24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 23:03
Deux humoristes qui, quotidiennement, intervenaient sur les ondes de «France INTER» (*), chaîne publique, viennent d’être licenciés. Le directeur de la chaîne, M. Hesse, pourtant jusqu’alors connu pour sa compétence et son impartialité, a trouvé qu’ils étaient allés trop loin dans leur impertinence politique. C’est vrai qu’ils ne manquaient pas d’étriller le pouvoir, ministres et président étaient leurs cibles de prédilection, et ils y mettaient tout leur talent. Et ce talent était immense. Un véritable esprit français, esprit frondeur, et mots piquants. Mots qui faisaient mouche. Le pouvoir n’appréciait pas. L’autorité a tranché. Aux temps de la royauté, cette impertinence était l'apanage du "fou"... (le fou du roi avait touys les droits !)

Je suis de ceux qui regrettent que cet espace de liberté se soit refermé. C’était pour moi la preuve que la France était un pays de liberté.  C’est la liberté d’expression  de tout citoyen qui est bafouée. La liberté de caricaturer les politiques n’est pas d’hier… C’est vrai qu’un  certain Victor Hugo, pour avoir osé écrire ce qu’il pensait de « Napoléon le petit », avait dû – par prudence – s’expatrier d’abord en Belgique, puis à Guernesey, île britannique…

Le monde occidental s’est offusqué que des Islamistes intégristes condamnent les auteurs des caricatures du Prophète et fondateur de l’Islam. Condamnation par certains ingrétistes au nom de Dieu …

Mais interdire d’antenne des caricaturistes politiques, ne relève-t-il pas de la même sottise ? Condamnation au nom du respect dû aux Princes qui nous gouvernent ?

Combien de clubs de chansonniers parisiens faudra-t-il fermer dans la foulée ???

Au revoir humoristes et libertaires… Merci pour vos bons mots, même si je ne partageais pas toujours vos  points de vue, du moins j’appréciais, à travers vos pointes, de vivre dans un pays de liberté d’expression.

A partir d’aujourd’hui, je vais faire vérifier mes « libres propos », qui de ce fait ne seront plus que des propos autorisés… Mais par qui les faire autoriser ??? Je n’ai pas encore la réponse !

Jean Bisson – 25 06 2010

(*) J'avais écrit "France 2", mais les lecteurs ont rectifié d'eux-mêmes ...)

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 23:01

Le vendredi 19 juin dernier, le droite française a accouché d’un nouveau parti politique : « République solidaire ». Le père, tout à la fois inspirateur, parrain et bénéficiaire est Dominique de Villepin, ancien Premier Ministre. C’est la phase préparatoire à une campagne présidentielle de 2012 qui s’est ainsi mise en place et qui promet d’être douloureuse et probablement cornélienne pour les électeurs sarkozistes. Débarrassé de ses soucis par le non-lieu rendu par la justice dans l’affaire Clearstream, M. de Villepin peut effectivement devenir le candidat de la droite et ses chances de gagner les élections présidentielles seraient possibles si le Président Sarkozy ne se représentait pas en 2012. Mais cette hypothèse est-elle crédible ? Je n’y crois guère. Evidemment, cette division de la droite pourrait être alors l’aubaine pour favoriser le candidat d’une gauche unie. Mais cette condition ne paraît-elle pas encore plus  improbable que la précédente ? Seules les évolutions à intervenir dans les 18 mois à venir permettront aux citoyens français de se faire une idée pour exercer leur arbitrage et donner réalité aux prétentions et aux promesses des partis qui seront en lice ! Nous avons le temps de voir, d’entendre, de peser et soupeser le quotidien qui, si nous savons l’analyser, pourrait peser lourd dans le choix des électeurs.

Jean Bisson – 24  06  2010

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 23:02

En forte baisse d’audience, et dans le contexte d’une fin de règne – Patrick de Carolis étant en fin de mandat – une motion de défiance a été signée par 62,2%  des journalistes de France 3. Il faudra attendre que le successeur soit nommé et prenne des initiatives pour débloquer cette situation préoccupante.

