25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 23:01

En notre temps où la richesse immense de quelques uns est ressentie comme une injustice insupportable face à la pauvreté et à la misère croissante, face aux famines qui frappent plusieurs millions d'humains dans la corne de l'Afrique... Quand on sait que sur 562 000 Français soumis à l'impôt ISF (sur les grandes fortunes), 7% seulement (soit 39 000) ont versé en 2009 un don à une ONG ou à des « œuvres charitables », comment réagir en lisant l’Évangéliste Matthieu qui fait dire à Jésus (en Mt 19, 23-30) «Un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux ! (...) Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume des cieux ! (…) Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers.»Les évangiles nous parlent aussi du «Jeune homme riche» qui suivait scrupuleusement la « loi de Moïse », mais qui n'avait pas pu abandonner ses biens pour suivre Jésus.

 

Pour tout homme, l'esprit de propriété peut devenir un obstacle. Saint Jean de la Croix (Carme du 16ième siècle) écrivait : «N'ayez d'autre désir que celui d'entrer seulement par amour pour le Christ dans le détachement, le vide et la pauvreté par rapport à tout ce qui existe sur la terre.(...) Non seulement les biens, les joies et les plaisirs de ce monde nous embarrassent et nous retardent dans la voie vers Dieu, mais les joies et les consolations spirituelles sont elles-mêmes un obstacle à notre marche en avant si nous les recevons ou les recherchons avec un esprit de propriété. » C'était un saint. Cependant les Chrétiens d'aujourd'hui n'ont-ils pas à réfléchir sur cette exigence de détachement exigé par Jésus ?

 

On ne peut, sans un réel pharisianisme (1), se dire chrétien si l'on se comporte égoïstement en monopolisateur des richesses que la vie nous offre par héritage, par notre travail, ou par tout autre moyen légal. On ne peut non plus se dispenser d'administrer les biens dont on dispose. C'est l'usage que l'on fait de ses biens, c'est l'esprit dans lequel on s'en sert, qui sera jugé. Profit personnel exclusif ou partage généreux, des occasions innombrables autant que variées nous sont proposées ! Tant d'ONG, tant d'associations, tant d'activités humanitaires attendent d'être aidées... Dans tous les domaines, les demandes sont concrètes. Pensons aux actions de l'Abbé Pierre, de Sœur Thérésa, de Sœur Emmanuelle et de tant d'autres... Pensons au CCFD, au Secours catholique et à toutes les "oeuvres laïques" telles que Médecins sans frontières, les Restos du Coeur, etc.

 

Je connais bien des amis, non croyant, qui savent partager leurs biens, donner de leur temps, offrir leurs compétences pour des causes justes et dignes à leurs yeux et à leur éthique. Ne sont-ils pas, sans en être conscients, dans l'esprit évangélique ?

 

Jean Bisson 26 08 2011

 

1- Le Pharisien, dans l'Evangile, est celui qui applique ostensiblement la loi, pour être vu et avoir la conscience tranquille vis à vis de Dieu !

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