23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 00:01
L'avenir politique de la France va-t-il se jouer sur une question autour de la sortie de l'énergie nucléaire ? A l'ordre du jour dans les relations écologistes-parti socialiste, les passions vertes s'échauffent ! Il fallait discuter sans perdre la tête; un accord de campagne a été concédé sur fond de tractations de sièges au bénéfice des verts. Bien joué, peut-être; mais j'ose dire tout de même que ces marchandages me choquent.

Les écologistes sont viscéralement contre le nucléaire. C'est leur conviction. On peut la comprendre, surtout après les graves incidents japonais. Il est évident qu'il faut rester très vigilant et faire en sorte de réfléchir sur un désengagement nucléaire. Mais le gouvernement qui dirigera la France dans un an et pour les 5 années suivantes, devra faire face à un problème complexe. Car aucun Français n'est disposé à réduire drastiquement sa consommation électrique, ni à la payer beaucoup plus cher !  

La réduction de la production nucléaire française ne peut être que très progressive. Aujourd’hui couvrant 75% de nos besoins, il faudra calculer une réduction annuelle proportionnelle à l'engagement dans d'autres filières de production électrique compatible avec l'écologie. Et cet engagement nécessaire devrait être peu à peu réalisable, mais étalé sur au moins 25 ans (c'est à dire 5 mandats présidentiels !).

Beaucoup de nos actuelles centrales nucléaires, comme Fessenheim, sont âgées et doivent être fermées rapidement. Pour cette période de transition, l'EDF s'est engagée dans la construction d'une centrale atomique nouvelle technologie; des milliards y sont déjà investis. Hollande a demandé, avec raison, des garanties quant à la sécurité de ce nouveau matériel. Un savoir-faire qui pourrait aussi être exporté ! Fermer aujourd’hui'hui un tel chantier, serait à l'évidence une gabegie financière et probablement une erreur stratégique.

La limitation progressive du nucléaire ne peut raisonnablement se faire qu'en contre-partie d'une production effective à partir d'autres sources naturelles. La raison doit l'emporter sur la passion. Un refus des écologistes d'apporter leurs suffrages au candidat socialiste risquerait de mettre en péril l'élection présidentielle jusqu'alors plutôt favorable à la gauche. Ce serait donc une sérieuse irresponsabilité. Car la droite restant au pouvoir, elle ne ferait aucune concession aux écologistes !

Mieux vaudrait donc une réduction partielle et progressive que rien du tout ! Vouloir tout, tout de suite, n'est ni réaliste, ni vraiment responsable. C'est pourquoi les propositions de Hollande, qui vont dans le sens logique et réfléchi d'un désangement progressif, me semblent le bon choix.

Jean Bisson – 23 11 2011

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