13 mai 2012
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La France, après 17 ans de gestion par la droite, part pour cinq ans sous la houlette d'un président socialiste. S'il est légitime qu'une
nouvelle majorité se soit imposée, c'est la règle démocratique, l'écart entre gagnant et perdant n'est que d'un bon millions de voix. C'est clair, mais sans gloire pour l'élu. Trois éléments,
sans conteste, ont contribué à cette défaite de la droite.
- D'abord la campagne de François Hollande, longue, méticuleuse, courageuse parfois, généralement mesurée et son attitude bien à l'écoute des
Français. Habileté, pondération et bonhomie ont suscité la confiance.
- Le candidat de la gauche a bénéficié aussi de certaines maladresses de la droite qui a cru pouvoir gagner avec des voix récupérées sur
l'électorat de Marine Lepen; la candidate de Front national a réussi à fédérer au premier tour un bon nombre de partisans, nationalistes et anti-européens, traditionalistes et tournés vers le
passé, aigris par les difficultés économiques et la montée du chômage, protectionnistes et souvent xénophobes. Au final, peu de voix des électeurs du FN se sont reportées sur Sarkozy, mais la
droite s'est divisée à propos de cette main tendue par un Président sentant l'issue lui échapper.
- Le troisième élément qui a pu influencer certains électeurs a été, dans une moindre mesure, la décision proclamée par le centriste Bayrou de
voter, à titre personnel, pour Hollande plutôt que pour celui qui ouvrait la porte au Front National. Un geste chevaleresque, mais qui pourrait être lourd de conséquences sur la carrière
politique du Centriste.
La gauche prenant le contrôle des manettes politiques, dans un environnement particulièrement difficile, n'a pas le droit de se tromper, n'a pas
intérêt à décevoir. L'International, l'Europe, la Haute Finance, le patronat, les syndicats, les magistrats, les Enseignants et l'atmosphère de la campagne législative sont autant de cartes qu'il
faudra contrôler avec doigté et habileté... Le talent d'arbitrage du Président devra être à la hauteur. Ce sera difficile. Je souhaite pour les Français qu'il réussisse !
Jean Bisson - 14 05 2012