18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 00:01

Comment ne pas se réjouir que l’UNESCO (1) vienne d’inscrire la cuisine française au patrimoine de l’humanité ! Reprenant les termes du dossier de demande, l’Unesco reconnaît que le repas traditionnel français « met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, sur l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature. Parmi ses composantes importantes figurent : le choix attentif des mets parmi un corpus de recettes qui ne cesse de s’enrichir ; l’achat de bons produits, de préférence locaux, dont les saveurs s’accordent bien ensemble ; le mariage entre mets et vins ; la décoration de la table ; et une gestuelle spécifique pendant la dégustation (humer et goûter ce qui est servi à table). Le repas gastronomique doit respecter un schéma bien arrêté : il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert. Des personnes reconnues comme étant des gastronomes, qui possèdent une connaissance approfondie de la tradition et en préservent la mémoire, veillent à la pratique vivante des rites et contribuent ainsi à leur transmission orale et/ou écrite, aux jeunes générations en particulier. Le repas gastronomique resserre le cercle familial et amical et, plus généralement, renforce les liens sociaux."

Je pense que la gastronomie s’éduque d’abord en famille. En tout cas c’est mon expérience personnelle. Mais cet art de la table n’est-il pas condamné à une disparition rapide ? Pourquoi… Simplement parce que la cuisine traditionnelle prend du temps, beaucoup de temps. Il est tellement moins contraignant de réchauffer une boite, d’enfourner une pizza achetée… Emincer des champignons et les mitonner pendant 3 heures pour une croûte, préparer un couscous, même sans rouler soi-même la graine, prend toute la matinée. Quand je fais des lasagnes, je compte, avant cuisson environ 3 heures de préparation (sans compter le temps de faire les courses préalables…) Ma confiture d’oranges amères se confectionne sur trois journées… Mais, en contre partie de ce temps consacré à créer ces mets, quel plaisir de les partager avec famille et amis !

Oui, partager un repas sera toujours un temps de convivialité, irremplaçable. Je pense à cette coutume franc-comtoise, de réunir famille et amis, après un enterrement, autour d’un café et d’une galette, d’un verre et d’un jambon-salade. Moment de convivialité, de réconfort, de reconstitution du lien social par delà le vide créé par la mort.

Ce temps du repas nécessite, en amont, du temps de préparation et un savoir-faire. Saurons-nous être assez généreux pour ménager ce temps ? La vie d’aujourd’hui ne va-t-elle à l’encontre de ce temps ingrat mais incontournable à toutes agapes ? La facilité du « tout prêt » est si tentante !

J’aurais presque envie d’ouvrir une nouvelle rubrique pour « mes recettes » !

Jean Bisson – 18 11 2010

1- (United Nations Educational and Cultural Oraganisation) Cet organisme, lié à l’ONU, vient d’inscrire au patrimoine mondial de l’humanité, le 16 novembre, 3 éléments français : la cuisine française, la dentelle au point d’Alençon et le compagnonnage du «réseau de transmission des savoirs ».

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 00:02

Politiquement, le week-end dernier aura été bien animé en France. Samedi, le Président Sarkozy, sans avoir pris le temps de s’asseoir à un seul repas à Séoul où il accédait, pour un an, à la présidence du G20, a congédié le gouvernement qui gérait la France depuis son élection à l’Elysée. Le jour même, il renommait M. Fillon Premier Ministre. On savait donc déjà que la politique ne changerait pas de direction.

Le nouvel-ancien chef du gouvernement tentera certainement de prendre plus d’autonomie par rapport à l’Elysée. Le Président de la République éprouve le besoin d'être plus libre. Il doit remplir prioritairement deux objectifs : 1- préparer et lancer la prochaine campagne présidentielle de 2012 (dans 18 mois…), 2- être plus disponible pour assumer l’animation, pendant un an, de la politique économico-financière du G20. Cette dernière fonction pouvant sans doute, s’il réussissait à imposer de bons principes, lui fournir une aura non négligeable !

Le départ de quelques ministres et l’arrivée de nouveaux ne manqueront pas d’être analysés dans les jours qui viennent. Ces changements indiqueront sans doute les inflexions possibles. Mais sur le fond, il ne faut pas s’attendre à de grands miracles. Le plus significatif, c'est que la "Présidence" se trouvera affaiblie alors que le Premier Ministre devrait reprendre une relative autonomie, celle que lui accorde la Constitution.

