30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 00:02

On sait que le Vatican a ouvert ses portes à la fraction de l’Eglise anglicane qui s’oppose au libéralisme actuel favorable au sacerdoce des femmes et aux prêtres homosexuels. Dans cette conjoncture, Mgr Rowan Williams, archevêque de Canterbury, a rencontré Benoît XVI le 21 novembre dernier, au Vatican. Il semblerait bien que le prélat anglican ait donné au Pape une leçon de catholicisme...  ( Un article de Jean Mercier du  24.11.09 – WEB)

Jean Bisson – 30 11  2009

Sur les photos, la tension est presque palpable. Buste penché en avant, Rowan Williams, l'archevêque de Canterbury, a les deux coudes franchement calés sur le bureau du pape. Benoît XVI, lui, apparaît tassé dans son fauteuil, comme en position de repli défensif.

Un mois exactement après l'annonce des dispositions spéciales de l'Eglise catholique en faveur des déçus de l'Anglicanisme, Rowan Williams a rencontré Benoît XVI à Rome le 21 novembre. L'échange, nous dit-on, a été « cordial ». C'est-à-dire sûrement glacial. Jamais en effet, les relations entre Rome et Canterbury n'ont été aussi tendues. La Constitution apostolique Anglicanorum Coetibus, qui vise à agréger au Siège de Pierre de larges portions du troupeau anglican, n'a été que le catalyseur d'une crise plus profonde.

La veille, l'archevêque de Canterbury a tenté de reprendre la main lors d'une conférence où il a livré son coeur. Plutôt honnête, Rowan Williams a reconnu que l'opération séduction de Benoît XVI n'était pas un coup bas œcuménique, mais qu'il s'agissait d'une « réponse pastorale imaginative » et que cela ne créait « rien de neuf d'un point de vue ecclésiologique ».

Une façon de répondre à ceux qui accusent Benoît XVI de casser l'œcuménisme, comme Hans Küng. Mais le théologien anglican a tenu à administrer au pape une leçon de catholicisme.

Il lui reproche d'abord de ne pas faire la différence, en matière d'œcuménisme, entre des dossiers de premier ordre – sur lesquels les chrétiens sont d'accord (dogmes comme incarnation de Dieu, sacrements comme le baptême) et de second ordre (ordination des femmes) sur lesquels les Eglises se divisent à tort. On lit ici, en filigrane, une critique lancée au pape qui aurait oublié l'un des points clés de Vatican II, à savoir l'introduction de la « hiérarchie des vérités ».

Pour le primat anglican, ne pas ordonner des femmes prêtres et évêques implique de « faire une différence entre baptisés hommes et femmes, ce qui remet en cause la cohérence de l'ecclésiologie ». Modifier l'usage sur des points de second ordre n'affecte pas les réalités du premier ordre. Par exemple, selon lui, l'introduction des ministères féminins n'a pas changé le regard que les Anglicans posent sur les réalités de « premier ordre » (le salut).

Rowan Williams lance aussi, à mots à peine voilés, une critique acérée de la façon dont l'Eglise catholique envisage et gère l'autorité. Il met en garde contre ceux qui veulent« réaffirmer le langage de la règle et de la hiérarchie établi par décret, avec des oppositions formelles entre enseignant et enseignés, directeurs et dirigés ». Il oppose à cette réalité l'action de l'Esprit saint. Il  rappelle que Vatican II avait rompu avec l'idée d'une Eglise pyramidale et de nature juridique. En clair, il semble accuser Benoît XVI d'être infidèle au Concile. Il appelle à une nouvelle vision ecclésiologique où l'autorité conférée par l'ordination et la collaboration collégiale soient équilibrées.

Sur la primauté de l'évêque de Rome, Rowan Williams se demande si elle est aussi importante que cela pour l'unité des chrétiens, et met en cause sa dimension juridictionnelle. Pour lui, les chrétiens doivent être capables de communier à la même table sans que ce problème ne soit d'abord résolu.

Pour finir, Rowan Williams cite en exemple la façon dont les Anglicans cherchent la vérité à travers des conflits, en recherchant l'unité sur les dossiers essentiels et en composant sur les dossiers « secondaires ». Le problème est néanmoins qu'aujourd'hui sa propre Communion est en état de schisme car les Anglicans n'arrivent pas à se mettre d'accord sur ce qui relève des questions de premier ordre et celles de second ordre.

Pour les conservateurs anglicans, qu'ils soient portés au protestantisme évangélique ou au catholicisme, des questions comme l'accès des femmes ou des homosexuels à la prêtrise et l'épiscopat n'appartiennent pas à la catégorie des choses secondaires, mais portent atteinte à la cohérence de l'Eglise, et sont du domaine du non-négociable.

Jean Mercier - 24.11.09 – WEB  (Les passages soulignés l’ont été par Jean Bisson)
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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 00:01

