22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 00:01
En cette fin d'année, comment ne pas s'interroger, une fois de plus, sur les conditions d'une coexistence religieuse pacifique durable au Moyen-Orient ? Quel avenir pour ces “Chrétiens du Moyen Orient” dont l’exode interroge sur l’évolution de la région? Voici ce qu'écrit sur ce sujet le Cardinal français Jean-Louis Tauran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Jean Bisson – 22 12 2011

« Au sens large, (les Chrétiens d'Orient) ce sont tous les catholiques non-latins, les orthodoxes et les protestants du Proche et du Moyen Orient. On y inclut aussi les minorités d’Iran, d’Arménie, de Turquie, d’Inde, du Pakistan, d’Indonésie et d’Éthiopie. Les chrétiens d’Orient ne connaissent pas une organisation centralisée comme le christianisme occidental - je pense au catholicisme romain -. La place de la culture, de la langue, la multiplicité des dénominations et des pratiques en font une mosaïque. Les chrétiens du Moyen Orient sont ceux qui nous sont le plus proches, en particulier ceux qui vivent en Terre Sainte, descendants de la première Église de Jérusalem.

Si le Moyen Orient est aujourd'hui massivement musulman, si les chrétiens y sont minoritaires et tendent à diminuer, ils sont les descendants de la première Église de Jérusalem, leurs ancêtres ont été les témoins vivants des événements du salut. Ils entourent les Lieux Saints de leur présence et leur donnent vie par leur prière et leur amour, empêchant qu’ils deviennent de simples musées. Mais ils ont une histoire, une langue et une culture communes avec les musulmans au milieu desquels ils vivent depuis des siècles. C’est pourquoi les relations entre les deux communautés sont traditionnellement bonnes au niveau du dialogue de la vie. Évidemment, ils ont aussi des rapports séculaires avec les communautés juives d’autant plus qu’avec les Juifs, les chrétiens sont spirituellement unis dans la lignée d’Abraham et reconnaissent les prémices de leur foi dans le Premier Testament. Minoritaires, les chrétiens d’Orient se sentent toujours considérés comme des citoyens de seconde catégorie.

Évoquant les difficultés des Chrétiens du Moyen Orient, le cardinal propose aux Chrétiens d'Occident de visiter leurs frères d'Orient, de communiquer avec eux, de soutenir leurs institutions, de travailler à la cause du rétablissement de la justice et de la paix pour qu’advienne une solution rapide du Moyen Orient. Le prélat appelle de ses vœux “une solution rapide au Moyen Orient” et il souligne la responsabilité de toute la communauté chrétienne vis-à-vis des Baptisés du Moyen Orient. Il propose aux héritiers spirituels d'Abraham, Chrétiens, Juifs et Musulmans, quatre règles de vie pour 'un avenir beaucoup plus serein”.

Le cardinal suggère quatre attitudes pour favoriser le retour de la paix au Moyen Orient :

  • le respect de chaque personne qui cherche sincèrement à scruter l’énigme de la condition humaine à la lumière de sa religion;

  • le sens critique qui permet de choisir la vie ou la mort, le vrai ou le faux;

  • le souci de la liberté qui suppose une conscience droite, une foi éclairée ;

  • l’acceptation de la pluralité qui nous incite à nous considérer différents, mais égaux en dignité, en refusant toutes les formes d’exclusion, en particulier celles invoquant une religion ou une conviction.

Quand les hommes pourront se rencontrer et échanger dans cet esprit, il semble évident que l'avenir de chacun devrait être beaucoup plus serein !

Lorsqu'on prend en considération Christianisme, lslam et Judaïsme, on peut noter que ces trois monothéismes favorisent une pédagogie de la rencontre. Nous sommes différents et nous devons nous accepter comme tels. Mais nous pouvons mettre à la disposition de la société des valeurs communes qui nous inspirent : respect de la vie, sens de la fraternité, dimension religieuse de l’existence. »

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commentaires

C
<br /> Blog(fermaton.over-blog.com),No-8. - SCIENCE. - L'intelligence et Raison ?<br />
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