Jean Bisson 15 11 2010

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 00:01

Suite à l’odieux attentat du 31 octobre dernier dans la cathédrale Sayidat Al-Najat de Bagdad, 36 blessés viennent de bénéficier d’un accueil sanitaire (et 21 accompagnateurs irakiens).

Une équipe médicale de 12 professionnels, dirigée par le médecin du Centre de crise du Quai d'Orsay, ont effectué ce transport  médicalisé affrété par le Centre de crise du Ministère des affaires étrangères auprès de la compagnie Aigle Azur et de Mondial Assistance.

L'ensemble des blessés a été pris en charge dans 18 établissements hospitaliers civils et militaires de l'Ile de France. Un second groupe de 93 personnes pourrait être prochainement accueilli.

Pendant ce temps, de nouveaux attentats dirigés contre les chrétiens et leurs biens se poursuivent ; haine, violence et inconscience d’Al Qaïda sont sans limite. Mais quelques brebis folles ne doivent pas faire condamner la paisible majorité du troupeau !

Jean Bisson  12 11 2010

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 00:00

Plusieurs journalistes ont été, dans ces dernières semaines, victimes du vol de leurs ordinateurs…

Le « Canard enchaîné », dans sa dernière publication, laisse entendre que la Présidence de la République utilise la DCRI (les services du contre-espionnage) pour surveiller tout journaliste qui se livrerait à des recherches ou enquêtes sur le Chef de l’Etat ou ses proches.

Que penser de ces interrogations, de ces accusations ? Pas de fumée sans feu ? Peaux de bananes pré-électorales ? Maladresses dues à l’irritation du Chef de l’Etat ? 

Le Président, reste le Chef de l’Etat. A ce titre, tout citoyen doit le respecter pour sa fonction. Cependant tout citoyen a aussi le droit de s’interroger sur la manière dont les élus exercent le pouvoir. Et à partir de là, chacun se doit de faire son choix lorsqu’il faut l’exprimer par les urnes.

Jean Bisson – 06 11 2010
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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 23:02

Bruno Julliard a été chargé par le PS de préparer le train de réformes que défendra la Gauche pour la prochaine campagne présidentielle de 2012. Voici le texte d’un dialogue avec plusieurs questionneurs que l’on peut trouver dans « LeMonde.fr » . C’est long,  certes : mais il me paraît important de savoir comment la gauche sent l’avenir de l’Ecole publique et comment l’évolution de l’éducation peut être traitée selon des points de vue politiquement opposés.

Jean Bisson – 27 10 2010

« Cest un texte de travail qui doit être encore débattu par les instances nationales du PS, qui sera ensuite débattu et voté par les adhérents du PS. Il s'agit donc d'un texte-étape de notre projet éducatif.

Nous considérons qu'il faudra décréter une priorité absolue à l'école primaire et à la petite enfance. Pour cela, nous engagerons immédiatement des discussions, une concertation avec tous les partenaires concernés pour la création d'un service public de la petite enfance, et pour une revalorisation de l'école primaire à tous les niveaux : budgétaire et pédagogique.

La deuxième priorité concernera les établissements scolaires composant les ZEP [zones d'éducation prioritaire] actuelles. Nous lancerons un chantier pour garantir un réel surinvestissement public dans les établissements qui en ont le plus besoin.

Troisième priorité : le rétablissement de la confiance entre la nation et ses enseignants. Pour cela, des discussions sur une revalorisation de leur métier, leurs conditions de travail et le contenu de leur mission seront lancées dès les premières semaines suivant l'élection d'un président de la République de gauche.

Quant au calendrier choisi pour la publicité pour notre travail, je m'en réfère au choix du Monde.fr qui a publié ce document qu'il s'est procuré. La priorité actuelle est bien entendu le soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites. Il n'en demeure pas moins que le débat sur l'avenir du service public de l'éducation dans notre pays est une priorité absolue, et sera un élément central de la future élection présidentielle.