Correspondance entre les calendriers

Roch-Ha Chana  - année 5770 : Chabbat 19 Septembre 2009 -  1 Tichri
Roch-Ha Chana  - année 5770 : Dimanche 20 Septembre 2009 -  2 Tichri
Jeûne Guédalia-  - année 5770 : Lundi 21 Septembre 2009 -  3 Tichri
Kippour-  - année 5770 : Lundi 28 Septembre 2009 - 10 Tichri
Souccot (YomTov) - année 5770 : Chabbat 3 Octobre 2009 - 15 Tichri
Souccot (YomTov) - année 5770 : Dimanche 4 Octobre 2009 - 16 Tichri
HolAmoed Soucot  - année 5770 : Lundi 5 Octobre 2009 - 17 Tichri
HolAmoed Soucot  - année 5770 : Mardi 6 Octobre 2009 - 18 Tichri
HolAmoed Soucot  - année 5770 : Mercredi 7 Octobre 2009 - 19 Tichri
HolAmoed Soucot  - année 5770 : Jeudi 8 Octobre 2009 - 20 Tichri
Hochaana Rabba-  - année 5770 : Vendredi 9 Octobre 2009 - 21 Tichri
Chemini Atseret  - année 5770 : Chabbat 10 Octobre 2009 - 22 Tichri
Simha Torah  - année 5770 : Dimanche 11 Octobre 2009 - 23 Tichri
'Hanouca  - année 5770 : Chabbat 12 Décembre 2009 - 25 Kislev
'Hanouca  - année 5770 : Dimanche 13 Décembre 2009 - 26 Kislev
'Hanouca  - année 5770 : Lundi 14 Décembre 2009 - 27 Kislev
'Hanouca  - année 5770 : Mardi 15 Décembre 2009 - 28 Kislev
'Hanouca  - année 5770 : Mercredi 16 Décembre 2009 - 29 Kislev
'Hanouca  - année 5770 : Jeudi 17 Décembre 2009 - 30 Kislev
'Hanouca  - année 5770 : Vendredi 18 Décembre 2009 -  1 Tevet
'Hanouca  - année 5770 : Chabbat 19 Décembre 2009 -  2 Tevet
Jeûne 10 Tevet-  - année 5770 : Dimanche 27 Décembre 2009 - 10 Tevet
Tou Bichevat  - année 5770 : Chabbat 30 Janvier 2010 - 15 Chevat
Jeûne d'Esther-  - année 5770 : Jeudi 25 Février 2010 - 11 Adar
Pourim  - année 5770 : Dimanche 28 Février 2010 - 14 Adar
Pourim Chochane  - année 5770 : Lundi 1 Mars 2010 - 15 Adar
Jeûne 1ers Nés-  - année 5770 : Lundi 29 Mars 2010 - 14 Nissan
Pessa'h (YomTov) - année 5770 : Mardi 30 Mars 2010 - 15 Nissan
Pessa'h (YomTov) - année 5770 : Mercredi 31 Mars 2010 - 16 Nissan
HolAmoed Pessa'h - année 5770 : Jeudi 1 Avril 2010 - 17 Nissan
HolAmoed Pessa'h - année 5770 : Vendredi 2 Avril 2010 - 18 Nissan
HolAmoed Pessa'h - année 5770 : Chabbat 3 Avril 2010 - 19 Nissan
HolAmoed Pessa'h - année 5770 : Dimanche 4 Avril 2010 - 20 Nissan
Pessa'h (YomTov) - année 5770 : Lundi 5 Avril 2010 - 21 Nissan
Pessa'h (YomTov) - année 5770 : Mardi 6 Avril 2010 - 22 Nissan
Yom Haatsmaout-  - année 5770 : Lundi 19 Avril 2010 -  5 Iyar
Pessah Cheni  - année 5770 : Mercredi 28 Avril 2010 - 14 Iyar
Lag Ba'Omer  - année 5770 : Dimanche 2 Mai 2010 - 18 Iyar
Y. Yérouchalaïm  - année 5770 : Mercredi 12 Mai 2010 - 28 Iyar
Chavou'ot  - année 5770 : Mercredi 19 Mai 2010 -  6 Sivan
Chavou'ot  - année 5770 : Jeudi 20 Mai 2010 -  7 Sivan
Jeûne 17 Tamouz  - année 5770 : Mardi 29 Juin 2010 - 17 Tamouz
Jeûne du 9 Av  - année 5770 : Mardi 20 Juillet 2010 -  9 Av
Tou Beav  - année 5770 : Lundi 26 Juillet 2010 - 15 Av
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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 00:02
Voici le texte original en langue française de la Cour européenne des Droits de l’homme siégeant à Strasbourg et demandant d'enlever les crucifix des salles de classes en Italie. Cette initiative est l’aboutissement d’une plainte déposée par des parents italiens agnostiques (Les LAUTSI) , déboutés par la Justice italienne et ayant alors poursuivi le Gouvernement italien devant les instances européennes.
Lisez au moins les 3 derniers paragraphes !
Jean Bisson – 15 11 2009

Arrêt de chambre 1 : Affaire Lautsi contre Italie (requête n° 30814/06)

Objet : CRUCIFIX DANS LES SALLES DE CLASSE

CONTRAIRE AU DROIT DES PARENTS D'ÉDUQUER LEURS ENFANTS SELON LEURS CONVICTIONS ET AU DROIT DES ENFANTS À LA LIBERTÉ DE RELIGION 

Violation de l'article 2 du protocole n° 1 (droit à l'instruction)  examiné conjointement avec l'article 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion)  de la Convention européenne des droits de l'homme. 

En application de l'article 41 (satisfaction équitable) de la Convention, la Cour alloue 5 000 euros (EUR) à la requérante pour dommage moral. (L'arrêt n'existe qu'en français.) 

PRINCIPAUX FAITS

La requérante, Mme Soile Lautsi, est une ressortissante italienne, résidant à  Abano Terme (Italie). Ses enfants, Dataico et Sami Albertin, âgés respectivement de onze et treize ans, fréquentèrent en 2001-2002 l'école publique « Istituto comprensivo statale Vittorino da Feltre », à Abano Terme.

Toutes les salles de classe avaient un crucifix au mur, et notamment celles ou les enfants de Mme Lautsi suivaient leurs cours, ce qu'elle estimait contraire au principe de laïcité selon lequel elle souhaitait éduquer ses enfants. Elle informa l'école de sa position, invoquant un arrêt de 2000 de la Cour de cassation, qui avait jugé la présence de crucifix dans les bureaux de vote contraire au

principe de laïcité de l'Etat. En mai 2002, la direction de l'école décida de laisser les crucifix dans les salles de classe. Une directive recommandant de procéder ainsi fut ultérieurement adressée à tous les directeurs d'écoles par le Ministère de l'Instruction publique.

