15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 15:42

En invitant le Prince Ghazi de Jordanie et en proposant  une rencontre à Rome entre des représentants des 138 chefs religieux musulmans signataires de la lettre du 13 octobre dernier et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Benoît XVI ajoute le geste aux paroles. Le pape y réaffirme l'importance du dialogue basé sur le respect effectif de la dignité de la personne et sur la connaissance objective de la religion de l'autre.

Parmi les musulmans, il y a aussi de nombreux interlocuteurs avisés, et autorisés, conscients des grands défis de l'humanité d'aujourd'hui, et il est positif que parmi eux grandisse une capacité d'expression commune et une volonté de se déclarer explicitement pour la paix. La direction est juste. Il faut s'aider à poursuivre la route. (Voir mes brèves du  03 novembre, du 04 décembre et du  12 décembre)

Jean Bisson  15 12 2007

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9 décembre 2007 7 09 /12 /décembre /2007 00:00

En réponse à 138 intellectuels et muftis musulmans, auteurs d'une lettre ouverte au pape et aux divers responsables des Eglises et confessions chrétiennes (voir brève du 04 novembre dernier),  le cardinal Jean-Louis Tauran, qui dirige depuis le 1er septembre le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux se réjouit de la bonne avancée du dialogue entre l'Eglise catholique et le monde musulman, mais émet quelques réserves sur le débat proprement théologique.

Avec l'islam nous pouvons certainement contribuer à la sauvegarde de certaines valeurs, comme la sacralité de la vie humaine, la dignité de la famille et la promotion de la paix. Chez les musulmans nous pouvons apprécier la dimension de la transcendance de Dieu, la valeur de la prière et du jeûne, le courage de témoigner de sa propre foi dans la vie publique.

Pour leur part, les musulmans peuvent apprendre de nous la valeur d'une saine laïcité. L'Eglise catholique, avec le document du Concile Vatican II, Dignitatis Humanae, a redécouvert le principe selon lequel aucun homme ne peut être forcé ou empêché de pratiquer une religion. Il serait souhaitable que l'islam redécouvre aussi ce principe dans les faits. S'il est juste que les musulmans aient eu une grande et belle mosquée à Rome, il est tout aussi juste, et nécessaire, que les chrétiens aient la possibilité d'avoir une église à Riyad.

Jean Bisson - 09 12 2007
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4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 00:00

Sa Majesté Abdallah bin Abdulaziz Al Saoud, roi d’Arabie Saoudite, a rendu visite au Pape il y a un mois. L’événement est passé presque inaperçu, pourtant c’est une rencontre importante car le Vatican et l’Arabie saoudite n’ont encore jamais échangé de relations diplomatiques officielles.
Deux millions de chrétiens, immigrés travaillant sur le sol du royaume d’Arabie, n’ont pas le droit de détenir livre ou objet religieux. Aucune église et aucun prêtre n’y sont autorisés. Ces interdictions s’expliquent par le fait que tout le royaume saoudien est considéré
en effet comme une mosquée, comme terre sainte. Seules les ambassades étrangères  bénéficient d’une exceptionnelle dérogation, leur sol jouissant de l’exterritorialité.
Cette rencontre officielle entre le Gardien des mosquées de la Mecque et de Médine, et la Tête des catholiques du monde marque à l’évidence le souci commun d’un engagement en faveur du dialogue interculturel et interreligieux, d’une volonté de faire respecter la paix et les valeurs spirituelles dans le monde d’aujourd’hui et la volonté commune d’accéder à une collaboration entre chrétiens, musulmans et juifs.
Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a récemment défini les relations entre chrétiens et musulmans : « La chose importante est de se connaître, de se connaître et de se connaître. Chacun de nous a toujours quelque chose à apprendre de l’autre ».

Jean Bisson – 04 12 2007

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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 00:00

Mgr André Vingt-Trois, cardinal-archevêque de Paris, nouveau président de la Conférence épiscopale de France, appelle les catholiques à mieux vivre leur foi dans notre société devenue "pluri-religieuse". Reprenant les conclusions de Mgr  Michel Dubost, évêque d'Evry, responsable du groupe de travail sur les relations islamo-chrétiennes il encourage "un dialogue amical et lucide avec les musulmans" car "C'est notre foi qui nous appelle à rencontrer les autres croyants sans angoisse."

