6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 23:01

Le 4 août dernier,  en la fête du saint  Curé d'Ars (1),  j'ai pris le temps  de méditer  la lecture du jour (Matthieu 16, 13-23). Alors que Jésus dialogue avec ses disciples, les interrogeant pour savoir ce que l'on dit du « Fils de l'Homme »,  il déclare : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. »  puis il annonce  sa mort et sa résurrection. La réaction de Pierre qui tente de dissuader son Maître d'accepter une telle fin, provoque une cinglante réponse : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de

Dieu, mais celles des hommes. »

 

Force est de constater le désarroi des chrétiens de tous les temps, de mesurer l'échec des croyants et des pacifistes et la réussite insolente des violents, des "méchants", des "sans foi ni lois"... Le cardinal Newman remarquait qu' « il semble toujours que le monde l'emporte sur l’Église ; mais c'est elle, en fait, qui gagne. Ses ennemis triomphent constamment, la disant vaincue ; ses membres perdent souvent l'espoir. Mais l'Église demeure... Les royaumes se fondent et s'écroulent ; les nations s'étendent et se resserrent ; les dynasties commencent et finissent; les princes naissent et meurent ; les coalitions, les partis, les ligues, les métiers, les corporations, les institutions, les philosophies, les sectes et les hérésies se font et se défont. Ils ont leur temps. L’église demeure. »


Mais je ne peux qu'opposer à cette certitude la mise en garde de Jésus : « Passe derrière moi, Satan... » Sachons rester modestes et prudents dans nos jugements... Sachons surtout ne jamais condamner quelqu'un sur ce qui nous paraît évidence, mais pourrait se révéler beaucoup moins simple si l'on en connaissait la réalité en sa profondeur.


La sagesse réside sans doute dans la compréhension à rechercher, dans le pardon à accorder plutôt que dans une évaluation ou une condamnation qui clôt tout dialogue. Quant à traiter le premier pape de Satan, je laisse à Jésus la responsabilité de ses propos !


Jean Bisson – 07 08 2011


1- St Jean-Marie-Baptiste Vianney, Curé d'Ars, est mort le 04 août 1959. C'est la coutume dans l'Eglise de célébrer la fête des Saints au jour anniversaire de leur mort humaine (quand elle est connue) car, dans la foi chrétienne, la mort terrestre est considérée comme la naissance à la vie éternelle. 

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