Le 23 juillet 2002, la requérante se plaignit de la décision de la direction de l'école devant le tribunal administratif de la région de Vénétie, au motif qu'elle portait atteinte aux principes constitutionnels de laïcité et d'impartialité de l'administration publique. Le ministère de l'Instruction publique, qui se constitua partie dans la procédure, souligna que la situation critiquée était prévue par des décrets royaux de 1924 et 1928. Le 14 janvier 2004, le tribunal administratif accepta la demande de la requérante de saisir la Cour constitutionnelle, afin qu'elle examine la constitutionnalité de la présence du crucifix dans les salles de classe. Devant la Cour constitutionnelle, le Gouvernement soutint que cette présence était naturelle, le crucifix n'étant pas seulement un symbole religieux mais aussi, en tant que « drapeau » de la seule Eglise nommée dans la Constitution (l'Eglise catholique), un symbole de l'Etat italien. Le 15 décembre 2004, la Cour constitutionnelle se déclara incompétente, au motif que les dispositions litigieuses étaient réglementaires et non législatives. La procédure devant le tribunal administratif reprit et, le 17 mars 2005, celui-ci rejeta le recours de la requérante. Il jugea que le crucifix était à la fois le symbole de l'histoire et de la culture italiennes, et par conséquent de l'identité italienne, et le symbole des principes d'égalité, de liberté et de tolérance ainsi que de la laïcité de l'Etat. Par un arrêt du 13 février 2006, le Conseil d'Etat rejeta le pourvoi de la requérante, au motif que la croix était devenue une des valeurs laïques de la Constitution italienne et représentait les valeurs de la vie civile.

Griefs, procédure et composition de la Cour

La requérante alléguait en son nom et au nom de ses enfants que l'exposition de la croix dans l'école publique fréquentée par ceux-ci était contraire à son droit de leur assurer une éducation et un enseignement conformes à ses convictions religieuses et philosophiques, au sens de l'article 2 du Protocole n° 1. L'exposition de la croix aurait également méconnu sa liberté de conviction et de religion, protégée par l'article 9 de la Convention.

La requête a été introduite devant la Cour européenne des droits de l'homme le 27 juillet 2006.

L'arrêt a été rendu dans par une chambre de sept juges composée de : Françoise Tulkens (Belgique), présidente, Ireneu Cabral Barreto (Portugal), Vladimiro Zagrebelsky (Italie), Danutė  Jočienė (Lituanie), Dragoljub Popović (Serbie), András Sajó  (Hongrie), Işıl Karakaş  (Turquie), juges,  ainsi que de Sally Dollé, greffière de section. 

Décision de la Cour 

La présence du crucifix - qu'il est impossible de ne pas remarquer dans les salles de classe - peut aisément être interprétée par des élèves de tous âges comme un signe religieux et ils se sentiront éduqués dans un environnement scolaire marqué par une religion donnée. Ceci peut être encourageant pour des élèves religieux, mais aussi perturbant pour des élèves d'autres religions ou athées, en particulier s'ils appartiennent à des minorités religieuses. La liberté de ne croire en aucune religion (inhérente à la liberté de religion garantie par la Convention) ne se limite pas à l'absence de services religieux ou d'enseignement religieux : elle s'étend aux pratiques et aux symboles qui expriment une croyance, une religion ou l'athéisme. Cette liberté mérite une protection particulière si c'est l'Etat qui exprime une croyance et si la personne est placée dans une situation dont elle ne peut se dégager ou seulement en consentant des efforts et un sacrifice disproportionnés.

L'Etat doit s'abstenir d'imposer des croyances dans les lieux où les personnes sont dépendantes de lui. Il est notamment tenu à la neutralité confessionnelle dans le cadre de l'éducation publique où la présence aux cours est requise sans considération de religion et qui doit chercher à inculquer aux élèves une pensée critique.

Or, la Cour ne voit pas comment l'exposition, dans des salles de classe des écoles publiques, d'un symbole qu'il est raisonnable d'associer au catholicisme (la religion majoritaire en Italie) pourrait servir le pluralisme éducatif qui est essentiel à la préservation d'une « société démocratique » telle que la conçoit la Convention, pluralisme qui a été reconnu par la Cour constitutionnelle italienne.

L'exposition obligatoire d'un symbole d'une confession donnée dans l'exercice de la fonction publique, en particulier dans les salles de classe, restreint donc le droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions ainsi que le droit des enfants scolarisés de croire ou de ne pas croire. La Cour conclut, à l'unanimité, à la violation de l'article 2 du Protocole n° 1 conjointement avec l'article 9 de la Convention.

 

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 00:02

Adressée au Ministre Eric Besson, cette lettre je l'ai reçue par internet, envoyée par un ami. Elle doit tourner sur la toile !  Comme je comprends cette confession !

Jean Bisson – 11 11 2009

« Je me souviens, M. Besson, de toutes les fois où j’ai été fière d’être française.

Je me souviens quand j’étais déléguée de classe en quatrième et qu’on a tous chanté La Marseillaise le 11 novembre dans la cour d’honneur du lycée Carnot.
Je me souviens de mon père, qui a été caché par une école de la Croix-Rouge pendant la guerre.
Je me souviens de la finale de la Coupe du monde en 1998 quand on se sentait invincible en chantant I Will Survive.
Je me souviens de Dominique de Villepin à l’ONU qui a refusé la guerre en Irak avec ces mots: "C’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe."
Je me souviens du score de Jacques Chirac au deuxième tour des présidentielles de 2002.
Je me souviens des Français qui donnent de l’argent au Téléthon alors qu’ils n’en ont pas beaucoup.
Je me souviens que je suis fière d’avoir des origines étrangères.
Je me souviens de la cour de récréation quand on me disait "Roumanoff popoff, kalachnikoff" (et aussi "Roumanoff patate" mais ça, c’est parce que j’étais potelée).
Je me souviens de Lydia, ma grand-mère russe. Lydia a changé trois fois de pays dans sa vie (la Lituanie, l’Allemagne, la France). A 78 ans, elle a été chez son coiffeur en demandant qu’on lui fasse la même coiffure que Lady Di. L’année de la terminale, je déjeunais tous les lundis chez elle. Quand j’essayais de lui parler le russe (que j’avais choisi en deuxième langue), elle protestait "parrrle frrrançais je ne comprrrends rrrien." Mon prof de russe était polonais, ça ne m’a pas aidée pour l’accent.
Je me souviens de Gracia, ma grand-mère du Maroc. Gracia rêvait de devenir écrivain. Quand elle tapait un énième début de roman sur une petite machine à écrire mécanique au milieu de ses sept enfants qui piaillaient, sa sœur lui demandait moqueuse: "Ça va, Victor Hugo?" et ma grand-mère, convaincue de son destin, haussait les épaules.
Je me souviens qu’au lycée, quand on me demandait "Roumanoff, c’est de quelle origine?" », parfois je répondais "chinois" pour m’amuser.

