resté au «Paradis» et surveillé par les Chérubins (cf. Genèse 3, 14-15) !

Maudit par Dieu,  le serpent devra ramper et manger la poussière; son royaume est celui de la terre, de la matière, par opposition au domaine spirituel qui, allégoriquement, se situe dans les cieux 

La Bible raconte la rencontre de Moïse avec Dieu durant laquelle le Créateur se manifeste dans la symbolique du Buisson Ardent.  Si le bâton de Moïse (symbole du chef) tombe au sol, il devient serpent ; si Moïse l’élève, il est signe de force et de victoire, signe du secours divin. Au Mt Nébo, en Jordanie, là où mourut Moïse, un émouvant monument représente Moïse et son bâton-serpent… Tout récemment, le Pape, voyageant en Terres saintes, n’a pas manqué de s’y recueillir.

Symboliquement, n’est-il pas clair que, si l’Homme laisse filer ses passions vers le bas, il court à sa perte ? S’il accepte de les canaliser et les oriente vers le haut, vers le dépassement de soi, il devient capable de métamorphoser le potentiel destructeur et violent en force de progrès. Une force qui l’élève alors vers les hauteurs pacifiques et spirituelles … (à suivre bientôt : serpent et caducées…)

Jean Bisson – 28 05 2009

 

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 23:08

Fin de l’article de Hervé Tremblay, OP - Collège dominicain de philosophie et de théologie, Ottawa

« Il est évident que l'auteur a choisi le serpent à cause de sa valeur symbolique. Contrairement aux autres animaux, le serpent n'a pas de pattes, il apparaît à l'improviste; c'est un animal mystérieux qui, dans les religions anciennes, a de nombreux liens avec la sagesse et la sexualité.

Le serpent est associé, dans plusieurs cultures,  au mystère de la vie et de la mort. On est donc dans la même ligne interprétative que les deux arbres dans le Jardin de Gn 2, un qui donne la vie, l'autre qui donne la mort. Le serpent change régulièrement de peau, ce qui suggère un renouveau constant ou un rajeunissement. La plupart des gens ont peur de cet animal, parce qu'il est venimeux.

Dans l'Épopée de Gilgamesh, c'est un serpent qui vole l'arbre de vie pour ensuite changer de peau. Les voisins d'Israël adoraient le serpent pour obtenir fertilité et fécondité, et il y a des traces de ce culte en Israël (cf. Nb 21,4-9; 2 R 18,1-5; Sg 16,5-14). Cette double signification est aussi présente dans le récit de l'Éden : le serpent promet la connaissance (3,5) et la vie (3,4), mais malheureusement il ne donnera qu'une connaissance pauvre (3,7) et la mort (3,22).

L'identification du serpent avec le démon ou Satan n'est pas dans le sens de l'auteur et a été développé tardivement dans la tradition biblique (cf. Sg 2,24; Ap 12,9; 20,2).

Un dernier mot sur le dialogue entre le serpent et la femme. Pourquoi la femme et pas l'homme? D'entrée de jeu, éliminons les interprétations anti-féministes : le serpent parlerait avec la femme parce qu'elle est plus curieuse ou plus faible... ou plus bavarde; ce faisant, il aurait plus de chance de succès. De là vient malheureusement la représentation d'Ève la tentatrice qui a perverti Adam innocent (cf. Si 25,24; 1 Tm 2,14). Mais les féministes ont répondu que l'unique personnage qui parle et pense dans le récit, c'est justement la femme; l'homme ne fait que lui obéir.  La véritable raison est plus simple et sans doute pas polémique. Puisque le serpent est symbole de vie et de fécondité, il est logique qu'il parle à l'humain qui est aussi vie et fécondité, à savoir la femme ! »  (à suivre)

Jean Bisson – 27 05 2009
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