Mais peu d’auditeurs, sans aucun doute, ne s’apercevront de cette crise, à moins que, les choses se gâtant, une grève ne vienne focaliser le conflit.

Jean Bisson – 23 06 2010

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 23:03

Sept mineurs de 14 à 16 ans ont été mis en examen après le viol collectif d'une collégienne de 14 ans. A Creil, le 27 mai dernier, ils ont abusé de leur jeune camarade après l’avoir attirée dans l’escalier d’une tour. La collégienne aurait été frappée et la scène probablement filmée, mais les images auraient été détruites. Les sept agresseurs, dont la majorité étaie déjà connues des services de Police, ont été placés en Centres éducatifs.

Ce dramatique manque de respect et cette violence collective pausent une fois de plus la question de l’éducation sociale des jeunes. Dès 14 ans, de telles brutalité sexuelles sont très inquiétantes. Quelle éducation faut-il mettre en place ? Quelle protection pourrait-on utiliser pour éviter que de tels agissements ne puissent se reproduire ???

Jean Bisson – 12 06 2010

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 23:03

Dans la tradition rurale, on travaillait aussi longtemps qu’on le pouvait. Il n’y avait aucune « retraite ». La famille, intergénérationnelle, vivait quasiment en autarcie sociale et économique. L’urbanisation et les « progrès » sociaux ont fait évoluer les anciennes coutumes. S’il y a beaucoup de choses positives, toutes le sont-elles ?

La majorité des citoyens travaillent ;  ils se constituent par des cotisations, dans le tissu social, un « capital retraite ». Ceux qui travaillaient jeune (de mon temps c’était - pour la majorité - à 14 ans, après le « certificat d’études !) pouvaient bénéficier d’une retraite assez tôt.

On comptait les « annuités » et elles étaient plafonnées à 40. Pour ceux qui avaient des métiers reconnus fatigants, il y avait des « bonifications »; dans ce cadre comptaient par exemple les « services outre-mer », etc. Toute une stratégie complexe régissait les « droits à la retraite ».

Aujourd’hui, les conditions ont évidemment changées: l’allongement moyen de la vie est incontestable. Chacun s’en réjouit.

Mais l’âge de retraite doit-il être fixé, imposé, le même pour tous ? Cela me semble bien difficile à appliquer. Et pourquoi serait-ce une norme imposée ?

Certains préfèreront bénéficier d’une retraite tôt, mais sans atteindre une retraite maximale ; d’autres préféreront à l’inverse travailler plus longtemps pour obtenir une retraite supérieure.

Je crois que le vrai problème ne sera pas réglé par une réglementation uniforme et un âge standard de la retraite… Quand un fonctionnaire européen (pour certains sans avoir jamais versé la moindre cotisation retraite), un député ou un ministre peut toucher une retraite à vie, n’y a-t-il pas lieu de se demander où est l’équité ?

Les militaires ont droit à une retraite après 15 ans de service. Je vois mal des troupes de sexagénaires, sauf - bien entendu- dans les Etats-majors ! Au Sénat, est-ce normal de compter autant de septuagénaires ?

Dans l’Eglise, l’âge de la retraite est conseillé à 75 ans… Mais certains prolongent alors que d’autres anticipent…

Bref, la liberté de chacun quant à l’âge de sa retraite ne serait-elle pas la moins mauvaise décision ?

Jean Bisson – 02 06 2010

Post-Scriptum : Le mois de juin ne me permettra peut-être pas d’alimenter quotidiennement mon blog. Un voyage dans le sud au début du mois, suivi par trois semaines de cure, loin de mon ordinateur, autant d’éléments qui limiteront sans doute mes publications ! Par avance, je vous prie de m’en excuser.

