8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 23:00
Voici un témoignage qui me réchauffe le cœur. Au Nigéria, malgré des violences meurtrières qui ont endeuillé récemment la communauté chrétienne, des Chrétiens et des Musulmans veulent pouvoir vivre sereinement côte à côte.
Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, était en visite au Nigeria, du 23 au 30 mars dernier. De son bilan de voyage, il ressort qu'il s’attendait à une société avec des heurts à tous les niveaux. Malgré les attentats de la secte Boko Haram, le cardinal témoigne qu’il a constaté des relations d’amitié profonde et très sincère entre les chefs religieux catholiques et les chefs religieux musulmans.

Conscientes des dangers, les diverses communautés restent sereines. Elles affirment leur volonté réciproque de ne pas accepter que la violence prenne le pas sur tout le positif vécu dans la vie quotidienne. Au cours de son séjour, le cardinal a participé à la clôture d’une rencontre organisée par les directeurs diocésains en charge du dialogue interreligieux en Afrique de l’Ouest à Lagos. Il a également participé à une session de dialogue entre chrétiens et musulmans à Jos, ville du nord du pays, où ont eu lieu récemment de nombreux affrontements interreligieux.

Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux s’est aussi rendu à Sokoto (nord-ouest). Il a été reçu par le Sultan Alhaji Abubakar Saad III, chef des Musulmans nigérians. Le Sultan, qui avait préparé cette rencontre avec l'évêque de Sokoto, Mgr Matthew Hassah Kukah, a accueilli le cardinal  avec grande joie, selon l’agence Fides. Enfin le cardinal Tauran a rencontré le vice-Président nigérian Alhaji Namadi Sambo et il a été reçu par les responsables de la mosquée nationale, à Abuja.

Il ne suffit pas de condamner la violence, mais, a-t-il ajouté, il faut aussi penser à l’avenir. C’est ce que propose de faire un centre de formation professionnelle en ébénisterie, à Jos, en accueillant des jeunes des deux confessions. Il est nécessaire de créer des espaces de paix et de dialogue pour les jeunes qui sont l’avenir du pays. Pour Mgr Onaiyekan, cette expérience devrait être proposée et étendue à tout le pays.

Si l'on faisait davantage confiance à la capacité de vivre ensemble dans le dialogue et le respect de nos convictions religieuses, la peur de l'autre, souvent mauvaise conseillère, ferait moins de dégâts !

Jean Bisson - 09 04 2012    (demain : Vatican II et la réforme liturgique)

Partager cet article
Repost0

commentaires