Je me souviens de l’immense espoir suscité par la diversité dans ce gouvernement il y a deux ans et demi. On nous promettait d’agir; maintenant on nous annonce qu’on va réfléchir. Ségolène Royal et Marine Le Pen trouvent que c’est une bonne idée. Alain Juppé, Christine Boutin et Martin Hirsch ne sont pas convaincus. Rama et Fadela sont étrangement silencieuses. Rachida s’en moque, elle pose en couverture de Gala.

L’identité nationale, M. Besson, puisque vous voulez absolument y réfléchir, c’est aussi râler, tout critiquer, ne jamais être content, se croire plus malin que les autres, doubler dans les queues, aimer bien manger, boire trop, savoir s’habiller, mal parler anglais, ne jamais avoir tort, avoir l’air au courant de tout, n’être dupe de rien, n’en penser pas moins. Quand je pars en vacances à l’étranger, au début je suis contente de ne plus voir de Français. Et puis très vite, ça me manque. A l’aéroport, au retour, quand j’entends des gens qui ronchonnent, sans même avoir besoin de tourner la tête, je sais que ce sont des Français. J’ai retrouvé mon identité nationale.

Je me souviens quand Halloween n’existait pas et que le 1er novembre, c’était juste la Toussaint. L’opticien à côté de chez moi a décoré sa devanture avec des toiles d’araignées et a mis une grosse citrouille dans sa vitrine. Je ne suis pas sûre que ça lui fasse vendre plus de lunettes.

Je ne suis pas sûre que ce débat sur l’identité nationale fasse remonter la cote de popularité de ce gouvernement.
Ça n’est jamais bien de poser des bonnes questions pour de mauvaises raisons. »
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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 00:02

Le mur de Berlin 1947-1989

Je ne me souviens ni de l’origine ni de l’auteur de cet article sur l’historique du « mur de la honte » ! (Le Monde ? Slates ? ou autre ?) Je l’ai trouvé sur internet. D’habitude j’enregistre auteur et origine ! Je le mets tout de même en ligne pour ceux que l’histoire intéresse. Si l’auteur tombe sur son article, qu’il veuille bien excuser cette publication anonyme, me signaler son nom et son support d’origine. J’ajouterai immédiatement ces précisions sur mon blog.

« Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la division de l'Europe en deux blocs antagonistes apparaît dès 1947, avec la mise en place du «rideau de fer» courant de Lubeck jusqu'en Tchécoslovaquie et au-delà.

Mais c'est à Berlin que se cristallise le refus de l'Ouest d'accepter définitivement la partition de l'Allemagne et de l'Europe. Il n'y aurait jamais eu de mur de Berlin si les Américains et les Anglais n'avaient réagi avec vigueur au blocus de l'ancienne capitale du Reich !

Le Mur avant le Mur

Entrepris le 24 juin 1946 par les Soviétiques qui occupent Berlin-Est, il consiste à couper les communications terrestres entre Berlin-Ouest, réparti en secteurs anglais, américain et français, et l'Allemagne occidentale. La réussite du coup de force que représentait le blocus aurait signifié l'abandon par les alliés occidentaux de Berlin et son occupation par les Soviétiques. Mais, pendant près de onze mois, les Américains et les Anglais organisent un pont aérien pour ravitailler les berlinois de l'Ouest.

Malgré 76 morts et un coût financier considérable pour les Occidentaux, le pont aérien finit par contraindre les Soviétiques à mettre fin au blocus, en avril 1949. La première raison de la construction du mur de Berlin tient donc à la détermination des Occidentaux à ne pas abandonner Berlin-Ouest aux Soviétique. 
En 1950, le land de Berlin-Ouest est intégré au sein de la nouvelle République fédérale d'Allemagne. Son statut d'enclave occidentale au milieu d'un territoire contrôlé par la RDA est ainsi conforté. 
L'existence de Berlin-Ouest continue d'être insupportable pour les soviétiques car les Allemands de l'Est y votent chaque jour «avec leurs pieds» en fuyant le régime soviétique. Il devient difficile de contrôler les 500 000 personnes qui traversent chaque jour la ligne de démarcation berlinoise, à pied ou par les réseaux de communication ferroviaire et métropolitain.

Berlin-Ouest est le principal espace de transit des Allemands de l'Est émigrant à l'Ouest. En 1958, déjà plus de trois millions d'allemands de l'Est ont fui pour la RFA. Cette hémorragie humaine prive le pays de main-d'œuvre et montre à la face du monde la faible adhésion à la soviétisation de l'Allemagne de l'Est.

L'URSS tente un nouveau coup le 27 novembre 1958 en lançant un ultimatum exigeant le départ des troupes occidentales dans les six mois pour faire de Berlin une «ville libre» démilitarisée. Les alliés occidentaux refusent. En 1961, les Soviétiques prennent donc la décision de faire supprimer par la RDA la ligne de démarcation berlinoise en construisant un mur, qui deviendra «le mur de la honte».
Cette construction commence les 12 et 13 juin 1961 avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest. Puis les Soviétiques choisissent une date idéale pour faire exécuter leur oeuvre : le 13 août 1961, soit en plein pont estival pendant lequel nombre de de chefs d'État occidentaux sont en vacances.

La RDA annonce avoir l'agrément du pacte de Varsovie et présente la construction un « mur de protection antifasciste ». Des unités armées de la RDA encerclent-elles Berlin-Ouest de façon hermétique et la construction du mur se réalise dans un temps record, ce qui signifie qu'il est le fruit d'une préparation longue et minutieuse.

Le mur est plus qu'un mur

Le mur est bordé de mines anti-personnelles, de pièges pour tanks, de barrières d'alarme... Au mur de 3,5 m de hauteur courant sur 155 km autour de Berlin-Ouest s'ajoutent ensuite les «murs» créés par la fermeture des réseaux de communication ferroviaire et métropolitain entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.

Sur les 81 points de passage existant avant août 1961, 69 sont fermés dès le 13 août, par des barbelés et des murs de briques. Pour les visiteurs étrangers est assigné un point de passage unique situé dans Friedrich Strasse (Chekpoint Charlie), ouvert jour et nuit.
Les échanges économiques cessent entre les deux Berlin : 63 000 berlinois de l'Est perdent leur emploi à l'Ouest, et 10 000 de l'Ouest perdent leur emploi à Berlin-Est.