 

 

 

 

 

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 23:02

Une nouvelle loi vient d’être votée, comme par enchantement, et tambour battant. Elle autorise le privé à mettre en oeuvre des jeux d’argent. Dans un temps où chacun, dans le chaos économico-financier, devrait se serrer la ceinture, était-ce une priorité ?

Il semblerait que les bénéficiaires pourraient s’appeler Amaury, Bouygues, Dassault, Lagardère, Orange, et autres possesseurs de groupes médias français, généralement près du pouvoir… Après l’acte premier que fut la suppression de la publicité après 20 heures sur les Télévisions publiques, ne peut-on pas considérer comme second acte la nouvelle autorisation accordée au secteur privé d’engranger des bénéfices qui, jusqu’alors étaient l’exclusivité de la Française des Jeux ?

Le Monde n’a d‘ailleurs pas manqué de souligner les bouleversements profonds et encore impossibles à mesurer que ne manquera pas d’induire cette nouvelle privatisation. Et le journaliste Dominique Cordier d’écrire que le média qui informera  ses lecteurs et ses téléspectateurs sur le sport, qui livrera des infos exclusives et des pronostics, aura aussi économiquement intérêt à leur faire perdre leurs paris. Et puis, si l'expérience est concluante, pourquoi pas demain des paris sur le résultat des élections, ou sur l'issue des procès ?

L’argent à gagner ne fait-il pas perdre la raison de ceux qui se goinfrent, tandis que les économies toucheront ceux qui sont déjà  les plus mal lotis ?

Ne vaudrait-il pas mieux une loi pour garantir une « poule au pot » chaque semaine à tous les hommes de notre terre ? Dans l'antiquité romaine, l'Empereur offrait les Jeux du cirque, aujourd'hui, plus sournoisement c'est le peuple qui paie. Jouons, jouons, que nos écus réjouissent les patrons !

Jean Bisson – 16 05 2010  (Demain > Journée contre l'homophobie)

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 23:04
J’ai lu dans le Figaro du 13 avril dernier un article signé par Cécile Crouzel sur la réforme en cours concernant les taxes que nous payons sur nos factures d’électricité. Non conformes aux directives européennes, le gouvernement est en train d’étudier la mise en place de la nouvelle taxation.

Jean Bisson -  06 05 2010

 
Les taxes locales sur l'électricité sont actuellement assises sur le montant de la facture et non sur les volumes consommés. Les ménages payent, sans le savoir, cette taxe locale qui ne respecte pas les règles européennes. Sous la pression de Bruxelles, elle va évoluer et devrait leur être plus favorable. 

Les taxes sont si nombreuses dans l'Hexagone que les Français payent souvent des impôts sans s'en rendre compte. Qui connaît la taxe locale sur l'électricité (TLE), qui figure pourtant sur la facture EDF sous le terme «taxes locales»? Prélevée par les départements et les communes, elle est aujourd'hui facultative. Mais la plupart des élus locaux ne se privent pas de l'appliquer, et très souvent au taux maximum autorisé, soit 8 % pour les communes et 4% pour les départements. Cette taxe s'applique sur 80 % du montant hors taxe de la facture d'électricité. En clair, si vous payez par an 150 euros, hors taxe, d'abonnement et de consommation d'électricité, la TLE peut grimper jusqu'à 14,40 euros. Au total, la TLE coûte tout de même un milliard par an aux ménages. La note pour les entreprises est, elle, de 500 millions (les grands consommateurs d'électricité étant exonéré de TLE). Ce système va certainement évoluer dans les prochains mois. Car la France ne respecte pas les règles européennes: depuis le 1er janvier 2009, la TLE aurait dû devenir obligatoire. La directive de 2003 sur la taxation des produits énergétiques et de l'électricité stipulait que chaque État devait, à cette échéance, avoir une taxe faible (les minima sont inférieurs aux taux français actuels) mais payée par tous et assise sur les volumes consommés, et non sur le montant de la facture.