Pour autant, les évêques ne cachent pas les "peurs" et les "problèmes" que provoque une forte présence musulmane en France.  Mgr Dubost a évoqué le sort des "musulmans qui se convertissent au catholicisme (140 personnes en 2007) et qui reçoivent des menaces de mort" de certains membres de leur communauté. "La liberté de conversion est importante et il faut que nous en appelions aux musulmans afin qu'ils osent  l'affirmer », a souligné l'évêque d'Evry. Les évêques se disent "désemparés" face à la multiplication des mariages mixtes, dans lesquels le conjoint chrétien n'est pas toujours (bien) "enraciné dans sa foi". Confrontés à des communautés musulmanes variées, les responsables catholiques constatent aussi leurs difficultés à "trouver le bon interlocuteur". Mgr Dubost a enfin insisté sur la nécessité de mieux présenter l'Eglise aux jeunes musulmans, tout en évitant les soupçons de prosélytisme.

La route est ouverte à une meilleures connaissance réciproque et, il faut le vouloir, à un meilleur respect mutuel.

Jean Bisson 14 11 2007

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 00:00
La Commission des relations du CRIF a annoncé sa première réunion avec l’Eglise catholique. De telles réunions auront lieu régulièrement toutes les 6 semaines. Le CRIF entend s’inscrire ainsi dans la suite des fondateurs de l’Amitié judéo-chrétienne de France, de Jules Isaac au cardinal Jean-Marie Lustigier. «La commission a élaboré un programme de riches réflexions qui déclineront, en partant des acquis, les difficultés rencontrées, les fausses querelles, la compréhension mutuelle, la Shoah; l’État d’Israël et enfin, l’action politique», indique également le CRIF. De nombreuses personnalités apporteront leur concours aux échanges. Ces dialogues seront un gage d’ouverture et de paix. Des fruits bien précieux !  Mais qu'en penseront les religieux fondamentalistes d'Israël ?
Jean Bisson  06 XI 2007
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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 00:00
Signé par 138 Autorités musulmanes, dont les grands muftis d'Égypte, de Palestine, d'Oman, de Jordanie, de Syrie, de Bosnie et de Russie, et par de nombreux imams et intellectuels sunnites, chiites et soufis des cinq continents, un manifeste de 39 pages intitulé « Une parole commune entre Nous et Vous », a été adressé en octobre dernier au Pape Benoît XVI, à Rowan Williams, chef de l'Église anglicane d’Angleterre, et aux principaux représentants des Églises orthodoxes, luthérienne, baptiste, méthodiste et réformée. On peut y lire : « L'avenir et la paix dans le monde dépendent du dialogue et de la compréhension réciproque entre l'Islam et le Christianisme » ; « Les musulmans et l'Islam ne sont en aucune manière contre les chrétiens, tant que ces derniers ne portent pas la guerre à l'Islam conformément à leur religion, tant qu'ils n'oppriment pas les musulmans ni ne les obligent à fuir de chez eux ». Cette lettre, diffusée par l'Institut royal de Jordanie pour la pensée islamique, et par la Royal Aal al-Bayt d'Amman, se termine par une citation du Coran : « Faisons en sorte que nos différences n'apportent pas la haine et la violence entre nous. Concourrons ensemble aux bonnes œuvres et à la justice ». Il faut parler de ce document !  Jean Bisson  03 11 2007
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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 00:00
Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran,  intervenait dans le cadre de discussions organisées en octobre 2007 par la communauté de Sant’Egidio, sur les « religions en dialogue pour un monde sans violence ». Tout en relevant avec amertume que la situation internationale offre un bien sombre tableau, le cardinal a affirmé que deux bases sont nécessaires : le refus de la violence et la promotion de la paix. Il a aussi rappelé les propos du pape Benoît XVI affirmant que « Le terrorisme couvre d’infamie celui qui le pratique. Toute violence justifiée au nom de la foi est une profanation du nom de Dieu ».
Jean Bisson 02 11 2007
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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 23:48

A Karchi, un attentat faisant 140 morts et beaucoup plus de blessés, a marqué, dans la nuit de jeudi à vendredi, le retour d'exil de Mme Benazir Bhutto. Elle rentrait dans son pays pour soutenir les candidats de son parti aux prochaines élections législatives. Une fois encore, la violence aveugle a frappé des innocents, et, au-delà de l'indignation, on peut s'interroger sur la capacité de cet état islamique à assurer un déroulement électoral respectueux des règles démocratiques. Saura-t-on un jour qui a commandité cette horreur ? Il est navrant de penser que ceux qui l'ont perpétrée aient probablement crû agir au nom de Dieu !
Plus que jamais, le dialogue interreligieux est nécessaire et tous les démocrates du monde doivent soutenir les efforts de l'élite intellectuelle musulmane qui se bat contre cette ignoble usage de la violence et sa justification religieuse.

