3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 23:01

Ézéchiel, dans l'iconographie religieuse, est souvent présenté comme un vieillard qui s’entretient avec un homme jeune symbolisant, sans aucun doute, le peuple d’Israël.

Il fut le premier prophète du "peuple choisi" à vivre hors de la terre d'Israël, à être déporté en exil à Babylone. Sa mission : rappeler aux Israélites leur responsabilité ! La déportation en Mésopotamie et la destruction de Jérusalem et celle du Temple de David, sont des sanctions divines motivées par l'infidélité du peuple dans son alliance scellée avec le Créateur.

Le livre des prophéties d’Ézéchiel se divise en trois : la première partie dénonce les errances du peuple élu qui provoquent le châtiment de Dieu (Ézéchiel, chapitres 1 à 24). La deuxième partie annonce la ruine des peuples idolâtres (chapitres 25 à 32). Dans la dernière partie (33 à 48) le prophète reçoit de Dieu la mission d'appeler le peuple israélite à la conversion de ses péchés (Ez 33 et 40) et il annonce l'avenir dans la vision d'une "Nouvelle Jérusalem", avec la fondation d'un culte renouvelé et d'une "nouvelle terre" sous le guide d'un "nouveau pasteur".

Pour les Chrétiens, le nouveau pasteur c'est Jésus-Christ et le nouveau peuple c'est évidemment l’Église dans son universalisme, la nouvelle terre étant l'humanité !  

On peut comprendre aussi que les Musulmans en fassent une lecture accréditant Mahommet comme Prophète et l'Islam comme la "nouvelle Jérusalem". Mais n'en reste-t-on pas là dans le seul sens d'un établissement religieux terrestre, voire territorial et donc temporellement limité ?

Il est clair que cette lecture n'est point celle des Juifs traditionnels, ni des Juifs "Messianiques" qui suivent Jésus, mais en réduisant la portée du message évangélique au seul Israël terrestre. L'Israël rêvé aujourd'hui par les Conservateurs juifs comprendrait, outre le territoire actuellement reconnu par les dispositions de 1948, la Cisjordanie, la Jordanie, le Liban, une petite partie de la Syrie, une grande partie de l'Irak englobant Babylone, ainsi qu'une frange importante de l’Égypte dont le Sinaï !

Ce rêve d'une hégémonie territoriale religieuse, je prie Dieu pour qu'il le brise à jamais et qu'il le transforme en volonté de cohabitation pacifique entre les différents héritiers spirituels d'Abraham ! Le «Grand Israël biblique», c'est évidemment - pour moi - non un état territorial de ce temps, pas plus le christianisme qu'aucune autre religion, mais c'est le «paradis», seul lieu mythique où seront rassemblés, à la fin des temps, dans une paix fraternelle, tous les hommes justes qui, durant leur vie, auront oeuvré pour la justice et pour le respect de tout fils de Dieu.

Jean Bisson 04 10 2011

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