Perdants dans les communes rurales La Commission européenne a rappelé Paris à l'ordre fin mars, menaçant de porter l'affaire devant la Cour de justice si la réforme n'était pas mise en œuvre d'ici à deux mois. Pour l'instant, le gouvernement n'a pas pris de décision. Mais Bercy planche sur le sujet. À vrai dire, un premier projet avait été présenté à la concertation fin 2008 qui fixait la taxe à 8,50 euros par mégawattheure pour les ménages. Un niveau calculé pour que le prélèvement ne varie pas. Car Bercy veut que le basculement d'un système à un autre soit indolore pour les Français. Mais il y aura inévitablement des perdants: les habitants des rares communes, souvent rurales, qui n'appliquaient pas la TLE. Coût supplémentaire pour un ménage type de deux enfants: environ 25 euros par an. Lors d'une audition au Sénat, Philippe Marini, le rapporteur UMP du Budget, a proposé que, dans ce cas précis, l'application de la nouvelle taxe soit étalée sur cinq ans.

Mais il y aura aussi des gagnants, comme les propriétaires de résidence secondaire, qui ne payeront plus que sur leur consommation, alors qu'auparavant l'abonnement était aussi soumis à la TLE et les Parisiens, dont le taux de TLE (13,2%) était supérieur. À terme, tous les Français y trouveront leur compte car les volumes consommés - base du nouveau système - évoluent moins rapidement que la facture qui répercute la hausse des prix. Ce qui ne réjouit guère les élus locaux. Autre incertitude, Bruxelles autorisera-t-elle les collectivités à moduler la taxe? Il semblerait que oui. Enfin, les industriels exonérés de TLE devront, eux, payer la nouvelle taxe. Le projet final n'est pas encore bouclé. Et il est peu probable qu'il soit prêt avant l'examen, en mai et juin, du projet de loi sur l'organisation du marché de l'électricité. Surtout si le gouvernement veut relancer des consultations. L'échéance est plutôt celle du prochain projet de loi de finances.

Cécile Crouzel (in Figaro 13 04 2010)

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 23:05

Une loi française pour interdire aux femmes musulmanes de porter en France la burqa va donc être votée. Pour moi, je l’ai déjà exprimé, c’est une triple erreur tactique : 1- cette loi court tous les risques d’être contestée par le Conseil constitutionnel et par les instances européennes ; 2- la droite (UMP) ne récupérera aucune voix de l’extrême droite aux prochaines présidentielles mais restera divisée à cause de ce mauvais choix ; 3- l’application d’une telle loi sera très délicate et les contestations n’en seront que plus exaspérantes ! Surtout que nous serons alors en pleine campagne pour l’élection présidentielle, scrutin qui pourrait bien tourner à une "éviction" présidentielle !

Interrogé par les journalistes, lors d’un récent ‘point-presse’, dans le cadre du Ministère des Affaires Etrangères et européennes, voici ce qu’a rappelé le porte-parole du ministère :

"Je vous rappelle les déclarations du Président de la République devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles le 22 juin 2009" :

« Dans la République, la religion musulmane doit être autant respectée que les autres religions. (...) Le problème de la burqa n'est pas un problème religieux. C'est un problème de liberté et de dignité de la femme. Ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement, c'est un signe d'abaissement. Je veux le dire solennellement, la burqa n'est pas la bienvenue en France. Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n'est pas l'idée que nous nous faisons de la dignité de la femme. »

Je vous rappelle par ailleurs que le débat relatif au port du niqab n'est pas propre à la France et le statut juridique du niqab suscite également un débat dans les pays musulmans.

Seul le régime des Taliban a imposé le port de la burqa aux femmes, s'appuyant en cela sur des jurisprudences chariatiques minoritaires contestées et procédant à un amalgame entre les traditions d'une société tribale ultraconservatrice et de prétendues obligations religieuses.