JeB 22 10 2007 (Exceptionnellement cet article est mis en ligne avec 48 h d'avance, car le serveur Orange par lequel il transite risque d'être perturbé pendant 2 jours.)
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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 23:00

Les religions sont la plus haute expression des différentes cultures, et apprendre à les connaître signifie enrichir son esprit et s’ouvrir encore plus à l’immensité du Mystère de Dieu et à la vérité sur l’homme. Pour une inculturation efficace de l’Evangile en Asie, on ne peut ignorer ce que les traditions religieuses des divers continents ont élaboré après des millénaires d’histoire ; au contraire, comme nous y invite clairement le récent magistère de l’Eglise, nous devons reconnaître « tout ce qui est vrai et saint dans ces religions » (Nostra Aetate n.2). Les religions d’Asie – et le Bouddhisme en particulier - sont imprégnées de spiritualité et de sagesse. Elles peuvent, sans aucun doute, être un stimulant, une aide, pour nous aussi les chrétiens.

Quand on est religieux, on ne peut pas se borner à un simple échange d’informations. Pour le chrétien, le Dieu qui s’est révélé en Jésus-Christ est un Dieu qui veut « dialoguer ». Sa « Parole » établit sa demeure parmi nous. Dieu est en soi « Parole et dialogue », car il est la communion parfaite de cet amour institué entre Père, Fils et Saint Esprit.

Toutes les religions enseignent à faire le bien, à faire preuve de compassion, à dominer ses propres instincts égocentriques pour se mettre au service d’autrui ; nous pourrions donc dire que l’amour, vu comme une attitude du cœur humain qui souhaite et accomplit le bien envers son prochain, est important pour toutes les religions.

Si, dans le bouddhisme, la « compassion » illimitée envers l’autre est considérée comme le sommet de la vie religieuse, elle n’a cependant pas le caractère central que possède l’agape dans le christianisme. L’amour, pour le chrétien, n’est pas quelque chose qui renvoie simplement à une action extérieure ou à notre volonté : c’est la participation à la vie même de Dieu qui est amour. Toute la révélation du Dieu de Jésus-Christ se résume en ces trois mots de la première lettre de Jean: « Dieu est amour ». (Résumé d’une interview publiée par l ‘agence Zénith, de Cinto Busquet, prêtre Focolari, théologien des religions, à l’occasion de la publication de « Tra Oriente et Occidente. Alla ricerca di un senso » (Città Nuova, 222 pages, 12 euros) (« Entre l’Orient et l’Occident. A la recherche d’un sens »).

JeB 15 10 2007

 

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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 23:00

A l’occasion de la fin du Ramadan (1428 de l’Hégire - fête de l'Aîd el Seghir), le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a publié un communiqué intitulé « Chrétiens et Musulmans : appelés à promouvoir une culture de la paix », signé par le Cardinal Tauran.  On y trouve des invitations à « éduquer les jeunes à la paix, aux droits de l’homme, à une « liberté respectueuse de chacun » et à « une vie sociale toujours plus forte (…)  car l’homme doit prendre soin de ses frères et sœurs en humanité, sans discrimination aucune », à dialoguer « entre Chrétiens et Musulmans (...) pour que se mobilisent toutes les forces au service de l’homme et de l’humanité, pour que les jeunes générations ne se constituent pas en blocs culturels ou religieux les uns contre les autres, mais en authentiques frères et sœurs en humanité ».

Le message récuse également tout usage de la violence : « qui ne peut jamais avoir de motivation religieuse, car elle blesse en l’homme l’image de Dieu ».

Bonne fête à tous mes amis musulmans !

JeB 13 10 2007  (Demain > Bouddhisme : dialogue interreligieux)
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