13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 23:06

Quand le Pape parle ou écrit, quand le Pape communique, il le fait, évidemment, au nom de sa responsabilité de "gardien de la foi chrétienne". S’il s’adresse "urbi et orbi", c’est aussi aux Catholiques qu’il s’adresse. Les "normes" sociales qu’il recommande et celles qu’il condamne, il le fait dans son rôle de chef d’une Eglise qui, dans le monde représente encore plus d’un milliard et de demi de baptisés. Beaucoup de cathos d’ailleurs, sont loin de lui obéir au doigt et à l’œil, surtout dans le domaine de la sexualité!

Que des non-chrétiens s’indigent de telle ou telle prise position du Vatican, cela m’étonne vraiment : s’ils ne sont pas catholiques, cela ne les concerne pas ! Quant aux baptisés, ils sont nombreux à ne pas suivre à la lettre les "consignes vaticanes ". C’est à leur conscience individuelle d’en débattre.

Chacun peut aujourd'hui porter un jugement sur tout, et le publier. C’est son droit. C’est le devoir de tout citoyen français d’être à la fois fidèle aux principes de la République et d’appliquer librement les obligations de la religion à laquelle il adhère, soit en toute indépendance, soit, il est vrai le plus souvent encore, par tradition familiale et culturelle.

Toute procréation humaine est, d’une manière ou d’une autre, bi-sexuelle, rencontre d’une cellule femelle et d’une cellule mâle complémentaire et fécondante. L’Eglise, dans sa conception mythique du monde, met l’accent sur le couple hétéro-sexuel. Le seul qu’elle accepte de consacrer, au nom même de Dieu, par un "sacrement" (cette alliance étant prise devant l’Eternel, garant de sa durée). C’est logique dans la culture chrétienne. Mais rien n’oblige quiconque à se soumettre à ce mariage religieux.

Un certain nombre – grandissant ! – de jeunes baptisés à la naissance, ne se marient pas à l’Eglise, ni à la Mairie d’ailleurs ! C’est leur choix. Mais pourquoi remettrait-on en cause le mariage pour ceux qui le souhaitent ? Mariage civil, suivi ou non d’une célébration religieuse. A la liberté de chacun !

Que l’Eglise refuse l’idée d’un sacrement de mariage homosexuel, cela se conçoit donc dans sa logique. Pour autant elle n’a jamais eu la prétention de condamner l’homosexualité éventuelle des non catholiques !

Par contre, l’Eglise a toujours condamner tout acte pédophile, car il va de la dignité des enfants. Catholiques ou non ! Tout enfant doit être protégé. Et dans ce domaine, il y a eu des dérives abominables, cachées par des responsables par peur du scandale. Le Pape a dénoncé clairement ces comportements irresponsables, mieux vaut tard que jamais ! L’Eglise existe aussi dans sa dimension humaine, et dans la faiblesse même de certains des siens. On ne peut le nier. Mais serait-il juste de condamner des millions de catholiques, et l’Eglise entière, parce qu’une poignée s’est dévoyée ?

Je suis bien plus troublé par ce qui touche à l’éphèbophilie, si chère dans la Grèce antique. Et dont on a parlé autour d’écrits signés par Frédéric Mitterrand, actuel Ministre de la Culture. Licitement, l’enfance s’arrêterait à 16 ans. Moins un jour, la loi protège l’enfant. Le jour suivant tout serait légalement permis, avec le libre consentement de l’intéressé(e). Ce qui est vrai pour l’homosexualité l’est aussi pour l’hétérosexualité : certains rendez-vous galants de footballeurs bien connus ont récemment défrayé la chronique…

Triste monde, quand liberté, respect et dignité s’effacent devant l’argent ! Monde honteux de la prostitution forcée de mineur(e)s par des réseaux internationaux…

C’est là un problème, à mes yeux, bien plus grave que ce que l’on peut reprocher à ce pauvre Benoît XVI et à l'Eglise catholique.

Jean Bisson – 14 05 2010

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