La gauche et le Parti socialiste au premier chef doivent être au rendez-vous, et le document dont nous parlons aujourd'hui est une étape dans l'élaboration de ce projet.

Le chiffrage précis, comme pour toutes les propositions du PS, interviendra dans les mois qui viennent. Mais nous avons d'ores et déjà rendu prioritaires les dépenses : augmenter les moyens dédiés à l'école publique sera nécessaire, mais ne sera pas suffisant. Nous aurons besoin de revenir sur beaucoup de suppressions de postes décidées par la droite, mais il nous faudra aussi engager des réformes de structure d'un système qui est aujourd'hui défaillant.

Les socialistes sont convaincus que, pour construire la société de demain que nous voulons, nous devrons octroyer une priorité à l'éducation. Nous savons cependant que le contexte budgétaire et économique de 2012 sera un contexte de contraintes.

C'est pourquoi nous ciblerons les moyens nouveaux sur des priorités précises. J'ai déjà cité l'école primaire et la petite enfance, j'ajouterai les ZEP et les établissements qui en ont le plus besoin.

Enfin, comme toute réforme du système ne se fera pas sans l'assentiment des enseignants, nous engagerons également des discussions pour une revalorisation des métiers de l'éducation.

Nous pensons que nous pouvons engager des réformes ambitieuses et nécessaires du système éducatif avec des augmentations raisonnables du budget consacré à l'école.

Une des caractéristiques de notre système éducatif est sa capacité de tri social et de sélection par l'échec. Au nom de la sélection des élites, nous avons sacrifié la réussite du plus grand nombre. Nous devons conjuguer l'excellence des savoirs avec une réelle démocratisation de la réussite.

Les élites seront au moins aussi nombreuses et performantes si nous engageons une transformation profonde de l'école garantissant la réussite de tous.

Il n'y a, de notre point de vue, aucune opposition entre l'émergence d'une élite et la réussite de tous.

Nous pensons qu'une des difficultés de notre système éducatif résulte du fait que nous ne laissons pas le temps aux réformes en cours d'être appliquées, évaluées, puis modifiées.

Nous ne pensons pas qu'à chaque nouveau ministre, il doit y avoir une réforme de toutes les strates du système éducatif. Il faut laisser le temps de l'application, de l'évaluation, de l'expérimentation, pour décider d'éventuelles remises en cause des réformes décidées, y compris par les gouvernements précédents.

Concernant la réforme du lycée, nous prendrons donc le temps de l'évaluation de cette réforme, même s'il est probable que des modifications y soient apportées.

Je pense notamment à la revalorisation du lycée professionnel, à la multiplication effective des passerelles entre les filières et les différentes voies. Concernant le rôle et la place de chacune des disciplines, nous sommes favorables à la plus grande concertation avec tous les acteurs concernés. On ne peut pas fonder une réforme exclusivement sur le poids ou le taux horaire de chacune des disciplines.

Nous reviendrons – et je le dis avec clarté – sur la suppression de la carte scolaire. La Cour des comptes a parfaitement démontré que la suppression de la carte scolaire conduisait à une ségrégation sociale et scolaire plus importante.

Il ne sera cependant pas suffisant de rétablir la carte scolaire telle qu'elle existait auparavant.

Elle peut même parfois être vecteur de ghettos sociaux et culturels, des ghettos de riches comme des ghettos de pauvres.

Il faudra donc aller plus loin, parce que l'objectif de mixité sociale et scolaire est un objectif essentiel pour garantir la réussite de tous. Pour cela, tous les établissements scolaires, y compris l'école privée, devront se conformer à des objectifs de mixité sociale et scolaire.

Je parle évidemment des établissements privés sous contrat.

Le PS propose-t-il une alternative à la notation systématique ? De la même manière que nous souhaitons accorder une priorité aux innovations pédagogiques, nous pensons que les modalités d'évaluation des élèves sont aujourd'hui obsolètes.

Les notations telles qu'elles existent aujourd'hui favorisent les élèves en situation de réussite, mais stigmatisent les élèves en difficulté. C'est la raison pour laquelle il faut, par exemple, conjuguer une évaluation des savoirs, mais aussi des compétences, des progrès et des acquis.

