Sujet ô combien sensible, délicat à traiter, explosif car les jugements, souvent ressentis comme partisans, blessent généralement ceux qui pensent différemment! Un préalable incontournable: "Islamisme" ne doit pas être confondu avec "Musulmans".
Juifs, Chrétiens, Musulmans, comme Protestants, Bouddhistes, Mormons, etc. sont des termes qui, désignant des religions reconnues, ne portent aucun jugement sur la religion ainsi nommée. Islamisme, comme libéralisme, communisme, socialisme, intégrisme, etc. désignent une doctrine, un courant de pensée qui anime un groupe spécifique.
L'Islamisme "radical", en tant que doctrine extrémiste, est une organisation qui, s'appuyant sur une lecture littérale (1) du Coran, prône le Jihad (2), guerre, violence et terreur comme moyen d'aboutir à ses fins : le triomphe de l'Islam. En cela, il est évident qu'une telle visée touche au terrorisme. Les responsables de l'ordre républicain, en France, ont non seulement le droit mais le devoir de prévenir toute action qui porterait atteinte à la constitution même de notre pays et aux droits de la personne. Aujourd'hui, dans le monde européen, et dans le monde entier en vertu de la déclaration universelle des Droits de l'Homme, tout droit privé est limité par le devoir découlant du respect des mêmes droits reconnus aux autres citoyens.
Cette base civique, en France, a malheureusement disparu de l'enseignement public depuis une trentaine d'années et n'est plus guère transmise par les familles. Quant au Christianisme, son influence n'a jamais été aussi réduit depuis le début du Moyen Age !
Il faut reconnaître que dans l'Islam, une fraction intégriste très radicale prône la violence comme moyen licite d'imposer ses points de vue. Leur nombre restreint n'abolit pas leur dangerosité ! Il est donc nécessaire de se protéger de leur nuisance. Savoir le faire à bon escient n'est pas chose facile. Et il faut surtout se garder des mettre tous les Musulmans dans le même "sac"...
Jean Bisson - 05 04 2012
1- La langue du Coran est l'arabe classique du VII° siècle. On peut le lire de manière stricte et directe, au premier degré. On peut aussi le lire et l'interpréter en tenant compte de son époque et des figures de style propre à l'Orient. Il en est de même d'ailleurs pour la Bible ou les Evangiles.
2- Jihad (en arabe ce mot se traduit par "effort") : il s'agit, au sens littéral et premier, de la "guerre sainte" comme institution religieuse pour propager l'Islam dans les terres non encore islamisées, ou pour défendre les terres déjà converties lorsque la foi musulmane y serait attaquée.
Tout homme se doit d'y participer dès que le besoin religieux l'exige. Selon l'usage, on ne doit se lancer dans la jihad que si l'on a une chance raisonnable de gagner, sinon il convient de différer jusqu'au moment où l'on est mieux assuré du succès. La "guerre sainte" doit cesser dès que les non-musulmans se sont convertis ou qu'ils ont accepté le statut de "protégés' 'en réglant un assez lourd impôt compensatoire... Les combattants du Jihad, si celui-ci est justifié, qui trouvent la mort dans ce combat religieux deviennent des "martyrs" (Shuhaddä) et bénéficient alors d'une entrée immédiate au paradis.
Beaucoup de Musulmans modérés, font du Jihad une lecture au second degré: cette guerre sainte à mener, ne l'est pas contre les non-musulmans, mais contre soi-même, pour éradiquer les mauvais penchants qui poussent l'homme à enfreindre les lois divines. On est là dans un tout autre registre.