9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 23:09

L’Algérie a voté. Le Président Abdelaziz Boutéflika a été réélu pour un 3° mandat, après avoir fait modifié la Constitution qui limitait la présidence à 2 mandats, soit 10 ans.

L'armée et une certaine bourgeoisie algérienne soutiennent cette stabilité du pouvoir. Mais il semble  aussi avoir bénéficié du soutien de "Religieux" dont les marges ne sont jamais très éloignées du fondamentalisme… Dans ce pays, endeuillé par plus de 150 000 morts durant 10 ans de terrorisme islamique, les richesses naturelles -pétrole et gaz- n'ont pas profité aux jeunes ni aux plus défavorisés.  Aussi la colère gronde-t-elle sur cette terre où la majorité des moins de 30 ans n’a jamais trouvé un emploi, où par centaines, des jeunes s’embarquent au péril de leur vie sur des barques de pêche pour traverser la Méditerranée, fascinés par la richesse et la liberté de l’Europe…

Sur place, il semblerait que la misère et le désœuvrement suscitent une contestation qui, par désespoir, se rapprocherait d’un fondamentalisme religieux, comme seule force d’opposition susceptible de contrer le pouvoir libéral actuel. C’est un danger certain.

L’Algérie est un superbe et merveilleux pays.  Les Algériens ont raison d’être fiers de leur patrie, fiers de leur histoire, fiers de leur culture que j’ai connue comme un très subtil métissage d’Orient et d’Occident, comme un creuset où Islam, Judaïsme et Christianisme avaient réussi à cohabiter pacifiquement.

Je souhaite à ce peuple – où je compte encore quelques amis et beaucoup d’anciens élèves – de réussir à construire pacifiquement et démocratiquement un avenir où chacun trouvera sa place et sa dignité. Les richesses existent : le pouvoir sera jugé sur leur juste répartition. La piste d’une union économique du Maghreb pourrait faciliter la création d’emplois ; mais il faudrait vaincre les blocages nationalistes ! Ce n’est pas gagné.

Jean Bisson – 10 04 2009
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