Le retour de l'école le samedi est-il en projet ?Nous ne proposons pas le retour de l'école le samedi matin. En revanche, nous considérons que la suppression du samedi matin et la mise en place autoritaire des quatre jours d'école par le gouvernement actuel sont une erreur.

Nous proposerons donc que la semaine s'organise autour de cinq jours éducatifs pour tous. Il y a nécessité d'augmenter le nombre d'heures et de jours scolarisés pour les élèves, particulièrement pour les élèves fragiles scolairement.

C'est pourquoi nous proposons d'allonger l'année scolaire en diminuant les vacances d'été et en passant la semaine de quatre à cinq jours. Le cinquième jour sera probablement le mercredi, même si nous souhaitons que les projets éducatifs locaux permettent d'organiser ces cinq jours éducatifs.

Il ne s'agit pas forcément de cinq jours pleins devant un professeur des écoles pour les élèves, mais nous devons y intégrer des activités scolaires ou périscolaires qui, pour beaucoup, auront lieu dans les murs de l'école, mais qui ne seront pas forcément sous la responsabilité directe des enseignants.

Nous voulons faciliter les transitions entre les temps scolaires, les temps périscolaires et les temps privés.

Croyez-vous que les enseignants du primaire vont accepter de recommencer à travailler cinq jours par semaine ?Il n'y aura pas d'efforts supplémentaires demandés aux enseignants, qui ne seront pas reconnus, notamment financièrement.

Cependant, beaucoup de professeurs des écoles voient les conséquences de la semaine des quatre jours comme des difficultés supplémentaires dans l'exercice de leur métier. Les enfants sont plus stressés et plus fatigués par des horaires incohérents et beaucoup trop chargés.

Je rappelle cependant que nous proposerons cinq jours éducatifs où la totalité de ces cinq jours ne nécessitera pas la présence des professeurs des écoles. Bien évidemment, rien ne se fera sans consultation des enseignants et de leurs organisations syndicales. Nous y ajouterons également les collectivités locales, les associations d'éducation populaire, mais aussi et surtout les parents.

La suppression du redoublement ne se décrète pas. Il est un objectif pour nous pour plusieurs raisons. Tout démontre qu'il n'est pas facteur de réussite pour les élèves qui redoublent, et il fait figure d'exception en comparaison aux systèmes éducatifs d'autres pays.

Par ailleurs, le redoublement coûte cher pour des bénéfices quasi inexistants. Le redoublement ne doit donc concerner que des élèves pour lesquels il peut être bénéfique. Je pense par exemple aux élèves qui ont eu une rupture dans leur année scolaire pour des raisons bien particulières – maladie ou autre.

Pour la masse des élèves à qui l'on propose le redoublement, d'autres solutions sont possibles. Il faut mettre l'accent sur l'accompagnement individualisé, le suivi pédagogique, et l'adaptation de leur parcours à leurs difficultés.

Pour cela, nous devrons relancer la politique des cycles qui permettent que des jeunes progressent selon leurs besoins et leur propre rythme.

Les redoublements seront donc proscrits lorsque le système éducatif réformé aura permis que des solutions soient apportées à tous sans passer par ce qui apparaît aujourd'hui, comme une sanction et une situation d'échec.

Concernant la sécurité des élèves, au collège et au lycée,nous ne croyons pas aux tentatives de sanctuarisation des établissements scolaires voulue par la droite. Nous pensons qu'il faut amplifier les relations entre tous les acteurs concernés par la sécurité dans les établissements.

On ne peut pas imaginer lutter contre les faits de violence dans les établissements – essentiellement collèges et lycées – avec un tel déficit de personnel encadrant dans ces établissements.

Lorsqu'il y a moins d'un surveillant pour plus de 100 élèves dans certains lycées, on ne peut s'étonner de l'augmentation des incivilités.

Pour inculquer des valeurs républicaines, civiques et laïques, plus efficacement dans un système en carence,je pense que le déficit de confiance dans le système éducatif est pour bon nombre d'élèves en difficulté, la raison d'une défiance à l'égard de la société qui peut parfois amener jusqu'à des comportements violents.

Tous les personnels encadrants, les enseignants comme les surveillants, mais également les personnels infirmiers ou les assistants sociaux, doivent être formés non pas pour être des gendarmes, mais pour être des personnels éducatifs aptes à appréhender ce type de comportement.