La préoccupation première des autorités françaises face au port du voile intégral en France porte sur la question de savoir s'il ne conduit pas à couper la femme de tout ce qui socialise et contribue à créer du lien social hypothéquant de ce fait son intégration, la vie en société impliquant des modalités d'interaction et d'échange qui laissent apparaître le visage de l'autre et s'adressent à lui dans son identité spécifique et reconnaissable. »

Mais, vous, lecteurs qui êtes aussi électeurs, ne pensez-vous pas que cette loi, pour bonne qu’en soit la finalité, est une grave maladresse ?

Jean Bisson – 05 05 2010

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 23:06
J’ai lu dans le Figaro du 13 avril dernier un article signé par Cécile Crouzel sur la réforme en cours concernant les taxes que nous payons sur nos factures d’électricité. Notre taxation étant non conforme aux directives européennes, le gouvernement est en train d’étudier la mise en place d'un nouveau protocole de taxation.

Jean Bisson -  30 04 2010

 
Les taxes locales sur l'électricité sont actuellement assises sur le montant de la facture et non sur les volumes consommés. Les ménages payent, sans le savoir, cette taxe locale qui ne respecte pas les règles européennes.Sous la pression de Bruxelles, elle va évoluer et devrait leur être plus favorable.

Les taxes sont si nombreuses dans l'Hexagone que les Français payent souvent des impôts sans s'en rendre compte. Qui connaît la taxe locale sur l'électricité (TLE), qui figure pourtant sur la facture EDF sous le terme «taxes locales»? Prélevée par les départements et les communes, elle est aujourd'hui facultative. Mais la plupart des élus locaux ne se privent pas de l'appliquer, et très souvent au taux maximum autorisé, soit 8 % pour les communes et 4% pour les départements. Cette taxe s'applique sur 80 % du montant hors taxe de la facture d'électricité. En clair, si vous payez par an 150 euros, hors taxe, d'abonnement et de consommation d'électricité, la TLE peut grimper jusqu'à 14,40 euros. Au total, la TLE coûte tout de même un milliard par an aux ménages. La note pour les entreprises est, elle, de 500 millions (les grands consommateurs d'électricité étant exonéré de TLE). Ce système va certainement évoluer dans les prochains mois. Car la France ne respecte pas les règles européennes: depuis le 1er janvier 2009, la TLE aurait dû devenir obligatoire. La directive de 2003 sur la taxation des produits énergétiques et de l'électricité stipulait que chaque État devait, à cette échéance, avoir une taxe faible (les minima sont inférieurs aux taux français actuels) mais payée par tous et assise sur les volumes consommés, et non sur le montant de la facture.

Perdants dans les communes rurales La Commission européenne a rappelé Paris à l'ordre fin mars, menaçant de porter l'affaire devant la Cour de justice si la réforme n'était pas mise en œuvre d'ici à deux mois. Pour l'instant, le gouvernement n'a pas pris de décision. Mais Bercy planche sur le sujet. À vrai dire, un premier projet avait été présenté à la concertation fin 2008 qui fixait la taxe à 8,50 euros par mégawattheure pour les ménages. Un niveau calculé pour que le prélèvement ne varie pas. Car Bercy veut que le basculement d'un système à un autre soit indolore pour les Français. Mais il y aura inévitablement des perdants: les habitants des rares communes, souvent rurales, qui n'appliquaient pas la TLE. Coût supplémentaire pour un ménage type de deux enfants: environ 25 euros par an. Lors d'une audition au Sénat, Philippe Marini, le rapporteur UMP du Budget, a proposé que, dans ce cas précis, l'application de la nouvelle taxe soit étalée sur cinq ans.