Pour faire face à cette nouvelle situation, de nombreux grands équipements concernant la culture (opéras), l'éducation (universités), les sciences (parcs zoologiques) sont dédoublés.

Les « Passe murailles »

L’appel de la liberté reste constant tout au long des 28 ans de l’histoire du mur. Des milliers d’Allemands de l’Est tentent de le franchir au péril de leur vie. Au total, d’août 1961 au 8 mars 1989, 5 075 personnes réussissent à s’évader de l’Est pour Berlin-Ouest par divers moyens : escalade, mais aussi souterrains, voiture spécialement transformées, fuites à la nage sur ma Spree… 588 personnes périssent dans cette tentative.

Le mur après le mur

En 1989, le gouvernement de la RDA ne parvient plus à enrayer l'émigration car celle-ci utilise un nouvel espace de transit, la Tchécoslovaquie, qui finit, sous la contrainte des milliers de voitures fuyant l'Est, par ouvrir ses frontières avec l'Autriche. Aussi le 9 novembre 1989, Günter Schabowski, membre du bureau politique, annonce-t-il la décision du gouvernement de RDA d'autoriser «les voyages privés à destination de l'étranger [...] sans aucune condition particulière».

Quelques heures plus tard seulement, les douaniers de Berlin ne parviennent plus à faire face à la demande et ne peuvent faire autrement de que de laisser simplement passer. Le mur est vaincu.
Puis, fin 1989 et en 1990, le mur est démantelé à raison de 100 mètres en moyenne par nuit, avant l'organisation d'une démolition officielle qui se termine fin 1991. Six pans de mur sont conservés pour mémoire.

Toutefois, le mur demeure une cicatrice économique et humaine. Avant la guerre, Berlin était le plus gros et le plus innovant pôle économique et surtout industriel d'Allemagne. Puis Berlin-Ouest, en raison de son statut d'exception s'est retrouvé écartée de tous les secteurs d'entreprise innovants. À Berlin-Est, le système d'économie planifié socialiste, avec des entreprises étatisées et une organisation en grosses entreprises, entraîne déficience dans l'organisation et la rentabilité de l'économie.

Depuis 1990, Berlin, redevenu capitale allemande au détriment de Bonn, bénéficie de l'apport croissant d'administrations politiques nationales, de l'implantation d'institutions diverses, de l'installation de marques connues et surtout d'un essor touristique. Berlin a retrouvé ses «Champs Élysées», avec l'avenue Unter den linden (sous les tilleuls), artère Ouest-Est allant de la porte de Brandebourg jusqu'à la place du château (détruit et en voie de reconstruction). »
(texte trouvé sur internet

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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 00:05
Un article publié  dans Le Monde du 12 10 2009, signé par Gaïdz Minassian

« Si les Parlements arménien et turc ratifient les protocoles de normalisation des relations bilatérales, signés samedi 10 octobre en Suisse par leur gouvernement, le Caucase du Sud sera traversé par de nouvelles dynamiques qui pourraient le reconfigurer dans son ensemble.

Une nouvelle frontière entre l'OTAN et l'OTSC (Organisation du traité de sécurité collective). Après le voisinage OTAN-OTSC au nord (Pays Baltes-Russie) et à l'ouest (Pologne-Biélorussie) de la CEI, c'est désormais le flanc sud du bras armé de la CEI qui se rapproche de l'OTAN. L'OTSC aura-t-elle les moyens de contenir la poussée de l'Alliance atlantique ? L'OTAN va-t-elle profiter de ce virage géopolitique pour pénétrer davantage l'isthme caucasien et s'appuyer sur le Caucase pour consolider sa logistique en direction de l'Afghanistan ?

Le test arménien de la redéfinition des relations entre la Russie et les Etats-Unis. La frontière arméno-turque est-elle l'objet d'une politique de bonne volonté entre Moscou et Washington ? La détente arméno-turque pourrait constituer un premier test concret de la politique d'ouverture et des messages de bonne intention que s'échangent les administrations Obama et Medvedev.

Le tournant de la pensée militaire russe. L'armée russe aurait renoncé au vieux rêve de la Russie depuis Catherine II : pousser ses frontières au-delà de l'Araxe et vers les mers chaudes. Ancienne province tsariste, la région de Kars-Ardahan et les provinces environnantes avaient toujours été dans le collimateur de la pensée stratégique russe. C'est désormais fini. Avec les ratifications, la frontière orientale de la Turquie serait désormais stable. L'armée russe peut-elle être le principal perdant de ce rapprochement arméno-turc ?

Nouvelle poussée du rapprochement russo-turc. Historiquement, dès que la Russie et la Turquie se sont rapprochées, le nationalisme arménien a été placé sous surveillance étroite : au XIXe siècle avec Nicolas II et Abdul Hamid II ; après la première guerre mondiale avec l'alliance bolcheviko-kémaliste ; dans les années 1950 avec le rapprochement turco-soviétique ; et vraisemblablement depuis le partenariat stratégique incarné par le couple Erdogan-Poutine. Mais à chaque fois, le rapprochement s'est achevé dans la douleur.

Une nouvelle route énergétique ? Nabucco, le projet pharaonique occidentalo-turco-azéri, avance peu à peu. Une fois les conflits surmontés, les artisans du gazoduc censé relier l'Asie centrale à l'Autriche peuvent imaginer d'autres routes que l'axe géorgien, démonétisé depuis la guerre des cinq jours entre la Russie et la Géorgie. Les Européens, notamment la France, défendent l'axe arménien, mais le passage de Nabucco par l'Arménie nécessite au préalable la normalisation de ses relations avec la Turquie.

Les atermoiements de l'Iran. Jusqu'à maintenant, l'Arménie incarnait le ventre mou mais incontournable du partenariat russo-iranien. Une Arménie avec le Haut-Karabakh et en froid avec la Turquie servait les intérêts de l'Iran et de la Russie. En cas de normalisation turco-arménienne, l'Iran verrait son flanc septentrional affaibli car les Iraniens voient dans la poussée turque au Caucase le bras de l'oncle Sam. En même temps, l'Iran n'a pas renoncé à participer à Nabucco. En cas de règlement de la crise du nucléaire iranien, Téhéran pourrait se laisser tenter d'alimenter Nabucco via l'Arménie et la Turquie.