De plus, décider d'une priorité au suivi individualisé et à la pédagogie, c'est aussi redonner confiance aux élèves, et donc participer à la transmission des valeurs.

La conception que nous avons du socle commun de connaissances et de compétences acquis par tous les élèves en fin de scolarité obligatoire intègre la transmission de valeurs républicaines comme le respect, la laïcité, l'égalité.

J'avais, dès 2007, lors du vote de la loi LRU, émis les plus grandes réserves sur les conséquences de cette loi. Je ne peux que regretter que le gouvernement n'ait pas tenu compte des nombreuses observations faites par les étudiants, mais aussi les enseignants et les chercheurs, car contrairement à ce que prétend Valérie Pécresse, l'application de cette loi se traduit par des inégalités accrues entre les universités et par une paupérisation de l'enseignement supérieur français.

Comment expliquer le succès des établissements privés ? La bonne santé des établissements privés est essentiellement due à la défaillance du service public d'éducation. Les écoles privées sont aujourd'hui utilisées par les familles pour contourner la carte scolaire ou pour éviter certains établissements publics. C'est la raison pour laquelle nous devons à la fois rénover les établissements publics et proposer des objectifs de mixité sociale au privé. »

Comme toujours, vous pouvez réagir !

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 23:01

A l'heure où lycéens et étudiants manifestent leur désarroi dans les rues,  Maryline Baumard, journaliste, a signé dans le Monde du 18 octobre un article bien documenté sur les réformes que le parti socialiste envisage d’inscrire à son programme, en vue des élections de 2012. Le quotidien révèle le « programme éducation » intitulé "Education et formation pour l'égalité" que le Parti socialiste va présenter à ses militants. Ce document sera proposé à la « convention sur l'égalité réelle » qui devrait se tenir le samedi 11 décembre 2010.

« Attendu, puisqu'il constituera le socle du programme éducatif du candidat à la présidentielle de 2012, ce travail constitue une rupture dans la vision de l'école du parti de Martine Aubry. Il a été mené par Bruno Julliard, secrétaire à l'éducation du PS depuis le Congrès de Reims de 2008.

Trois priorités sont proposées par le Parti socialiste :

- le primaire, où le PS estime nécessaire de concentrer des moyens pour prévenir l'échec lourd ;

- les établissements difficiles, où les moyens ne doivent plus être uniformes mais distribués en fonction des besoin des établissements et des projets qu'ils mettent en œuvre ;

- et la transformation du métier d'enseignant.

Les souhaits :

·   Cinq jours d'école. Le texte propose de mieux répartir les heures de cours sur l'année et la journée en raccourcissant les vacances d'été, en organisant une semaine de cinq jours éducatifs comprenant un temps de loisir culturel et incluant les devoirs du soir.

·   Un collège sans redoublement. Dans le collège rénové, on ne redoublera plus, les enseignements seront plus transversaux, les parcours individualisés et des métiers nouveaux créés pour aider les plus en difficulté, au côté d'enseignants surnuméraires. "Nous proposons la participation d'enseignants du primaire au collège et réciproquement dans le cadre de projets communs", précise aussi le texte.

·   Des enseignants revalorisés avec contrepartie. Traditionnel électorat de base du parti, les enseignants se voient proposer une nouvelle définition de leur métier. Il s'agit de prendre en compte l'ensemble des tâches qu'ils réalisent et non plus seulement leur nombre d'heures de cours. La possibilité d'enseigner deux disciplines en collège est évoquée. Les enseignants pourraient choisir au cours d'une formation initiale reconstruite, de s'initier à l'enseignement d'une seconde discipline. Et à la clé de tout cela, il y aurait une revalorisation.

·   Des établissements plus autonomes astreints à plus de mixité. La nouvelle architecture proposée passe par l'octroi de plus d'autonomie pour les établissements, la dotation horaire devant laisser une marge de manœuvre aux équipes éducatives pour renforcer leur projet. En revanche, les établissements devront panacher le recrutement de leurs élèves. "Il faut dépasser la logique strictement territoriale et introduire des critères sociaux et scolaire dans le nouveau dispositif de sectorisation, notamment en créant un indice de mixité sociale", précise le document.