Mais il y aura aussi des gagnants, comme les propriétaires de résidence secondaire, qui ne payeront plus que sur leur consommation, alors qu'auparavant l'abonnement était aussi soumis à la TLE et les Parisiens, dont le taux de TLE (13,2%) était supérieur. À terme, tous les Français y trouveront leur compte car les volumes consommés - base du nouveau système - évoluent moins rapidement que la facture qui répercute la hausse des prix. Ce qui ne réjouit guère les élus locaux. Autre incertitude, Bruxelles autorisera-t-elle les collectivités à moduler la taxe? Il semblerait que oui. Enfin, les industriels exonérés de TLE devront, eux, payer la nouvelle taxe. Le projet final n'est pas encore bouclé. Et il est peu probable qu'il soit prêt avant l'examen, en mai et juin, du projet de loi sur l'organisation du marché de l'électricité. Surtout si le gouvernement veut relancer des consultations. L'échéance est plutôt celle du prochain projet de loi de finances.

Cécile Crouzel (in Figaro 13 04 2010)

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 23:03
J’ai lu cet article sur le blog du Magazine « La Vie ». Il complète bien mes deux précédentes brèves sur ce même sujet
article de laVie – sur internet

Les six maux de la fiscalité française

A l'heure où la crise creuse les inégalités et où le financement des retraites semble impossible, la fiscalité s'invite au cœur des débats. Avec un constat amer : notre système fiscal est injuste.

Inégalitaire, illisible et opaque. La fiscalité française est mal en point. Et semble avoir perdu, au fil des ans et des réformes successives, son objectif de justice sociale, et avec lui son efficacité. Dernier outil de politique économique d'un gouvernement privé par la construction européenne de ses leviers budgétaire et monétaire, la fiscalité a souffert d'une accumulation de micro-réformes au bénéfice principalement des ménages les plus aisés.

Bouclier fiscal, baisse de l’impôt sur la fortune, allégement des droits de succession, prélèvement forfaitaire libératoire sur les dividendes, crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier... "Depuis 2002, l’essentiel des 11 milliards d’euros par an de réduction d’impôt profitent pour 70 % aux 20 % des foyers les plus aisés, tandis que les plus modestes ne ramassent que les miettes : 2 % pour les 10 % des ménages en bas de l’échelle", constate Thomas Chalumeau, responsable des questions économiques à la fondation Terra Nova (proche du Parti Socialiste). La taxation a perdu l'essentiel de son caractère redistributif. 

Et le bouclier fiscal, totem du sarkozysme, cristallise le sentiment d'injustice. Aux voix de gauche, qui demandent l'abrogation de "ce cadeau fait aux riches" depuis sa création en 2006 et son renforcement en 2007, se mêlent des députés du centre et de la droite, chaque jour plus nombreux. Ce qui pouvait sembler souhaitable dans la perspective d’une croissance vigoureuse est devenu indéfendable dans un contexte de crise.

Tous s'accordent aujourd'hui sur la nécessité d'une réforme fiscale en profondeur. Le député socialiste François Hollande et le sénateur UMP Philippe Marini livrent dans nos pages (dans La Vie du 22 avril à paraître) leurs réflexions sur la fiscalité. Deux visions qui convergent sur le besoin d'un impôt plus lisible et plus juste.

La Vie ausculte pour vous les six maux du système : complexité, manque de redistributivité, multiplication des niches, iniquité du bouclier, patrimoine trop peu taxé, absence de débat citoyen. 

Au regard de l'explosion des déficits et de la nécessité de financer les retraites, une hausse des impôts paraît inéluctable. Reste à savoir qui va payer ? "Un tel effort ne sera consenti par les citoyens que s'ils ont le sentiment qu'il est justement réparti, pointe Jean-Marie Monnier, professeur d'économie à Paris I. C'est le fondement du pacte social et démocratique qui est en jeu". La réforme fiscale, préalable indispensable à toutes les autres, ne saurait faire l'économie d'un vrai débat citoyen. "Il faut poser les questions qui fâchent et en discuter, observe Jean-Baptiste de Foucauld, ancien commissaire au Plan. Une bonne fiscalité doit être acceptée par tous, y compris par les revenus élevés".

Pensez-vous, comme moi, que cette analyse peint une réalité difficile, mais appelle à de profondes et incontournables réformes socio-économiques en France ?

Jean Bisson – 26 04 2010

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