14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 00:01

Le croyant s’affronte à Dieu. Le chrétien s’affrontera non seulement à Dieu, mais encore à l’Église...Pour expliquer les conflits, la souffrance et la mort, l’homme a d’abord pensé que Dieu pouvait (ou devait) punir par éléments naturels interposés (inondation/Noé). Il a pensé que Dieu devait soutenir celui qui avait raison et donc punir celui qui avait tord (« l’épreuve » ou « Jugement de Dieu »...). Il a pensé que la souffrance acceptée contribuait sûrement à la rédemption du monde, et à la sienne... Qu’en dit aujourd’hui l’Église, dans la suite de Vatican II ?

Si les Écritures demeurent la Référence, encore faut-il correctement les lire : ni au premier degré, ni au seul niveau symbolique. Le chrétien doit se servir des clés que lui apportent l’histoire, la connaissance de l’expression orientale utilisée à l’époque de la rédaction de ces textes, la volonté des auteurs de construire non un recueil scientifique, historique ou biographique, mais leur volonté de donner une catéchèse, c’est-à-dire un ouvrage d’enseignement de la Foi.

L’Église puisera donc dans les Écritures des enseignements qui seront des orientations plutôt qu’une réponse toute faite aux problèmes d’aujourd’hui. C’est cette nécessaire actualisation dont l’Homélie (le sermon) est le terrain d’élection.

Par contre, il semble que puissent se dégager des certitudes quant aux rapports entre Dieu et l’Homme : Certitude que Dieu est Amour. Certitude que Dieu respecte la liberté de l’homme. Certitude que Père, il attend le retour de tout enfant prodigue... donc des pécheurs... Certitude que la Toute-Puissance de Dieu ne se mesure pas à sa force, mais à sa capacité de pardon... Certitude que Dieu souffre avec celui qui souffre, que Dieu se sent pauvre avec les pauvres, qu’il est humilié chaque fois que l’une de ses créatures est humiliée... Certitude que notre force ou notre richesse n’impressionnent  pas Dieu...

Le mal existe, non comme volonté divine, mais par le mauvais usage que l’homme peut faire de sa liberté, de sa puissance, de sa fortune. Cela mériterait une longue étude sur les forces du mal qui s’appuient sur l’avoir, sur le pouvoir, sur l’utilisation de la violence...

Pour l’Église, c’est le "péché originel" qui permet d’expliquer le "mal vivre" de l’homme. Dieu, créant l’homme "à son image", - donc souverainement libre - a passé avec nous une Alliance. Lorsque, consciemment et librement, nous rompons cette alliance, nous nous coupons de la source divine. Nous faisons l’expérience d’une conscience qui aspire à l’absolu et d’une liberté qui se trouve impuissante à atteindre l’absolu dont nous rêvons. (une note reprendra cela samedi prochain)

« Je ne comprends rien à ce que je fais. Ce que je veux, je ne le fais pas, et ce que je hais, je le fais. Vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l’accomplir, puisque le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais. Malheureux homme que je suis! Qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? » (Rm 7, 15.18.25).  (suite et fin de cette réflexion samedi 21 février - on peut retrouver l'ensemble de cette réflexion en "catégorie" Culture et foi)

Jean Bisson - 14 02 2009
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