·   Astreindre l'enseignement privé à des contraintes. "Une juste contrepartie du financement public dans les établissements privés sous contrat impose qu'ils soient soumis aux mêmes objectifs de mixité, et donc qu'ils entrent dans la sectorisation", précise Bruno Julliard. Aujourd'hui, les enseignants du privé sous contrat sont payés par l'Etat, mais les établissements choisissent librement leurs élèves.

*  Une seconde chance. Chaque sortant du système éducatif doit partir avec en poche un compte formation individuel à deux étages. Le premier étage étant un complément à sa formation initiale utilisable dans les deux ans après la sortie de la formation, le second serait utilisable tout au long de la vie. »

Par ailleurs, il semble que le PS devrait revenir sur la suppression de la carte scolaire. Un débat avec Bruno Julliard, secrétaire à l'éducation du Parti socialiste, a eu lieu le lundi 18 octobre. J’en rendrai compte après-demain, le 27 octobre.

Jean Bisson – 25 10 2010

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 08:48

Bien sûr le problème des retraites a déclenché l’affrontement. Ce chantier n'était pas au programme du candidat Sarkozy. Il s'est imposé lorsque les dérèglements du capitalisme ont précipité les risques d'explosion du système monétaire mondial actuel et par là, les difficultés à équilibrer le budget national des retraites. Or les Français restent conservateurs, arc-boutés aux droits acquis et au statu quo, anxieux dès qu’il est question de profonds changements.

La politique ne doit-elle pas être l'art d’assembler courage réaliste et patiente pédagogie. C’est dans ce domaine que nos gouvernants n’ont pas su, dans leur précipitation, expliquer et préparer l’opinion publique et mettre de leur côté les syndicats. Le second facteur d’échec, c’est probablement que les réformes proposées ne semblent guère se fonder sur une volonté de réelle justice sociale.

Quand les dirigeants, sans montrer l’exemple, demandent aux salariés de payer le train de vie d’un certains nombre de patrons, les retraites dorées de beaucoup trop de privilégiés (dont nos Parlementaires, nos anciens ministres, nos haut-fonctionnaires, etc.), travailler plus et plus longtemps pour une retraite souvent plus modeste, il faut vraiment avoir besoin de lunettes pour ne pas sentir la révolte gronder, la peur de l’avenir étreindre une grande partie de la population, en commençant par les jeunes. S’étonner de voir lycéens et étudiants manifester, c’est ne rien connaître de leur désarroi actuel face à la vie.

Le dialogue social ne s’octroie pas par condescendance. C’est le devoir des élus d’y répondre par la négociation, par le dialogue, par un effort de tous, en commençant par les plus fortunés, par ceux qui, quoique Français, vivent à l’étranger pour ne pas payer d’impôts. Pourquoi ne pas envisager la déchéance de leur nationalité ? Et, sans aller jusqu’à la confiscation de leurs biens, du moins les imposer au lieu de les favoriser grâce aux niches fiscales !

Les élections approchent. Beaucoup s’en souviendront.

Jean Bisson 21 10 2010

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 23:01

Gouvernement contre Syndicats ? Ce qui touche à la retraite, touche tous les salariés, et les syndicats en sont les porte-parole. Quand les négociations ne débouchent sur aucun compromis acceptable par les deux interlocuteurs, la grève devient le seul recours. On sait très bien qu’il n’y aura en fin de compte ni perdant, ni gagnant ! On sait très bien qu’en fin de compte, les pauvres paieront toujours une forte part de l’addition et que patronat et riches préfèreront voir fondre une partie de leur fortune plutôt que de la partager… Pourtant, comme toute guerre se termine par une paix négociée (ou très provisoirement imposée, et alors ce n’est que partie remise…), tout conflit social doit déboucher sur un compromis. Seule une solution consensuelle peut apporter la paix sociale.

Est-ce normal que l’âge de la retraite soit uniformément fixé par des gens qui ne connaissent rien des métiers, de leurs contraintes, de leurs difficultés ?