Les désillusions de la Géorgie. Tant que la frontière turco-arménienne est fermée, la Géorgie reste la seule route régionale, bien qu'affaiblie par la guerre à l'issue de laquelle les Géorgiens ont perdu leur statut de pivot stratégique. La réouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie créerait un second axe régional, au détriment de la Géorgie. Les désillusions sont donc grandes, surtout depuis que les Occidentaux ont applaudi la feuille de route turco-arménienne.

L'exaspération de l'Azerbaïdjan. Bakou a condamné la signature du double protocole turco-arménien et attend de la Turquie qu'elle exerce une forte pression sur la communauté internationale pour que l'Arménie cède du terrain sur la question du Haut-Karabakh. Mais l'Arménie tient à dissocier les deux processus. Si Ankara et Erevan ratifient leur normalisation, Bakou pourrait être tenté par deux options : reprendre le discours va-t'en-guerre à l'égard de l'Arménie et se rapprocher durablement de Moscou au détriment des Occidentaux. Une seconde option difficile pour Bakou tant la question des hydrocarbures compte dans les relations entre l'Azerbaïdjan, les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'incertitude autour de la résolution du conflit du Haut-Karabakh. Sur le papier, rien n'a avancé depuis la signature du cessez-le-feu en mai 1994. Depuis un peu plus d'un an, les présidents Aliev et Sarkissian ont multiplié les rencontres – le dernier face-à-face a eu lieu le 9 octobre à Kichinev (Moldavie) – et ont rapproché leurs positions autour des principes de Madrid, supervisés par la présidence du Groupe de Minsk (France, Etats-Unis et Russie, dont les ministres des affaires étrangères ont parrainé l'accord du samedi 10 octobre en Suisse).

Une nouvelle route pour la criminalité organisée. A chaque étape du désenclavement du Caucase du Sud correspond un nouveau développement des activités criminelles. L'ouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie relancerait les groupes mafieux et diversifierait les routes de la drogue et de contrebande. Ce qui passait par la Géorgie risque dans les semaines à venir de se démultiplier entre l'Arménie et la Turquie.

Plus grande mobilité pour les Kurdes. L'ouverture de la frontière devrait redynamiser les relations inter-kurdes et kurdo-arméniennes, les populations établies en Turquie orientale ou Arménie occidentale comptant d'importantes communautés kurdes, participant ainsi au renouveau de l'identité kurde, dans le prolongement de ce qui se passe au Kurdistan irakien. D'autant plus qu'Ankara a récemment multiplié les propositions de valorisation de l'identité kurde en Turquie, manière aussi de synchroniser les dossiers kurde et arménien et de canaliser le dynamisme kurde.

Gaïdz Minassian

 

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 23:02
Affaire Polanski : Penser aux enfants
de Christopher Hitchens - traduit par Juliette Berger
Je préfère vivre dans un pays qui protège les mineurs et juge les prédateurs, même si cela signifie être en butte à la désapprobation. ( Christopher Hitchens)

L'Office fédéral de la justice (OFJ) suisse a annoncé mardi 6 octobre qu'il s'opposait à la remise en liberté provisoire du cinéaste Roman Polanski, détenu en Suisse depuis le 26 septembre. L'OFJ rejette la requête de l'artiste demandant la «reconsidération de son arrestation». Il estime qu'il présente «un grand danger de fuite». «Même avec une liberté sous caution, il n'est pas garanti que M. Polanski restera dans la Confédération», défend un porte-parole de la chancellerie. Roman Polanski est depuis 1978 un fugitif aux yeux de la justice américaine.

Quand on commence à remarquer la déontologie particulière qu'on appelle la règle de l'exception hollywoodienne, on n'en finit plus de la voir partout. Dans un livre récent intitulé, «We'll Be Here for the Rest of Our Lives», le maestro des émissions du soir Paul Shaffer estime qu'il devrait peut-être commenter la condamnation de Phil Spector pour le meurtre d'un autre être humain dont la plupart des gens ont oublié jusqu'au nom. Alors il dit quelque chose. «Je regrette la tragédie qui entoure Phil depuis quelques années». Voilà ce qu'il a choisi de dire. Autant dire qu'il n'a même pas vraiment essayé.

Ces derniers jours, on a également associé dans une même phrase les mots «tragédie» et «Roman Polanski». Dans son cas, cela me paraît un tout petit peu plus justifié. Polanski a réalisé plusieurs tragédies pour le grand écran et il a aussi été victime de malheurs épouvantables dans sa propre vie. Les médias utilisent maintenant le mot tragédie lorsqu'ils veulent dire que des mauvaises choses sont arrivées à des gens biens ou - encore pire - des célébrités. Mais il n'y a que deux genres de tragédies qui en méritent véritablement cette appellation: la tragédie hégelienne et la tragédie grecque. Hegel trouvait tragique deux droits se retrouvant en conflit. Les Grecques trouvaient tragique un grand homme défait par un défaut fatal.

Le mot que l'on trouve dans le second type de tragédie - hubris - s'applique de plusieurs façons à Polanski. (Pour moi c'est de la prétention démesurée d'appeler son adaptation d'une tragédie relativement connue Macbeth filmé par Roman Polanski). Il s'est peut-être aussi trouvé tellement cool et dans son droit pour donner à sa victime de l'alcool et un Quaalude, une drogue qui relaxe les muscles, détail auquel on n'a pas très envie de penser. Il y a bien là un défaut fatal.

Et cela continue. En juillet 2005, Polanski profite des fameuses lois britanniques sur la diffamation pour attaquer en justice mes collègues de Vanity Fair pour avoir blessé ses sentiments et empoche des dommages et intérêts. Peu importe le motif supposé de la plainte - il avait prétendument fait des avances à une mannequin scandinave en lui assurant qu'il ferait d'elle la prochaine Sharon Tate - sinon que Polanski ait eu l'audace de faire un procès sur la question de sa propre moralité et de sa réputation. «Je ne pense pas» a-t-il été cité  à propos de l'allégation, «qu'il existe un homme qui se comporterait de cette façon.» Pardon?

