26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 00:01
Toutes les régions françaises sont désormais touchées par un fait nouveau: l'endettement des personnes âgées. La vie chère, les augmentations toujours plus promptes à s'imposer que les revenus ou les retraites à suivre le mouvement ascendant, tout cela entraîne de fâcheuses conséquences, non seulement chez les actifs mais aussi chez les retraités. N'arrivant plus à joindre "les deux bouts", parfois abusés par la valeur des choses, les vieux empruntent, se retrouvent endettés et vite surendettés. S'ajoutent encore les frais élevés des personnes qui doivent être prises en charge par des maisons spécialisées; les frais de séjour dépassent vite les valeurs mobilières et immobilières disponibles !

Triste conséquence: de plus en plus d'héritiers refusent l'héritage à la mort de leur dernier parent, pour ne pas avoir à endosser leurs dettes ! Selon les chiffres publiées par le Ministère de la Justice, pour l'année 2010, le nombre de refus d'héritage a été en métropole de 67 249, soit en augmentation de 33,5 % depuis 2004. L'année 2011 dépassera nettement ce triste plafond.

Selon une enquête publiée par la Banque de France en mars dernier, les plus de 55 ans représentaient  13 % des surendettés en 2001; ils étaient 23 % en 2010; ils seront 32 % en 2012, soit un sur trois !  Près de la moitié des seniors, criblés de dettes, aujourd'hui encore propriétaires, perdront leurs biens d'ici à 2013 ! C'est ce que prévoit M. Jean-Louis Kiehl, Président de la fédération CRESUS (Chambre REgionale du SUrendettement Social), un réseau associatif qui suit les ménages surendettés.

S'il y a une part d'auto-responsabilité dans le surendettement, il faut y voir aussi la conséquence directe d'un niveau de vie, d'habitudes et de besoins qu'on ne peut plus satisfaire, puisque les retraites ne sont pas indexées au coût de la vie. Comment ne pas s'indigner de cette situation, d'autant que le pouvoir en place a bénéficié des voix de nombreux de ces retraités qui sont aujourd'hui en position critique.

Quand une société voit quelques privilégiés bénéficier de retraites dorées alors que la majorité des autres ne dispose plus des ressources basiques pour subsister, quand des sportifs se voient offert des gages exorbitants, nait alors un sentiment compréhensif de désespoir, qui peut parfois se traduire par des choix douloureux. Le suicide des vieux est aussi en grande augmentation !

Je ne pourrai m'empêcher de penser à ces détresses-là quand, bientôt,  j'aurai à voter !

Jean Bisson – 26 12 2011

Partager cet article
Repost0

commentaires