Je suis stupéfait qu’à cette rentrée scolaire, quelques milliers de jeunes recrutés pour des postes de professeurs, aient été mis, sans aucune préparation pédagogique, devant des élèves. Ceux qui osent de telles aberrations devraient être tenus à faire classe pendant un trimestre dans un collège en ZEP…

A quoi bon se focaliser sur un âge de retraite ? C’est absurde. Dire qu’il faut un certain nombre d’annuités pour bénéficier d’une retraite complète, c’est évident.

Mais celui qui a cotisé très jeune et qui a donc versé très tôt ses cotisations-retraite, pourquoi le maintenir au travail alors qu’il a atteint le plafond de ses droits ? Qu’il puisse poursuivre librement quelques années de plus, soit, s’il le désire !

Alors que des entreprises licencient leurs employés et surtout leurs cadres, dès qu’ils sont quinquagénaires (parce qu’ils coûtent plus cher que des jeunes et que leur formation serait dépassée…), demander à ces chômeurs expérimentés et souvent talentueux de rester au chômage quelques années de plus, n’est-ce pas une monstruosité ?

Le mépris des hommes, mépris qui en a conduit déjà trop au suicide, pèsera lourdement dans le jugement que l’histoire portera sur notre début de 21° siècle.

Jean Bisson 13 10 2010

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8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 11:23

Le mobile de la visite du Président de la République française à Benoît XVI aujourd'hui m'intéresse. Elle m'intrigue pour diverses raisons.

D'abord parce qu'elle est la troisième de ce quinquennat. Une telle fréquence est exceptionnelle. Bien des Présidents n'ont fait que la visite protocolaire résultant de leur titre de chanoine du Latran...

On dit que Sarkozy avait l'intention de se faire pardonner quelques bévues, on pense aussi que les propos  du Vatican sur l'expulsion des Roms (lus par beaucoup comme une condamnation) pourraient être ainsi minimisés...

Je pense que le but le plus vraisemblable, le mobile essentiel de cette visite, est purement stratégique. Les sondages indiquaient depuis plusieurs mois que les électeurs catholiques, qui avaient massivement voté pour l'actuel Président étaient en train de l'abandonner ... N'est-ce donc pas d'abord pour tenter de reconquérir cet électorat que le Président a sollicité cette nouvelle rencontre ? Il fallait la faire assez tôt, et avant le début de toute campagne électorale !  Le moment semble donc habilement choisi.

Et pendant qu'on parle du Président au Vatican, on ne parle pas des problèmes des retraites, ni de la colère populaire qui gagne les étudiants...

Jean Bisson - 08 10 2010

 


 

 


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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 23:02

Qui ne se souvient de Jérôme Kerviel, ce jeune trader de la Société Générale, justement accusé d’avoir causé la ruine de cette Banque. Il vient d’être condamné. A la lecture du verdict,  je ne peux oublier que, constitutionnellement, tout condamné l’est « au nom du Peuple français ». Jérôme Kerviel vient donc d’être condamné (en mon nom et en votre nom, lecteur français) à 5 ans de prison (dont 2 avec sursis) et à une amende de 4,9 milliards d’euros. Ahurissant, non ? Quoiqu’il en soit, il est bien évident que Jérôme ne remboursera jamais rien, ou presque rien. Par contre sa responsabilité a été reconnue. Pas celle de la Banque.

4,9 milliards d’euros : ça représente 390 000 années de SIMC… (soit près de 200 fois le temps qui nous sépare de Jésus-Christ…); ça représente le prix de 200 rames de TGV… ; mais ça ne représente, il est vrai, que le tiers de la fortune de Mme Bettencourt … Tout est relatif !

Qui pourrait me dire pourquoi aucune responsabilité de ses chefs hiérarchiques n’a été retenue ? Ils ne se doutaient de rien, les  benêts, tant que les bénéfices tombaient. Qui peut croire à une telle naïveté??? Ces chefs, incapables de surveiller et de contrôler leurs subalternes, - ils auraient tous quitté la Société Génarale -  à quoi sont-ils condamnés ? A rien, sinon à  recevoir, en consolation de s’être fait bernés, une médaille, un de ces hochets de la République !

Je ne peux me faire à l’idée que cette sentence ait été prononcée en mon nom de citoyen. Mais je n’ose en tirer, pour l’instant d’autres conclusions …

Jean Bisson 07 10 2010

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