Inquiets pour sa petite personne, les tribunaux britanniques n'ont même pas mis Polanski dans la position difficile de comparaître dans un pays où il n'avait jamais vécu. Ils lui ont offert l'occasion d'exprimer son hypersensibilité et son indignation en faisant la moue par liaison vidéo. Puis ils l'ont couvert d'argent tout neuf. C'est le moment où j'ai commencé à me glacer d'effroi. Et après, en décembre dernier, toujours en fuite, Polanski dépose une requête depuis l'étranger pour annuler, sans plus de cérémonie, les accusations originelles du procès pour viol sur mineur, auquel il avait plaidé coupable à Los Angeles.

Il n'est donc pas si extraordinaire d'apprendre que les procureurs ont apparemment réouvert une affaire vieille mais toujours en cours. Ce qui est plus étonnant, c'est que Polanski ait été capable de poursuivre sa combine de fugitif pendant si longtemps, les doigts dans le nez, empochant même des dommages et intérêts au passage, et menant une vie prospère grâce à une carte «Sortez de Prison» et un laisser-passer lucratif, tout en rappelant à la justice son impuissance.

Il est en quelque sorte émouvant  que la victime de l'affaire lui ait pardonné et ne souhaite pas voir le dossier réouvert, mais à proprement parler ce n'est pas plus pertinent que si elle avait dit la même chose à l'époque. La justice poursuit ceux qui violent des mineurs, et elle le fait en partie pour ceux qui ne l'ont pas encore été. On prend un cas particulier, peu importe l'identité des individus, et on l'utilise comme précédent. Et on oublie combien on a de la chance de pouvoir le faire.

(…) Suivent 3 paragraphes sur d’autres abus commis par d’autres personnes.

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 23:08

Quand une «nouvelle positive» nous arrive, ne faut-il pas la partager et s’en réjouir ? Voici une info diffusée par le site France Diplomatie ''www.diplomatie.gouv.fr/cncd'' -  Je cite ce communiqué.

Le ministère des Affaires étrangères et européennes vient de lancer son nouveau portail de la coopération décentralisée, comprenant notamment un Atlas français de la coopération décentralisée et une Bourse-projets, outils essentiels au service du développement des coopérations internationales des collectivités territoriales sur le site France Diplomatie ''www.diplomatie.gouv.fr/cncd''

L'Atlas français de la coopération décentralisée est un instrument particulièrement innovant qui recense toutes les actions internationales conduites par les collectivités territoriales françaises et permet l'accès à de nombreux e-services. Plus de 12 000 projets menés par 4 800 collectivités territoriales françaises avec près de 10.000 partenaires dans 140 pays y sont répertoriés à ce jour. Cet Atlas en ligne est un outil visant à une meilleure connaissance de la coopération décentralisée. Il constitue un instrument au service de la cohérence et de l'efficacité des actions extérieures des collectivités territoriales.

Par ailleurs, cet Atlas comporte une Bourse-projet de la coopération décentralisée dont la finalité est de mettre en relation des collectivités territoriales françaises et étrangères à partir de projets concrets. Elle recense dans nos pays partenaires des projets de développement local (développement urbain, patrimoine, développement durable, services publics locaux, eau et assainissement, culture, éducation, santé...) qui peuvent intéresser des collectivités territoriales françaises. Cette bourse permet d'avoir une meilleure connaissance de la demande des collectivités locales de nos pays partenaires en terme de projets de développement et elle peut aider les collectivités locales d'Europe et des pays en développement à trouver un partenaire. 82 collectivités locales étrangères en recherche de coopération avec une collectivité territoriale française, 106 projets et 24 pays sont concernés.

La France est à ce jour le seul Etat membre de l'Union européenne à disposer de tels instruments à l'échelon national
.

Jean Bisson  18 09 2009

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 23:03

Mgr Henri Teissier, archevêque émérite d'Alger a abordé récemment ce sujet dans une interview publiée par le Centre international d'étude et de recherche « Oasis ».

Les relations islamo-chrétiennes et les traditions locales sont de plus en plus conditionnées par la situation mondiale et internationale. Et, en Algérie, la tradition dominante vise à isoler les non musulmans.

Pour cet évêque, d'origine française, qui a douloureusement vécu la crise terroriste qui a frappé le pays dans les années 1990, « le repli de l'identité, arabe pour certains, berbère pour d'autres, musulmane pour d'autres encore » représente « l'Algérie actuelle ».

« Durant les premières années après l'indépendance, on parlait de développement, de formation universitaire, d'emplois et de chômage. Aujourd'hui, l'usage principal semble être celui d'apparaître enraciné dans sa propre identité ».

« Un phénomène généralisé », a-t-il souligné, même s'il y a « des personnes qui tentent de quitter le pays en recherche de nouvelles espérances. Et cela ne signifie pas que ce sont des Algériens ou des musulmans pires que les autres ».

Les relations entre chrétiens et musulmans, au contraire, sont aujourd’hui  « conditionnées par la situation mondiale, qui tend à créer une séparation en deux camps : celui occidental, considéré comme ennemi de l'Islam, et celui islamique ».

« Mais dans la vie concrète - a-t-il précisé - il existe des situations où les chrétiens et les musulmans sont très proches et ont de solides relations d'amitié ».

Des espaces de dialogue existent, mais pour que le dialogue perdure, il est nécessaire de donner des preuves  que les musulmans et l’Islam sont respectés dans l’attitude occidentale et au niveau mondial.

En effet, « entre ce qui se passe en Europe et ce qui se passe sur la rive méridionale de la Méditerranée, il y a une forte interdépendance ». « Nous vivons dans un contexte de globalisation et c'est cela l'horizon sur lequel il faut penser la relation entre chrétiens et musulmans ».

Mgr Teissier reconnaît que la situation en Algérie a beaucoup changé ces dernières années. Avant, il y avait une tradition non agressive. Il était par exemple possible de participer à des fêtes d'amis musulmans, d'être invités à la rupture du jeûne du mois du Ramadan, ou de partager un repas en commun à l'occasion de la Fête du sacrifice.

Maintenant, une tradition moyen-orientale et étrangère à l'histoire locale domine. Celle-ci vise à séparer musulmans et non musulmans.

