9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 00:02

Marie de Magdala, que nous nommons Marie-Madeleine, est une femme particulièrement attachante et maintes fois représentée par de nombreux artistes. (1)

En juin 1625, Henriette de France, petite-fille du « bon roi » Henri IV, épouse Charles 1er, roi d’Angleterre. Catholique romaine, très pieuse, elle nourrit le secret espoir de ramener les Anglicans dans le giron romain, encouragée par Pierre de Bérulle, fondateur de l’Oratoire et bientôt Cardinal. Ce dernier va consacrer sa protégée à Sainte Marie-Madeleine. Pour cette épouse du roi d’Angleterre, il écrit une suite de méditations sur Ste Marie-Madeleine. Les notes suivantes en sont tirées.

Marie-Madeleine a été pour Jésus une amie fidèle, elle fut aussi une disciple discrète, efficace et présente. On peut donc dire que, dans la religion catholique, avec Marie-Madeleine, comme avec la Vierge Marie, la femme détient une place privilégiée et capitale.

Pierre de Bérulle écrit :

« Jésus, allant à la Croix, a voulu faire un mystère exprès pour être avec le monde jusqu’à la fin du monde. C’est Madeleine, l’humble et fervente disciple, assidue à ses pieds, attentive à sa parole, la plus émérite à l’école de son amour. »

« Madeleine est celle que Jésus choisit pour réparer en elle l’amour que l’humanité a perdu du ciel. »

« Jésus admet cette femme, sœur de son ami Lazare, aux côtés des Apôtres. Elle les accompagnera durant les trois ans de la « vie publique ». En l’amour sacré de Jésus, amour qui commence en cette vie terrestre, amour qui touche au mystère de l’incarnation, Marie-Madeleine, pécheresse, est prise dans cet ordre nouveau de l’amour et ses larmes sont le bain d’où naît le lien qui l’élèvera à l’amour divin. En son abaissement devant les pieds de Jésus, Madeleine vit une élévation si haute, qu’elle atteint le cœur même de Dieu. C’est elle qui,  durant l’ultime montée de Jésus à Jérusalem, versera sur les pieds du Maître le parfum, objet de scandale pour Judas… Avec la Vierge Marie et avec Jean, autre bien-aimé de Jésus, Madeleine sera au pied de la Croix. Elle seule accompagnera le corps du supplicié jusqu’au tombeau. C’est Marie-Madeleine, seule, qui, la première au matin de Pâques, découvrire le tombeau vide. St Marc écrit : « Jésus apparut en premier à Marie-Madeleine.»

Marie-Madeleine a donc suivi Jésus pendant trois années de pérégrinations terrestres. Elle survivra trente ans au Christ. Trente années de "désert", de solitude, de "croix"… Trente années durant lesquelles Madeleine vivra, sur terre, de l’amour de Jésus, comme les saints vivent de l’amour de Dieu.

Au cours d'un très récent voyage dans la région turque d'Ephèse, j'ai pu visiter et me recueillir sur le "tombeau de Marie-Madeleine", près d'Ephèse, à l'entrée de la grotte des "Sept Dormants" (2)

J’emprunte 

cette citation

, en guise de conclusion, à Dom Schmitt, moine de Solesmes :

 

«Jean-Baptiste  était  la  voix  de  Jésus.  Madeleine  est  l’odeur  de  Jésus,  le  parfum   de sa  Sainteté, l’émanation du bonheur de Béthanie.»

 

1- Un très beau portrait de Marie Madeleine se trouve à l'église d'Ecole (toile du XVIII°) et une élégante statuette de Marie Madeleine en orante est exposée au Conservatoire d'Art Sacré, également à Ecole.

2- Je reviendrai sur cette "légende" des 7 Dormants, très intéressante et d'ailleurs reprise par le Prophète Mahomet dans la sourate XVI de "la Caverne".

Jean Bisson - 09 11 2010

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commentaires

M
C'est très bien écrit, merci!
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