A 78 ans, ce représentant d’une ONG, malgré une fragilité cardiaque qui lui imposait un traitement suivi, continuait à sillonner le Sahel. Son attachement pour l’Afrique n’a pas empêché les hommes d’Al Qaïda-Maghreb de le kidnapper. Est-il mort par manque de médicaments et de soins appropriés à son état ? A-t-il été assassiné par ses ravisseurs ? Le saura-t-on jamais ? Ce qui est certain c’est que le mouvement extrêmiste porte la responsabilité de cette mort, celle d’un ami dévoué aux populations sahélo-sahariennes.
Le Président Sarkozy a déconseillé aux ressortissants français de se rendre dans la zone sahélienne. Mais
des Français (environ 8 500) vivent ou travaillent en Mauritanie, au Mali, au Niger, d’autres voyagent au Sahara, immensité difficile à interdire et impossible à surveiller… Des humanitaires et
des journalistes sillonnent ces régions devenues dangereuses. Comment les Français concernés peuvent-ils être protégés ?
M. Bernard Kouchner s’est rendu en Mauritanie, au Mali et au Niger pour étudier avec les autorités de ces pays la sécurité des résidents français et
des compatriotes qui voyagent dans ces régions. Par ailleurs le centre de crise du Ministère des Affaires étrangères maintient un contact permanent avec l'ensemble des partenaires engagés :
entreprises, ONG, agences de voyage présents sur place.
Malgré ces efforts, la sécurité ne peut être garantie. Le prix à payer en cas de rencontre des « fous islamiques » peut devenir démesuré. Michel Germaneau est ainsi devenu martyr.
Comment aider les pays où sévissent ces bandes de criminels ? Comment aider l’Islam modéré – qui représente plus de 90% de l’Islam, à faire entendre raison au mouvement Al-Qaïda, peu nombreux certes, mais ramifié sournoisement dans le monde entier ! La guerre en Afghanistan n’en est hélas qu’une facette et un épisode.
Jean Bisson – 29 07 2010