9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 00:01

Pour les Catholiques, après les réjouissances du "mardi-gras", commence aujourd'hui le Carême, temps liturgique et étape importante préparant aux fêtes pascales. Le Pape, chaque année, délivre à cette occasion un message. J'en donne un résumé, intéressant, certes, mais écrit il y a plusieurs mois, ce texte ne reflète donc pas de manière significative les préoccupations du monde d'aujourd'hui dans le contexte du "printemps arabo-musulman". Ce sont les aléas d'un calendrier surchargé. C'est à chacun des croyants de confession chrétienne d'y apporter les "aggiornamenti" qu'impose le contexte d'aujourd'hui.

Jean Bisson - 09 03 2011 

Message du Pape Benoît XVI pour le Carême 2011

"Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui." (Cf. Col  2, 12)

Chers Frères et Sœurs,

 Le Carême, qui conduit à la célébration de la Pâques très Sainte, constitue pour l’Eglise un temps liturgique précieux et important.

L’évangile de la Transfiguration du Seigneur nous fait contempler la gloire du Christ qui anticipe la résurrection et annonce la divinisation de l’homme. Cette demande de Jésus à la Samaritaine, qui nous est rapportée dans la liturgie du troisième dimanche, exprime la passion de Dieu pour tout homme et veut susciter en notre cœur le désir du don de «l’eau jaillissant en vie éternelle» (v.14): C’est le don de l’Esprit Saint qui fait des chrétiens de «vrais adorateurs», capables de prier le Père «en esprit et en vérité» (v.23). Le Christ illumine toutes les ténèbres de la vie et donne à l’homme de vivre en «enfant de lumière».

La communion avec le Christ, en cette vie, nous prépare à franchir l’obstacle de la mort pour vivre éternellement en Lui. La foi en la résurrection des morts et l’espérance en la vie éternelle ouvrent notre intelligence au sens ultime de notre existence: Dieu a créé l’homme pour la résurrection et la vie; cette vérité confère une dimension authentique et définitive à l’histoire humaine, à l’existence personnelle, à la vie sociale, à la culture, à la politique, à l’économie.

Notre immersion dans la mort et la résurrection du Christ, par le sacrement du Baptême, nous pousse chaque jour à libérer notre cœur du poids des choses matérielles, du lien égoïste avec la «terre», qui nous appauvrit et nous empêche d’être disponibles et accueillants à Dieu et au prochain. Dans le Christ, Dieu s’est révélé Amour (cf. 1 Jn 4,7-10). La pratique de l’aumône nous ramène à la primauté de Dieu et à l’attention envers l’autre, elle nous fait découvrir à nouveau la bonté du Père et recevoir sa miséricorde.

En priant, au contraire, nous prenons du temps pour Dieu, pour découvrir que ses «paroles ne passeront pas» (Mc 13,31), pour entrer en cette communion intime avec Lui «que personne ne pourra nous enlever» (cf. Jn 16,22), qui nous ouvre à l’espérance qui ne déçoit pas, à la vie éternelle.

La période du Carême est un temps favorable pour reconnaître notre fragilité, pour accueillir, à travers une sincère révision de vie, la grâce rénovatrice du sacrement de pénitence et marcher résolument vers le Christ. 

Chers Frères et Sœurs, par la rencontre personnelle avec notre Rédempteur et par la pratique du jeûne, de l’aumône et de la prière, le chemin de conversion vers Pâques nous conduit à découvrir d’une façon nouvelle notre Baptême. Accueillons à nouveau, en ce temps de Carême, la grâce que Dieu nous a donnée au moment de notre baptême, afin qu’elle illumine et guide toutes nos actions. Ce que ce sacrement signifie et réalise, nous sommes appelés à le vivre jour après jour, en suivant le Christ avec toujours plus de générosité et d’authenticité.

En ce cheminement, nous nous confions à la Vierge Marie qui a enfanté le Verbe de Dieu dans sa foi et dans sa chair, pour nous plonger comme Elle dans la mort et la résurrection de son Fils Jésus et avoir la vie éternelle. 

Du Vatican, le 4 novembre 2010

BENEDICTUS PP XVI

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