Mondialisation : des révoltes pour la dignité

L’ébullition actuelle du monde arabe interpelle ceux qui, en Occident, pensent qu’ils sont à l’abri de tout, et dans la sécurité puisqu’ils ont une Rolex au poignet et que leur réussite doit garantir leur avenir. Mais savent-ils que, dans le contexte de mondialisation, ces premières émeutes sont, j’en suis certain, les prémices d’un grand chambardement dont l’Occident sera vraisemblablement, le grand perdant.

En Afrique, comme en Orient, les Occidentaux ont souvent soutenus des dictateurs, des oppresseurs, des mégalomanes parce qu’ils entretenaient ainsi une complicité : chacun y trouvant son profit… Sauf les populations qui «suaient sous le burnous ».ou sous le «boubou» !

Désormais, et en grande partie grâce à internet qui n’a pas de frontières, les idées  et les événements sont instantanément mondialisés. La Chine, elle-même, sera bien obligée d’évoluer et assez rapidement !

Le toupet inconscient de notre Président est-il encore présent dans votre esprit ? A Tunis le 29 avril 2008, il y a moins de 2 ans, il affirmait, avec une déconcertante conviction, cette vision raciste d’une complémentarité du travail : « Vous avez une main-d’œuvre abondante qui ne demande qu’à être formée; nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formations… Ensemble, avec votre main-d’œuvre, avec nos écoles, nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer  un modèle qui triomphera dans le monde entier !» C’était devant un beau parterre de 500 patrons français et tunisiens. Tous prêts à tirer profit – pour augmenter leurs bénéfices – de cette évidente complémentarité économique. Mais le profit pour les gens du travail, pour le peuple, pour les chômeurs, rien n’a été proposé…

Les peuples du XXI siècles, les peuples arabo-musulmans du Maghreb et du Proche-Orient, du bassin Méditerranéen, et tous les Africains ne s’en laisseront plus conter ! Ils veulent être libérés des jougs. Quitte à  payer leur liberté et leur dignité par leur sang, ils n’accepteront plus aucune humiliation.

Personnellement, je men réjouis. Je ne suis pas allé enseigner des années au Maghreb et en Afrique pour autre chose que semer ce besoin de dignité, de justice et de liberté. Quand lève cette semence, j’en remercie le ciel !

Jean Bisson – 24 02 2011