Les Algériens se trouvent partagés entre deux traditions : une tradition ouverte, celle de l'Islam populaire, que les Algériens nés avant l’indépendance ont spontanément interprété, et une tradition beaucoup plus fermée et rigide, qui pousse les musulmans les plus jeunes à se méfier des non musulmans.

Cette fermeture ne concerne pas seulement les relations entre musulmans et chrétiens, mais celles entre musulmans ouverts au dialogue et musulmans qui, au contraire, le refuse.

Il faudrait donc travailler pour faire prévaloir la tradition de l'amitié et de l'ouverture. Sans quoi ce pays n'aura probablement pas d'avenir.

En Algérie, on compte moins de 10.000 catholiques sur une population de 33 millions d'habitants. L'islam est la religion d'Etat et la liberté de culte est normalement garantie par la Constitution. Toutefois, le « Rapport 2008 sur la liberté religieuse dans le monde », rédigé par l'Association Aide à l'Eglise en détresse (ACS), a inscrit l'Algérie dans la liste des pays où l’on peut constater certaines limites juridiques à la liberté de culte. En février 2006, une mesure qui « discipline » l'exercice des cultes non musulmans a été adoptée. Son véritable objectif est de faire face aux conversions croissantes de musulmans au christianisme évangélique. Le décret-loi approuvé le 21 mars 2006 punit les tentatives de conversion de musulmans par des contraventions de 5 à 10.000 dollars et des peines de prison de 2 à 5 ans.

Le gouvernement algérien a interdit la production et la distribution de textes, audio et vidéos destinés à troubler l'Islam et a par ailleurs réglementé les édifices utilisés par les chrétiens pour les activités religieuses. Il a interdit l'utilisation de maisons comme lieux de culte et toute nouvelle église doit être autorisée. C'est pourquoi les prêtres doivent désormais demander l'autorisation au gouvernement pour mener des activités pastorales auparavant normales, comme celle de visiter les prisonniers.

On voit donc les interférences entre situations locales et évolutions internationales qui tendent à séparer plutôt qu’à rassembler, à s’isoler plutôt qu’à dialoguer.

Cette tendance au replis identitaire, souvent doublé d’un hyper-nationalisme, est un danger parce qu’il va à l’encontre d’une mondialisation pacifique et du respect de l’altérité, autant de bases indispensables à la paix universelle.

Jean Bisson – 26 07 2009 B
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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 23:01

Du nouveau « Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche ». (article publié sur le site internet « slate.fr », le 15 juillet 2009

(...) Au regard de l'histoire du ministère, ce changement d'appellation n'est qu'une péripétie. Il va de soi que le ministère s'occupe d'alimentation. Le problème n'est donc pas celui de la compétence mais de l'affichage politique. C'est Gambetta qui le premier, décida en 1881 de faire de l'agriculture, alors accolée aux travaux publics et/ou au commerce, un ministère à part entière. Pendant presque un siècle, l'agriculture fut un ministère «sec» si l'on excepte la parenthèse d'un ministère de «l'agriculture et du ravitaillement» sous le régime de Vichy.

Le premier accroc se produit en 1972 (gouvernement Messmer). Le ministère devient «de l'agriculture et du développement rural ». Il est confié à un jeune ministre plein d'avenir pour qui, sans doute, le portefeuille agricole n'était pas assez grand ... Jacques Chirac. Lequel, sitôt premier ministre, s'empresse de ramener le ministère à son ancien périmètre... Depuis 20 ans, le champ du ministère n'est pas stabilisé. Agriculture ou Agriculture et forêt sous les gouvernements de gauche, agriculture et pêche (Gouvernements Balladur 1993/1995 et Jospin 1997/2002), agriculture et alimentation, puis agriculture, pêche et alimentation (Gouvernements Juppé 1995/1997), agriculture, pêche, alimentation et affaires rurales (Gvt Raffarin 2002 /2004), puis à nouveau agriculture et pêche depuis 2005 (Gouvernement Villepin 2005/2007 et Fillon 2008).

La deuxième possibilité est de considérer cette adjonction comme un élément de communication politique. Une sorte d'additif alimentaire pour valoriser les agriculteurs et pour «défendre un modèle alimentaire». Avant son départ, M. Barnier avait évoqué la nécessité de cette extension. «Ce changement correspond au modèle alimentaire que nous prônons, un modèle qui n'est pas aseptisé, avec des produits de qualité, qui ont du goût et qui sont labellisés». Quelques propositions récentes de la Commission européenne, telles que l'établissement de «profils nutritionnels» type, largement inspirées par l'industrie agro alimentaire qui ne verrait que des avantages à disposer d'un consommateur européen uniforme, montrent que la France doit garder une vigilance sur ce thème. Ce qui justifierait cette adjonction de circonstance.

Mais on peut espérer aussi une autre lecture et une autre ambition. Degrandes épreuves attendent la politique agricole commune (PAC). La négociation budgétaire sera cruelle. La PAC ne pourra être défendue que si le citoyen a le sentiment qu'elle est légitime et utile. Qu'elle lui est utile.

Le rapport 2009 sur l'état de l'Union européenne de la fondation Schuman évoque cette évolution nécessaire. «La PAC doit renouer avec l'opinion en s'occupant du citoyen consommateur, c'est-à-dire, en l'espèce, de son alimentation. La PAC, politique agricole commune, gagnerait à devenir une politique agricole et de l'alimentation, PAAC, qui s'attacherait à ce que les Européens mangent. (Or) l'alimentation coûte cher, une part croissante de la population souffre de troubles de nutrition, mais les producteurs, éleveurs et légumiers, ne bouclent pas les fins de mois. L'élevage et le secteur des fruits et légumes, parent pauvre des soutiens communautaires, pourraient devenir les secteurs phares de l'intervention européenne».

L'alimentation est donc plus qu'un mot, c'est un message. Pas seulement pour une qualité de production mais pour une autre conception de la PAC. Ainsi, cette adjonction, loin d'être un simple «additif alimentaire» peut aussi devenir une position politique et même une position de combat pour les grands débats agricoles qui se préparent.

Nicolas-Jean Brehon

17 07 2009 B
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